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28 octobre, 2007

Allemagne: le délicat passage à l'âge adulte des industries vertes

Producteurs de biodiesel en détresse ou constructeurs d'éoliennes en perte de vitesse: en Allemagne, le secteur en plein boom des énergies vertes, peu à peu sevré des aides de l'Etat, vit un passage délicat à l'âge adulte économique.
Mardi 23 octobre, le fabricant de biodiesel Petrotec a annoncé brutalement qu'il cessait sa production jusqu'à la fin de l'année et mettait ses salariés au temps partiel car il n'arrive plus à "couvrir ses coûts."
Son patron Roger Böing accuse: "Le gouvernement va mettre la branche du biocarburant à terre avec sa politique à courte vue."
En cause: la fin programmée des privilèges fiscaux dont bénéficie le biodiesel en Allemagne.
Exempté de taxes depuis 2004, le biodiesel a vu ce privilège aboli à l'automne dernier. Et le gouvernement veut augmenter de 6 centimes par an les taxes sur le biodiesel pour rejoindre en 2012 le niveau d'imposition du diesel fossile.
Ce projet menace 100.00 emplois, s'alarme la Fédération des carburants verts (BBK), et de nombreuses fabriques plus ou moins artisanales de biodiesel, qui ont poussé comme des champignons en Allemagne grâce aux incitations fiscales.
Plus que dans les taxes, le problème réside pourtant dans des "capacités de production beaucoup trop élevées", selon Norbert Allnoch, directeur de l'institut de recherche spécialisé IWR.
"En 2007, les capacités de production de biodiesel en Allemagne devraient atteindre un niveau record de quelque 5,4 millions de tonnes", a-t-il dit à l'AFP. Pour des ventes d'entre 1,5 et 2 millions de tonnes seulement, selon des experts.
Pour absorber l'énorme surplus, M. Allnoch préconise de rendre le biodiesel à la pompe accessible aux véhicules particuliers. Il ne l'est que pour les poids lourds, les plus susceptibles d'aller faire le plein de l'autre côté de la frontière si les taxes augmentent.
Par ailleurs, le gouvernement allemand impose aux groupes pétroliers de mélanger 5% de biodiesel par litre de diesel écoulé: "trop peu" pour l'expert.
Autre souci: les critiques s'accumulent contre l'explosion des cultures destinées au biodiesel (maïs et colza), avec force engrais et pesticides selon des associations écologistes, et au détriment des cultures vivrières.
Le secteur de l'électricité éolienne aussi fait sa crise de croissance, face à un marché intérieur presque saturé.
L'Allemagne est championne du monde incontestée dans le domaine: 28% de l'énergie éolienne produite dans le monde l'est chez elle, tandis que 37% des éoliennes fabriquées dans le monde sortent des usines allemandes, selon une récente étude de la Deutsche Bank.
Si les exportations sont florissantes, la situation domestique est moins rose: les constructions d'éoliennes au premier semestre 2007 en Allemagne ont reculé de plus de 20%, indique à l'AFP un porte-parole de la Fédération du secteur (BWE).
Là aussi, le gouvernement est montré du doigt: "Avec les subventions qui baissent, les permis de construire toujours plus rares et nos coûts de production en hausse, cela n'est plus rentable d'installer des éoliennes", s'insurge le porte-parole du BWE.
Le ministère allemand de l'Environnement répond que l'Etat "n'a pas pour devoir de garantir les profits d'un secteur en plein boom", selon un porte-parole cité par la Berliner Zeitung.
"La dépendance aux subventions est un défi majeur pour la branche", confirme dans une étude Josef Auer, analyste de Deutsche Bank.
L'Allemagne subventionne à hauteur de 8,19 centimes maximum par kilowattheure produit chaque éolienne construite en 2007, mais ce montant va diminuer inexorablement.
"Il faut suspendre cette dégressivité", réclame le BWE, qui menace: "Si le gouvernement ne change pas ses plans, dans deux ans le marché intérieur allemand de l'éolien est mort."
AFP 25 octobre 2007

11 octobre, 2007

L'exposition aux nanoparticules potentiellement dangereuse pour la santé

Les nanoparticules pénètrent mieux dans les poumons, les microfissures de la peau et probablement dans le cerveau que les particules plus grosses, selon une étude de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) qui appelle à une prévention accrue sur le lieu de travail.

"Certaines particules ultra-fines peuvent être plus dangereuses que des particules plus grosses de la même matière" et ont des "propriétés spécifiques" encore mal connues, a souligné mardi Benoît Hervé-Bazin, en présentant à la presse les résultats de ces travaux.

Lorsque leur taille descend en dessous de 20 millionièmes de millimètre (20 nanomètres), les nanoparticules qui se déposent dans l'ensemble du système respiratoire ne sont plus digérées par les cellules "macrophages" qui nettoient les poumons.

Assemblages de quelques centaines ou milliers d'atomes encore largement expérimentaux, les nanoparticules commencent à avoir des applications dans la cosmétique, le domaine médical (nano-implants, nanodétection, destruction de tumeurs par chauffage, ...) et l'industrie (automobile, électronique, chimie et matériaux).

En dehors des poumons, les experts de l'INRS ont aussi constaté un "passage probable de certaines particules au cerveau" par le nerf olfactif ou le nerf trijumeau au niveau du nez.

"Les modalités et l'importance de ce passage dépendent de la nature de la particule, de ses revêtements de surface, de sa taille, de sa solubilité", selon l'ouvrage de l'équipe de l'INRS, intitulé: "Les nanoparticules: un enjeu majeur pour la santé au travail?"

Des chercheurs américains ont de leur côté émis l'hypothèse d'une corrélation entre l'inhalation de ces particules ultra-fines et le développement de la maladie d'Alzheimer.

Concernant les produits cosmétiques, les résultats des travaux scientifiques sont contradictoires. Ainsi, la pénétration dans la peau du dioxyde de titane utilisé dans les crèmes solaires est attestée par certains et contestée par d'autres.

"Globablement, il semble qu'une certaine pénétration dans la peau soit possible", selon les chercheurs, qui précisent que "des flexions cutanées répétées, normales dans une activité de travail, favorisent une pénétration en profondeur".

Tout en soulignant les difficultés de mesure d'impact d'éléments de si petite taille, M. Hervé-Bazin rappelle les ravages provoqués par l'exposition à l'amiante et estime qu'"on en sait déjà assez pour ne pas rester inactifs".

Mais des mesures de prévention aussi simples que le port d'un masque ne sont souvent pas encore prises dans les laboratoires.

