12 janvier, 2006

En Amérique, fin de l'entreprise providence

Avant Noël, Verizon, le numéro un américain des télécoms, prévenait ses cadres que le montant mensuel des retraites qu'il verserait à ses employés serait désormais gelé. En fin de semaine dernière, le tout-puissant et très profitable IBM annonçait également que, d'ici à 2008, il renoncerait à son système de retraites de type « prestation garantie » pour passer à un régime de contribution définie « aux coûts plus prévisibles ».

Fini la mutualisation au sein de l'entreprise : la sécurité sociale de chacun sera de plus en plus privée. Cinq ans après l'explosion de la bulle Internet et le retournement de la Bourse, ce transfert du risque inquiète les Américains, néanmoins partiellement résignés face à cette tendance de fond. Non seulement ils ne sont qu'un peu plus de 55 % des salariés du privé à disposer d'une mutuelle d'entreprise mais en prime, depuis le début du siècle, les trois quarts des entreprises disposant d'une mutuelle maison ont exigé que leurs salariés cotisent davantage pour être souvent moins bien couverts.

Les plus-values boursières des fonds de pension maison ayant en partie fondues depuis le début du siècle, le trou dans ces caisses des retraites privées serait au total supérieur à 450 milliards de dollars. Pour les sociétés les plus faibles, le salut passe par une faillite (Chapitre 11) leur permettant de s'affranchir de toutes leurs promesses sociales. La sidérurgie avant-hier, l'aérien hier et une partie de l'automobile aujourd'hui ont fait ce choix.

Verizon

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