Les Echos (12/1/2006). Avez-vous d'autres réticences vis-à-vis du réacteur expérimental Iter ?
Pierre-Gilles de Gennes. Oui. L'une repose sur le fait qu'avant de construire un réacteur chimique de 5 tonnes, on doit avoir entièrement compris le fonctionnement d'un réacteur de 500 litres et avoir évalué tous les risques qu'il recèle. Or ce n'est absolument pas comme cela que l'on procède avec le réacteur expérimental Iter. Pourtant, on n'est pas capable d'expliquer totalement l'instabilité des plasmas ni les fuites thermiques des systèmes actuels. On se lance donc dans quelque chose qui, du point de vue d'un ingénieur en génie chimique, est une hérésie. Et puis, j'aurais une dernière objection. Connaissant assez bien les métaux supraconducteurs, je sais qu'ils sont extraordinairement fragiles. Alors, croire que des bobinages supraconducteurs servant à confiner le plasma, soumis à des flux de neutrons rapides comparables à une bombe H, auront la capacité de résister pendant toute la durée de vie d'un tel réacteur (dix à vingt ans), me paraît fou.
16 janvier, 2006
Avez-vous d'autres réticences vis-à-vis du réacteur expérimental Iter ?
à 10:30 PM
Libellés : santé et environnement
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2 commentaires:
j'aimerais bien connaître le rapport existant entre le titre de cet article et son contenu
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