Le revenu mondial généré par les nanotechnologies, supérieur à 40 milliards d'euros en 2001, selon la Commision européenne, devrait s'élever à plus de 700 milliards en 2008 et pourrait dépasser les 1.000 milliards en 2015.

AFP 25 septembre 2007

09 octobre, 2007

Mobilisation générale pour un moratoire national sur l'incinération

Les discussions de groupe sur les déchets au « Grenelle » de l'environnement n'ont pas été à la hauteur de la fameuse « rupture » annoncée : la France ne pourra pas gérer de manière durable ses déchets si le moratoire sur l'incinération n'est pas adopté. A quelques jours de l'ouverture des négociations, le Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets (CNIID), qui représentait l'Alliance pour la Planète au travail de groupe « déchet », ne se satisfera pas de mesures ne répondant pas aux demandes de la société civile, des associations et du corps médical.

La surmédiatisation du Grenelle pourrait faire croire que seules les consultations citoyennes régionales actuellement en cours mobilisent la société civile. Il n'en est rien.
Le samedi 6 ocobre, la manifestation anti-incinération de Clermont-Ferrand a mobilisé près de 4000 personnes venues de toute la France pour dire leur refus de l'incinération, reprenant d'une seule voix le slogan « l'incinération, ni ici, ni ailleurs ». Les médecins locaux sont à l'origine de cette manifestation de grande ampleur symboliquement situé au centre de la France. Pour Sébastien Lapeyre, responsable de la campagne incinération au CNIID, « la demande des professionnels de santé pour un moratoire sur l'incinération et la présence des associations et de la société civile à Clermont-Ferrand est révélateur du front commun élargi contre l'incinération. Dans une démocratie, comment imaginer qu'un message aussi fort ne soit pas entendu par les d&ea! cute;cideurs ? »

Le Préfet du Puy de Dôme avait, au mois de juin dernier, remis sa décision sur l'avenir du projet d'incinérateur à Clermont-Ferrand à l'après-Grenelle. Aujourd'hui, l'opposition de plus de 500 médecins clermontois à ce projet pourrait changer la donne si le moratoire national n'était pas retenu.
Même combat à Marseille où les médecins mobilisés contre le projet d'incinérateur imposé par la communauté urbaine de Marseille ont également condamné sans ambiguïté ce projet lors d'une conférence de presse, soutenus par les associations locales, pour un avenir non pollué par les fumées de l'incinérateur de Fos-sur-Mer. Dans une des zones les plus polluées de France par l'activité industrielle, plus de 300 médecins autour de l'Etang de Berre ont signé la demande d'un moratoire sur l'incinérateur au nom du principe de précaution.
L'actualité récente vient nous rappeler les forts risques de dysfonctionnement des incinérateurs : le 5 octobre dernier, l'incinérateur de Metz a recraché des quantités importantes de fumées non épurées dans l'atmosphère suite à un problème dans le système de filtration.

Force est de constater que l'impopularité de l'incinération, ses impacts sanitaires, environnementaux, sociaux et économiques sont incompatibles avec les objectifs annoncés du Grenelle, et plus objectivement avec le défi environnemental qui nous attend dans les années à venir. Au contraire, les alternatives, plus respectueuses de l'environnement et plus intéressantes d'un point de vue socio-économique, permettent d'atteindre ces objectifs et ont fait leur preuve de leur efficacité dans de nombreux pays.

Contact presse CNIID : Sébastien Lapeyre, 01 55 78 28 60/65 ou sebastien@cniid.org

03 octobre, 2007

L'Organisation Mondiale de la Santé accusée de non-assistance à populations en danger

La campagne « Pour l'indépendance de l'OMS » approche des 6 mois de présence devant le siège mondial de l'OMS à Genève.

Depuis le 26 avril 2007, des « vigies » se tiennent en face de l'Organisation Mondiale de la Santé pendant les heures de bureau, du lundi au vendredi. À côté d'eux, une pancarte où il est écrit « un million d'enfants autour de Tchernobyl, contaminés, malades, ignorés de l'OMS ».

De nombreux employés de l'OMS et de diverses organisations internationales ont rendu visite aux vigies, curieux de cette action et de la nature du « crime » proclamé. Ils ont été stupéfaits de découvrir les raisons pour lesquels l'OMS néglige la santé des populations souffrant de la radioactivité. Des personnes rapportent que cette action suscite un intérêt considérable et quelque anxiété de la part des responsables de l'OMS. La vérité sur les dissimulations sera probablement révélée prochainement, en partie grâce au mensonge d'un porte-parole affirmant que les actes des colloques de Genève en 1995 et de Kiev en 2001 ont été publiés.

Le sens de cette action sans précédent est d'obtenir que l'OMS recouvre, conformément à sa constitution, sa liberté d'action en faveur des populations contaminées par la radioactivité. Cette campagne dénonce la subordination de l'OMS envers l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) dans ses recherches concernant les effets de la radioactivité sur la santé publique. Selon les termes d'un accord très peu connu signé en 1959, l'OMS reconnaît que l’objectif principal de l'AIEA est « l’accélération et la croissance de la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ». L'AIEA est donc juge et partie en ce qui concerne les risques du nucléaire pour la santé.

Résultat de cet accord, l'OMS affirme encore, 21 ans après la catastrophe de Tchernobyl, que les radiations n'ont fait que 56 victimes. Entre 600 000 et un million de « liquidateurs » ont sauvé l'Europe en éteignant l'incendie du réacteur et en construisant le sarcophage. Plus de 80% d'entre eux sont malades. Ils meurent dans d'atroces souffrances, mais sont ignorés de l'OMS. Le constat est le même pour les effets des munitions à l'uranium 238 utilisées au Kosovo, en Afghanistan et en Irak.

Depuis que l'existence de cet acccord et ses effets sur le travail de l'OMS ont été découverts, cette organisation a été saisie de pétitions, de lettres à sa direction générale et d'une demande de mise à l'ordre du jour de cette question lors de l'Assemblée Mondiale de la Santé en 2001, par la ministre suisse de la Santé, Madame Ruth Dreifuss, appuyée par les ministres de la santé de Norvège et du Canada, sans opposition exprimée. Aucune remise en cause de l'accord ne s'en est suivie.
Suite de la campagne

Les 15 et 16 septembre 2007, l'Assemblée générale du collectif « Pour l'indépendance de l'OMS » a ressemblé une quarantaine de personnes à Genève. Quatre décisions ont été prises :

1. L'action de présence des vigies sera poursuivie jusqu'à ce que l’OMS recouvre son indépendance pleine et entière et assure, notamment dans les territoires de Tchernobyl, la protection des populations face aux risques nucléaires, dans l’esprit de sa Constitution : « agir en tant qu'autorité directrice et coordinatrice, dans le domaine de la santé, des travaux ayant un caractère international; stimuler et guider la recherche dans le domaine de la santé; fournir toutes informations, donner tous conseils et toute assistance dans le domaine de la santé ; aider à former, parmi les peuples, une opinion publique éclairée en ce qui concerne la santé » (article 2, points a, n, q, et r).

2. Le collectif mènera des actions à l'occasion de la commémoration des 22 ans de la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 2008) et de l'Assemblée Mondiale de la Santé (mi-mai 2008).

3. Une résolution sera proposée en janvier au Conseil exécutif de l'OMS pour être mise à l'ordre du jour de l'Assemblée Mondiale de la Santé de mai 2008. Elle demandera la révision de l'accord OMS-AIEA, la protection des populations contaminées par la catastrophe de Tchernobyl et la constitution d'une Commission d'experts indépendants sur les rayonnements ionisants et les effets des faibles doses chroniques internes sur le génome et la santé. Cette Commission devra intégrer toutes les études réalisées par les chercheurs indépendants et rendre compte de leurs résultats à l'Assemblée Mondiale de la Santé, en mai 2009.

4. Un « Appel des professionnels de la Santé à l'OMS » sera lancé par le collectif. Cet appel demandera à l'OMS de mettre en place une recherche indépendante dans les territoires nationaux concernés, notamment des trois pays victimes de la catastrophe de Tchernobyl – Ukraine, Russie et Bélarus - avec mission d'étudier la radiocontamination ainsi que ses conséquences sur la santé des populations; et d'en communiquer les résultats à la nouvelle Commission OMS d'experts indépendants sur les Rayonnements ionisants et la Santé.

Les organisateurs :
· la Compagnie Brut de Béton,
· Contratom Genève,
· la CRIIRAD,
· Enfants de Tchernobyl Belarus,
· le Réseau Sortir du Nucléaire,
· SDN Loire et Vilaine,

avec le soutien de 40 ONGs internationales.


Contact : Yann Forget (permanent)
+33 (0) 450 92 64 69 (fixe)
+41 (0)79 489 66 01 (portable)

Philippe de Rougemont
+41 (0)22 344 38 31 (fixe)
+41 (0)76 517 00 20 (portable)

Photos et compléments d'informations disponibles à :
http://independentwho.info/
info@independentwho.info

25 septembre, 2007

L'affaire de la pollution du Rhône par les PCB prend de l'ampleur

LA CONTAMINATION du Rhône par les PCB (1) est-elle la partie immergée d'une immense pollution ? Les associations environnementales comme la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature), qui suit ce dossier depuis plus de vingt ans mais également le WWF, en sont convaincues. « Un Tchernobyl à la française » n'hésite pas à proclamer l'association au panda. « Plus on cherche plus on trouve », renchérit Alain Chabrolle, spécialiste de ce dossier à la Frapna.

C'est dans les sédiments du Rhône et dans la chair des poissons autour de Lyon, que la présence du PCB a tout d'abord été détectée, ce qui laisse supposer que la pollution est ancienne. Plus tard on s'est rendu compte que tout le fleuve était contaminé, de la capitale rhodanienne jusqu'à la Camargue.

« L'OMS a fixé à 8 picogrammes par gramme la concentration admissible en PCB dans les poissons destinés à la consommation. En 2007, les résultats des prélèvements réalisés sur six espèces de poissons montrent une contamination allant jusqu'à 59 pg/g », souligne un rapport du Cemagref (institut public de recherche).

Aujourd'hui, plus aucun poisson pêché dans le Rhône ne peut être commercialisé. La préfecture de région devrait annoncer un plan de recherche afin d'affiner la cartographie de la pollution. La Drire (Direction régionale de l'industrie de la recherche et de l'environnement) aurait dans ce cadre la mission d'effectuer de nouveaux carotages sur les sédiments et « le préfet est d'accord pour que l'on prolonge les analyses dans l'Isère, la Saône et la Durance » explique-t-on à la préfecture. Des décisions qui arrivent bien tard. « Les premières alertes remontent à 1986 », rappelle Alain Chabrolle mais à l'époque, toutes les plaintes contre X déposées par la Frapna et des pêcheurs sont restées sans suite. L'entreprise Tradi Séché, basée à Saint-Vulbas (Ain), soupçonnée d'être à l'origine de la pollution appartenait à l'État jusqu'en 2002. Ceci aurait expliqué cela, estiment les associations.

« Quid des impacts sur la santé »

« Pendant longtemps, les autorités, juge et partie, ont feint d'ignorer la situation. Aujourd'hui, l'État joue les pompiers mais cela risque de coûter une fortune s'il veut tenter de dépolluer », s'insurge Alain Chabrolle qui redoute par ailleurs que la pollution ait gagné la mer et affecte dès lors, la pêche côtière. « Quid des impacts sur la santé des personnes qui des années durant ont mangé des poissons pêchés dans le Rhône », demande de son côté le WWF qui réclame des études épidémiologiques. Les PCB dont la vente est interdite depuis 1987 entraînent « des problèmes de fertilité, de croissance et une dégradation du système immunitaire », rappelle l'association.

Au côté des pêcheurs et des associations, les villes dont la communauté urbaine de Lyon (55 communes), et Arles ont à leur tour porté plainte. Les associations demandent également que des investigations soient menées dans d'autres grands cours d'eau telle que la Seine ou la Loire. Le dossier PCB n'est pas prêt d'être refermé.

(1) Polychlorobiphényles, plus connus sous le nom de pyralène.

Le Figaro 20 septembre 2007

24 septembre, 2007

Une interdiction générale des cultures transgéniques n'est pas possible (Bruxelles)

Barbara Helfferich
La Commission européenne a réaffirmé vendredi que la législation européenne n'autorisait pas un Etat ou une région à "geler" la culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM), comme la possibilité en est évoquée en France.

"Une interdiction générale n'est pas possible selon la juridiction européenne", a rappelé Barbara Helfferich, la porte-parole du commissaire à l'environnement Stavros Dimas.

Elle a refusé de se prononcer spécifiquement sur les intentions françaises, estimant qu'il faut "voir exactement les détails de la proposition" pour l'étudier.

Selon le quotidien Le Monde de jeudi, le gouvernement français prépare "un gel de la commercialisation des semences OGM" jusqu'à l'adoption d'une nouvelle loi, mais celui-ci a affirmé vendredi que "sa position n'est pas arrêtée".

En France, les cultures transgéniques sont marginales. Seul le maïs est concerné avec 22.000 hectares cultivés en 2007, soit 0,75% des surfaces de maïs.

La Cour européenne de justice a confirmé le 13 septembre cette impossibilité de bannir la culture d'OGM en déboutant un recours de la province de Haute Autriche.

En 2002, celle-ci avait décidé de bannir toute culture transgénique afin de protéger ses agriculteurs biologiques de toute contamination, une mesure jugée illégale par la Commission sur base d'une législation européenne sur la dissémination d'OGM de 2001.

La Cour a jugé qu'il n'y avait "aucun élément scientifique prouvant que cette région d'Autriche possédait des écosystèmes particuliers ou exceptionnels, nécessitant une évaluation des risques distincte de celles menées pour l'Autriche ou d'autres régions similaires d'Europe".

La législation européenne soumet les demandes d'autorisation d'OGM à une procédure longue et complexe tenant compte de l'usage prévu. Mais il n'existe pas de règles européennes sur la coexistence entre les cultures OGM et l'agriculture traditionnelle ou biologique.

La Commission a décidé en 2005 qu'il revenait à chaque Etat de définir ses règles parce que "les conditions sont différentes entre la Finlande et la Grèce", a rappelé Michael Mann, porte-parole de la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel.

AFP 21 septembre 2004

20 septembre, 2007

Pollution : les constructeurs autos gagnent contre la Californie

Les 6 premiers constructeurs automobiles du marché américain étaient poursuivis au civil pour leur contribution au réchauffement climatique en Californie. Las ! Cette première judiciaire fait pschitt. La plainte est rejetée. Les « Big Six » sortent blanchis de l'affaire.

A l'heure où tous les constructeurs automobiles font assaut de déclarations « pro-écolo » et rivalisent de promesses en faveur de la protection de l'environnement, le jugement rendu lundi soir à San Francisco dans l'affaire qui opposait l'Etat de Californie à un pool de grands noms du secteur ne laisse pas d'intriguer. GM, Ford, Chrysler – soit les Big Three historiques – mais aussi Toyota, Honda et Nissan – les nouveaux Big Three, tous japonais, du marché nord-américain – étaient en effet poursuivis au civil pour leur contribution néfaste au réchauffement climatique. En clair, leurs modèles respectifs cracheraient trop de dioxyde de carbone, le gaz toxique par excellence à l'origine des dérèglements climatiques. Un CO2 ravageur qui altère l'enneigement, donc le niveau d'eau douce et accroît en bout de chaîne les risques de feux de forêt.

En septembre dernier, le démocrate Bill Lockyer, le ministre de la justice californienne, avait d'ailleurs fait de ce dossier lourd un cas emblématique de la lutte du pays contre les nuisances environnementales : « Le réchauffement climatique mondial cause des torts importants à l'environnement de la Californie, à son économie, son agriculture et à sa santé publique. [Son] impact coûte déjà des millions de dollars et le prix augmente de jour en jour (…) Les émissions des véhicules sont la source croissant le plus rapidement (…) Il est temps que ces entreprises soient tenues responsables de leur contribution à cette crise ».

Las ! Un an après ce réquisitoire implacable, le juge Martin Jenkins a finalement estimé que les six groupes ne pouvaient être inquiétés au motif, en substance, que le degré d'appréciation de leur responsabilité incombe au législateur et non à la justice. La plainte a donc été rejetée. Envolés ainsi les millions de dollars de dommages et intérêts promis au « peuple californien » ! Une décision qui pourrait inciter le successeur de Bill Lockyer, Edmund Brown à sinon faire appel du moins contraindre l'agence fédérale de protection de l'environnement d'imposer des normes « vertes » plus drastiques : « Nous pensons que puisque le gouvernement fédéral est resté inactif, il nous faut agir en justice ».

Au pays du sculptural gouverneur Arnold Schwarzenegger, qui a pourtant fait passer l'an dernier la 1ère loi américaine imposant une réduction des gaz à effets de serre (l'administration Bush rejette toujours le protocole de Kyoto), le lobby de l'automobile a encore frappé. Cette victoire surprise l'est d'autant plus que la Californie – territoire le plus peuplé et le plus riche des Etats-Unis – a toujours cultivé une approche avant-gardiste des questions écologiques. C'est en effet là-bas que furent adoptées les normes anti-pollution les plus sévères il y a une trentaine d'années avec l'apparition de l'essence sans plomb et des catalyseurs. Pourquoi ? Parce que la région, forte de ses 32 millions de véhicules recensés (dont une forte proportion de grosses cylindrées) pour… 35 millions d'âmes, demeure un foyer permanent d'atteinte à la qualité de l'air. Les investigations menées par Bill Lockyer n'avaient-elles pas permis de prouver que les voitures en général contribuent à hauteur de 20% à la pollution au CO2 des Etats-Unis mais à 30% de celle en Californie ?
L'Expansion 19 septembre 2007

Prison avec sursis pour le porte-parole de "Sortir du nucléaire"

Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau écologiste "Sortir du nucléaire", a été condamné à deux mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Bordeaux pour acte de violence sur un policier et un magistrat.

Le prévenu avait été condamné en première instance à une peine d'amende de 1.000 euros et à verser des dommages et intérêts aux victimes, mais le parquet avait fait appel de cette décision, la jugeant trop clémente.

Les faits se sont produits le 28 octobre dernier dans la cour intérieure du tribunal de la ville, où Stéphane Lhomme avait réussi à accéder au cinquième étage d'un échafaudage. Il y était resté quatre heures et avait "résisté avec violence" à un policier et un substitut du procureur.

Cette action avait été menée pour obtenir du parquet une date d'audience pour la plainte déposée contre EDF trois ans plus tôt par Tchernoblaye, association que préside Stéphane Lhomme et qui fait partie des 800 associations regroupées dans Sortir du nucléaire .

Cette plainte visait la centrale nucléaire du Blayais, au nord de la Gironde, qui aurait fonctionné pendant près de six mois (du 1er avril au 25 septembre 2003) sans les autorisations légales de rejets (eau chaude, produits chimiques) dans l'estuaire de la Gironde.

"Je dénonce une justice au service des puissants, en l'occurrence EDF, puisque quatre ans et demi après, il n'y a toujours pas de procès et c'est pour avoir réclamé que justice soit faite que je suis condamné sans justification", a déclaré Stéphane Lhomme à Reuters.
Reuters le 19 septembre 2007

17 septembre, 2007

Légumes, sauces toxiques... les assiettes vietnamiennes font grise mine

lantée devant un étalage de produits frais sur un marché de Hanoï, Nguyen Thi Huong fronce les sourcils. Une série de scandales alimentaires vient de frapper le Vietnam et elle se demande ce que sa famille pourrait bien manger sans risque.
Pesticides toxiques dans des fruits et légumes, produits chimiques cancérigènes dans les sauces de soja, formaldéhyde dans le "pho", la célèbre soupe du pays, les mauvaises nouvelles se sont enchaînées dans les assiettes ces derniers temps au Vietnam.
"Que pouvons-nous acheter maintenant?", se demande cette mère au foyer de 55 ans. "Toute la nourriture semble fraîche et bonne, mais je ne peux pas être sûre que ce soit sain pour ma famille".
Les Vietnamiens sont fiers de leur cuisine, connue pour ses saveurs et pleine de verdures. Chaque matin, des milliers d'agriculteurs viennent de loin en camion, mobylette ou vélo pour livrer des produits frais dans les zones urbaines.
Le Vietnam est encore à majorité rural -- les trois-quarts de sa population vivent en dehors des villes. Mais à mesure que le pays communiste s'industrialise, et entre dans l'économie de marché, les problèmes alimentaires se multiplient.
Une récente étude du département publique de Protection des plantes a montré qu'en fonction des variétés, 30 à 60% des légumes testés sur les marchés de Hanoï contenaient des pesticides, dont certains sont interdits au Vietnam.
Car même s'ils sont conscients des risques, beaucoup d'agriculteurs utilisent les pesticides à forte dose pour doper une production qui ne leur offre que de faibles marges.
"Ma famille ne mange pas les légumes que je vends tous les jours sur le marché", reconnaît Nguyen Thi Nhuong, sur le stand où sont exposés les produits qu'elle cultive à l'extérieur de Hanoï.
"Pour notre consommation quotidienne, nous réservons une partie de notre jardin pour faire pousser naturellement des légumes. Nous avons peur des produits chimiques qui vont nuire à notre santé", explique-t-elle.
Face à la multiplication des scandales, la presse a haussé le ton.
"Les agences sanitaires savaient que la sauce de soja vietnamienne, la sauce la plus populaire dans le pays après la sauce de poisson (nuoc nam) était remplie d'agents cancérigènes depuis au moins 2001", a notamment dénoncé le quotidien Thanh Nien. "Pourquoi personne ne nous a rien dit?".
Selon la télévision vietnamienne, tous les ans le Vietnam recense 250 à 500 affaires d'intoxications alimentaires qui touchent jusqu'à 10.000 personnes, des chiffres probablement encore sous-estimés.
Sur les six premiers mois de l'année, le ministère de la Santé a affirmé que 25 personnes étaient mortes d'intoxication alimentaire. L'Association vietnamienne contre le cancer estime elle qu'un tiers des 150.000 cas annuels de cancer sont dus à de la nourriture contaminée.
Les substances toxiques sont interdites au Vietnam, mais les autorités reconnaissent qu'il est difficile de tout contrôler.
Le Premier ministre Nguyen Tan Dung a fait cet été du ministère de la Santé l'autorité supérieure pour la sécurité alimentaire, afin de mettre de l'ordre dans un système où les agences se marchent parfois sur les pieds et multiplient les rapports contradictoires.
L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a elle récemment travaillé sur un projet pilote dans le delta du Mékong (sud) destiné à réduire l'utilisation de pesticides grâce au recours à des appareils électriques aidant les agriculteurs à détecter les mouvements d'un insecte dévastateur.
Si les agriculteurs plantaient le riz juste après un passage d'insectes, ce riz avait le temps de pousser suffisamment pour résister au prochain passage, sans qu'il n'y ait besoin de recourir aux pesticides.
Mais le problème, relève le représentant de la FAO au Vietnam Andrew Speedy, est qu'il y a toujours "une tendance à retourner à l'utilisation de produits chimiques, sous la pression des vendeurs et de la publicité".
AFP 17 septembre 2007

07 septembre, 2007

Presque tous les produits alimentaires chinois sont sûrs, assure Hu Jintao

Le président chinois, Hu Jintao, a défendu la qualité des exportations de produits alimentaires de son pays, plusieurs fois mise en doute ces derniers temps à l'étranger, assurant que 99% d'entre elles étaient sûres.

"Entre l'année 2004 et la première moitié de 2007, 99% des exportations (alimentaires) chinoises aux Etats-Unis, au Japon et dans l'Union européenne ont respecté les normes", a-t-il affirmé.

La réputation des produits chinois a été mise à mal ces derniers temps par une série de rappels, notamment de produits de la mer, de nouilles, de fruits et légumes mais aussi de dentifrice ou de jouets.

Cette semaine encore, le géant américain du jouet Mattel a décidé un nouveau rappel massif de jouets fabriqués en Chine.
AFP 5 septembre 2007

Le 1% qui ne respecte pas les normes représente quand même pour 20 milliards de dollars de produits...

06 septembre, 2007

Rapport sur la mondialisation remis à M. Sarkozy : Hubert Védrine incompétent sur le nucléaire

e Réseau "Sortir du nucléaire" exprime sa plus grande surprise en lisant dans la rapport remis hier par Hubert Védrine au Président de la République, que "le recours au nucléaire civil va se redévelopper pour des raisons évidentes de besoin énergétique et de lutte contre l'effet de serre"

La réalité est exactement inverse : en majorité, les 432 réacteurs nucléaires en service sur la planète sont anciens et vont fermer dans les 20 ans. Déjà, sept réacteurs ont définitivement fermé le 1er janvier dernier : deux à Dungeness et deux à Sizewell (Angleterre), deux à Kozlodoui (Bulgarie), et un à Bohunice (Slovaquie). Ce n'est que le début d'un processus irréversible. Certes, de nouveaux réacteurs vont hélas être construits dans un certain nombre de pays, mais ils ne feront que freiner le déclin de l'atome sur Terre.

D'ailleurs, le 10 novembre 2006, Claude Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), pourtant très favorable au nucléaire, a déclaré : "La tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité." CQFD.

Par ailleurs, le prix de l'uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) a été multiplié par 15 en quelques années, et va continuer à monter en flèche. Cette flambée n'est d'ailleurs pas due à une demande croissante, contrairement à ce qui est parfois prétendu : le nombre de réacteurs en service sur la planète a commencé à diminuer. Ce phénomène est dû à l'épuisement des stocks d'uranium d'origine militaire, déclassés par la Russie et les USA et fournis comme combustible pour les réacteurs nucléaires.

En conclusion, contrairement à ce que prétend avec légèreté M. Védrine - mais n'est-ce pas pour plaire à M. Sarkozy dont les penchants pour l'atome sont bien connus, à tel point qu'il vient de passer un accord nucléaire avec le dictateur libyen Kadhafi ? - le nucléaire ne va pas se développer sur la planète. La part du nucléaire dans la consommation mondiale d'énergie va rester en dessous de 2%, chiffre actuel, une part si faible que sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique est quasi nulle.

Par contre, le risque nucléaire reste maximal : comme l'a montré Tchernobyl, un seul réacteur peut contaminer un continent entier. De fait, bien que sa part dans l'énergie mondiale soit très faible, le nucléaire doit être combattu jusqu'à ce que sa part soit ramenée... à zéro.
Réseau Sortir du nucléaire, 6 septembre 2007

29 août, 2007

La mort des abeilles met la planète en danger

Les abeilles s'éteignent par milliards depuis quelques mois. Leur disparition pourrait sonner le glas de l'espèce humaine.

C'est une incroyable épidémie, d'une violence et d'une ampleur faramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche sur la planète. Partie d'un élevage de Floride l'automne dernier, elle a d'abord gagné la plupart des Etats américains, puis le Canada et l'Europe jusqu'à contaminer Taiwan en avril dernier. Partout, le même scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent les ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible, pas plus que de squatter pourtant prompt à occuper les habitats abandonnés.

En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont ainsi volatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million (sur 2,4 millions de ruches au total) le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 Etats. Au Québec, 40 % des ruches sont portées manquantes.

En Allemagne, selon l'association nationale des apiculteurs, le quart des colonies a été décimé avec des pertes jusqu'à 80 % dans certains élevages. Même chose en Suisse, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre où le syndrome a été baptisé « phénomène «Marie-Céleste» », du nom du navire dont l'équipage s'est volatilisé en 1872. En France, où les apiculteurs ont connu de lourdes pertes depuis 1995 (entre 300.000 et 400.000 abeilles chaque année) jusqu'à l'interdiction du pesticide incriminé, le Gaucho, sur les champs de maïs et de tournesol, l'épidémie a également repris de plus belle, avec des pertes allant de 15 % à 95 % selon les cheptels.
« Syndrome d'effondrement »

Légitimement inquiets, les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure de ces désertions massives : le « syndrome d'effondrement » - ou « colony collapse disorder ». Ils ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes. « Trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité en dépendent », résume Bernard Vaissière, spécialiste des pollinisateurs à l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Arrivée sur Terre 60 millions d'année avant l'homme, Apis mellifera (l'abeille à miel) est aussi indispensable à son économie qu'à sa survie. Aux Etats-Unis, où 90 plantes alimentaires sont pollinisées par les butineuses, les récoltes qui en dépendent sont évaluées à 14 milliards de dollars.

Faut-il incriminer les pesticides ? Un nouveau microbe ? La multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les nanoparticules de magnétite présentes dans l'abdomen des abeilles ? « Plutôt une combinaison de tous ces agents », assure le professeur Joe Cummins de l'université d'Ontario. Dans un communiqué publié cet été par l'institut Isis (Institute of Science in Society), une ONG basée à Londres, connue pour ses positions critiques sur la course au progrès scientifique, il affirme que « des indices suggèrent que des champignons parasites utilisés pour la lutte biologique, et certains pesticides du groupe des néonicotinoïdes, interagissent entre eux et en synergie pour provoquer la destruction des abeilles ». Pour éviter les épandages incontrôlables, les nouvelles générations d'insecticides enrobent les semences pour pénétrer de façon systémique dans toute la plante, jusqu'au pollen que les abeilles rapportent à la ruche, qu'elles empoisonnent. Même à faible concentration, affirme le professeur, l'emploi de ce type de pesticides détruit les défenses immunitaires des abeilles. Par effet de cascade, intoxiquées par le principal principe actif utilisé - l'imidaclopride (dédouané par l'Europe, mais largement contesté outre-Atlantique et en France, il est distribué par Bayer sous différentes marques : Gaucho, Merit, Admire, Confidore, Hachikusan, Premise, Advantage...) -, les butineuses deviendraient vulnérables à l'activité insecticide d'agents pathogènes fongiques pulvérisés en complément sur les cultures.
Butineuses apathiques

Pour preuve, estime le chercheur, des champignons parasites de la famille des Nosema sont présents dans quantités d'essaims en cours d'effondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvées infectées par une demi-douzaine de virus et de microbes.

La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à des pesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae), certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosema pyrausta). Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes par les échanges marchands, à l'image de Nosema ceranae, un parasite porté par les abeilles d'Asie qui a contaminé ses congénères occidentales tuées en quelques jours.

C'est ce que vient de démontrer dans une étude conduite sur l'ADN de plusieurs abeilles l'équipe de recherche de Mariano Higes installée à Guadalajara, une province à l'est de Madrid réputée pour être le berceau de l'industrie du miel espagnol. « Ce parasite est le plus dangereux de la famille, explique-t-il. Il peut résister aussi bien à la chaleur qu'au froid et infecte un essaim en deux mois. Nous pensons que 50 % de nos ruches sont contaminées. » Or l'Espagne, qui compte 2,3 millions de ruches, est le foyer du quart des abeilles domestiques de l'Union européenne.

L'effet de cascade ne s'arrête pas là : il jouerait également entre ces champignons parasites et les biopesticides produits par les plantes génétiquement modifiées, assure le professeur Joe Cummins. Il vient ainsi de démontrer que des larves de pyrale infectées par Nosema pyrausta présentent une sensibilité quarante-cinq fois plus élevée à certaines toxines que les larves saines. « Les autorités chargées de la réglementation ont traité le déclin des abeilles avec une approche étroite et bornée, en ignorant l'évidence selon laquelle les pesticides agissent en synergie avec d'autres éléments dévastateurs », accuse-t-il pour conclure. Il n'est pas seul à sonner le tocsin. Sans interdiction massive des pesticides systémiques, la planète risque d'assister à un autre syndrome d'effondrement, craignent les scientifiques : celui de l'espèce humaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l'homme : « Si l'abeille disparaissait du globe, avait-il prédit, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre. »

Les Echos 22 août 2007

15 juin, 2007

Alerte à Babylone.L'agriculture en France.


ALERTE
envoyé par tinou1225


En 50 ans, on a détruit 98% de notre biodiversité en Europe. En 1950, les céréales ne recevaient aucun traitement, aujourd'hui 3 à 4 en moyenne par récolte. "Nous gérons les pathologies végétales"... "Les sols meurent biologiquement"...

14 mai, 2007

Des antennes relais en loucedé


Pour permettre aux téléphones portables de retransmettre vidéos, matches de foot, pubs, clips et conversations en "visiophonie", etc., il faut installer de nouvelles antennes relais en plus des 30.000 déjà existantes. Des antennes dont les paramètres techniques sont différents : ce ne sont ni les mêmes fréquences, puissances et pulsations.

Selon la loi, les opérateurs sont tenus de remettre un dossier aux maires pour présenter ces nouveaux appareillages dits UMTS ou 3G (troisième génération). D'après les chartes de bonne conduite établies avec les mairies, ils devraient organiser des réunions pour informer les riverains. Or, fini les dossiers, fini les réunions, les opérateurs se sont mis à installer l'UMTS en catimi à côté des installations existantes, prétextant des travaux de maintenance. Cette pratique illé gale a notamment été constatée à Strasbourg par les experts du Criirem, la commission indépendante sur les rayonnements électromagnétiques fondée par l'ex-députée Michelle Rivasi ; et à Paris dans le XVIIIeme arrondissement, où, à la suite de mesures du Criirem, le service d'écologie urbaine de la Mairie de Paris a interrogé l'opérateur, SFR, qui a reconnu les faits. A Albi, les résidents des HLM du quartier de Rayssac se sont également plaints.

Pourquoi installer l'UMTS en douce ? Parce que sa réputation n'est pas très nette. Du côté scientifique, on ne dispose que de deux études. La première, réalisée l'année dernière aux Pays Bas, à la demande du gouvernement, un laboratoire public, le TNO (Institut de Recherche Technique), n'a pas de quoi rassurer : les volontaires exposés à l'UMTS à leur insu pendant une heure, à faible puissance, ont ressenti migraines, nausées et malaises. Une réplication de cette expérience a eu lieu en Suisse, à l'université de Zurich : on n'y a pas retrouvé ces symptômes (mais les critiques font valoir que le protocole n'était pas identique à celui des Néerlandais et que l'étude suisse était financée à 40% par les opérateurs). Bref, il y a comme un doute. Et "dans le doute, abstiens-toi" est la maxime la plus honnie des opérateurs...

30 avril, 2007

Alerte, des fissures menacent les barrages d’EDF !

«Fissurations», «fuites importantes», «risques de rupture»… Dans un rapport confidentiel, les ingénieurs d’EDF dressent un bilan inquiétant de l’état de nos ouvrages hydroélectriques. De l’avis même de l’entreprise, il faudrait au moins 500 millions d’euros pour les remettre d’équerre. Mais, pour le moment, pas un sou n’a été débloqué.

Bon, d’accord, ce n’était pas le tsunami. Mais ce dimanche 29 janvier 2006, dans la paisible commune de Saint-Capraise-de-Lalinde, une lame de fond d’un bon mètre de haut a bel et bien balayé le lit de la Dordogne. En un rien de temps, le débit de la rivière a quadruplé, les berges ont été inondées et des terrains se sont affaissés. «Heureusement, c’est arrivé en pleine nuit, personne ne se baladait le long des rives», frissonne encore Frédéric Serre, président d’une association locale de pêcheurs. Tremblement de terre ? Non, rupture de barrage. Et plus précisément de celui de Tuilières, dont une vanne, rongée par la corrosion, est tombée au fond du fleuve, libérant d’un coup 5 millions de mètres cubes d’eau. Classé «rouge» par la préfecture de Dordogne (risques de blessures graves ou de décès), cet incident incroyable ne doit rien à la fatalité. «EDF avait décelé depuis longtemps des problèmes sur cet ouvrage construit en 1909, peste Frédéric Delmares, président de la communauté de communes des Trois Vallées du Bergeracois. Mais elle a choisi de ne rien faire.» Furieux, l’élu local a décidé de porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui.(…)
Source: Capital, mars 2007

Rapport confidentiel EDF

07 avril, 2007

Boom de l'éthanol pourrait nuire à l'alimentation des pays pauvres


Le boom de la production d'éthanol aux Etats-Unis pourrait avoir des "conséquences dévastatrices pour la pauvreté et la sécurité alimentaire mondiales" en provoquant une flambée des cours du maïs et autres denrées alimentaires, selon une étude à paraître dans la revue Foreign Affairs.

"Les volumes énormes exigés par l'industrie de l'éthanol sont en train de provoquer des ondes de choc dans le système alimentaire", avertissent Ford Runge et Benjamin Senauer, professeurs d'économie à l'Université du Minnesota, et auteurs de l'étude.

En faisant grimper les cours du maïs, l'usage de plus en plus fréquent de l'éthanol comme biocarburant risque en effet de menacer l'alimentation des 2,7 milliards de personnes dans le monde qui vivent avec moins de deux dollars par jour, remarquent-ils.

"Remplir le réservoir d'un 4x4 avec 94,5 litres d'éthanol pur nécessite environ 204 kg de maïs, soit suffisamment de calories pour nourrir une personne pendant un an", écrivent MM. Runge et Senauer.

Les cours des autres denrées alimentaires, tels le blé et le riz, pourraient eux aussi être touchés par cette flambée, au fur et à mesure que les agriculteurs délaisseront ces cultures au profit du maïs.

Or, selon les auteurs, "le nombre de personnes confrontées à des problèmes de sécurité alimentaire augmenterait de 16 millions pour chaque hausse de 1% des prix réels des produits de première nécessité. Cela signifie que 1,2 milliard de personnes pourraient régulièrement souffrir de la faim d'ici à 2025, soit 600 millions de plus que ce qui était précédemment prévu".

Pour remédier à ces conséquences néfastes, MM. Runge et Senauer suggèrent d'augmenter les efforts d'économie d'énergie aux Etats-Unis, d'avoir plus souvent recours aux autres sources d'énergie (solaire ou éolienne) et de développer la recherche sur l'éthanol cellulosique, conçu à partir d'arbres, de plantes ou d'herbe.
AFP, 3 avril 2007

Disparition massive et mystérieuse des abeilles aux Etats-Unis


L'inquiétude grandit chez les apiculteurs américains après la disparition mystérieuse de millions d'abeilles ces derniers mois.

Cette hécatombe menace la production nationale de miel et nombre de récoltes qui dépendent du rôle clé de pollinisation joué par ces insectes.

Les pertes d'abeilles vont de 30 à 60% en Californie et dépassent 70% dans certaines régions de la côte est et au Texas. Au total 24 Etats sont touchés ainsi que deux provinces canadienne, selon des estimations du département américain de l'Agriculture (USDA).

Une dépopulation d'une ruche allant jusqu'à 20% pendant l'hiver est considérée normale mais au-delà, les apiculteurs s'émeuvent d'autant que les colonies d'abeilles domestiques sont en constante diminution depuis 1980 aux Etats-Unis.

"Environ 40% des abeilles de mes 2.000 colonies sont mortes et c'est la plus forte mortalité observée dans mes 30 ans de carrière d'apiculteur", a expliqué la semaine dernière à une sous-commission agricole de la Chambre des représentants, Gene Brandi, président du groupement des apiculteurs de Californie.

Les abeilles domestiques sont essentielles pour la pollinisation de plus de 90 variétés de fruits et légumes (pommes, avocat, myrtilles, cerises, ...), des récoltes estimées à 15 milliards de dollars par an dont six milliards pour la Californie seule, a-t-il souligné.

La culture d'amandes dans cet Etat engendre deux milliards de dollars de revenus et dépend de 1,4 million d'essaims d'abeilles amenées tous les ans de partout aux Etats-Unis par des apiculteurs, a précisé Gene Brandi.

iana Cox-Foster, professeur d'entomologie à l'université de Pennsylvanie (est) a expliqué devant la même sous-commission que ce nouveau trouble de dépopulation massive des ruches baptisé CCD en anglais (colony collapse disorder) présente des symptômes uniques, différents de ceux observés dans les infestations fréquentes par le parasite varroa jacobsoni, un acarien qui détruit les larves.

Dans le cas du CCD, les colonies d'abeilles domestiques saines se dépeuple soudainement laissant peu ou aucune abeille survivante, a-t-elle dit.

Les reines --une par ruche et qui assurent la reproduction--, sont trouvées avec une poignée de jeunes abeilles adultes en présence de réserve importante de nourriture. Il n'y a jamais de cadavre d'abeille à l'intérieur de la colonie ou à proximité à l'extérieur.

Le fait que d'autres abeilles ou des parasites mettent très longtemps à venir s'installer dans les ruches vidées par le CCD laisse penser à la présence d'un produit chimique ou d'une toxine qui décourage ces insectes, selon Diana Cox-Foster.

Enfin, a souligné cette entomologiste, les abeilles trouvées dans les colonies dévastées par ce mystérieux fléau, étaient toutes infectées avec une multitude de micro-organismes, dont un grand nombre est connu pour être responsables de maladies communément liées au stress chez ces insectes.

Les scientifiques qui se penchent sur le CCD avancent l'hypothèse de l'émergence d'un nouveau pathogène ou d'un produit chimique qui affaiblirait le système immunitaire des abeilles, a-t-elle dit.

Ils soupçonnent surtout les insecticides agricoles comme les néonicotinoïdes très utilisées et dont la toxicité pour les abeilles est bien connue, a relevé l'entomologiste.

La France a connu un cas de dépopulation brutal des abeilles dans les années 90 attribué à l'insecticide Gaucho qui a été interdit dans le pays.

AFP, 6 avril 2007

22 mars, 2007

Un « Canal de la Paix » très controversé pour sauver la mer Morte


Sauver la mer Morte : l'objectif est plus que louable. D'autant qu'il s'agit de le faire dans le cadre d'une coopération régionale entre Jordaniens, Palestiniens et Israéliens. Mais le projet de « Canal de la Paix », lancé à cette fin, suscite de plus en plus de critiques. Le gouvernement israélien a donné son feu vert, le 11 mars dernier, à la construction de ce canal entre la mer Morte et la mer Rouge.

(...) La mer Morte rétrécit à vue d'oeil. Chaque année, son niveau baisse de 1,2 mètre. Outre son intérêt touristique, elle abrite un capital géologique unique au monde. Son eau contient 32 % de minéraux, contre 3 % en moyenne dans les autres mers de la planète. Et, sur les 21 minéraux répertoriés, 12 n'existent nulle part ailleurs. Il y a urgence à réagir.
Catastrophe écologique

Mais le « Canal de la Paix » pourrait bien se révéler une catastrophe écologique, selon de nombreuses associations. L'eau prélevée dans la mer Rouge serait pour moitié dessalée afin de subvenir aux besoins en eau potable des Jordaniens et, pour l'autre moitié, déversée telle quelle dans la mer Morte. Une perfusion qui pourrait être fatale à ce milieu écologique unique. Car, paradoxe de la nature, la mer la plus salée au monde n'est pas une mer, mais un lac alimenté en eau douce.

Ce projet est soutenu activement par Shimon Pérès, le ministre israélien du Développement régional. « Même pour les Jordaniens, le projet n'est pas pertinent sur le plan économique, affirme Guidéon Bromberg, directeur israélien de l'association Amis de la Terre - Moyen-Orient, qui réunit Jordaniens, Palestiniens et Israéliens. Une fois dessalée, l'eau du canal leur coûtera 1,5 dollar le mètre cube, alors qu'elle coûte 0,57 dollar le mètre cube dans l'usine d'Ashkelon », en Israël. « Les seules bénéficiaires seraient les grandes entreprises construisant le canal, l'usine de désalinisation et la centrale électrique, ajoute-t-il. Il s'agit d'un investissement de 5 milliards de dollars, au minimum. »

Pour sauver la mer Morte, la solution la plus économique et la plus écologique serait, selon certains experts, de rouvrir les vannes du Jourdain, autrefois sa principale source d'alimentation. Jusque dans les années 1950, le flux était de 1,3 milliard de mètres cubes par an. Aujourd'hui, il est réduit à 100 millions de mètres cubes. « Il ne s'agit pas de revenir à la situation d'antan, mais uniquement d'arrêter l'hémorragie - pour cela, il faut 650 millions de mètres cubes par an - tout en tenant compte des besoins de l'homme en eau potable », estime Guidéon Bromberg. Pour cela, il faudrait moderniser les infrastructures - 50 % des eaux sont perdues en raison de leur mauvais état -, réviser la politique d'eau subventionnée pour l'agriculture et construire d'autres usines de désalinisation.
Les Echos 22/3/2007

[Vidéo] Agriculture. Pénuries d'eau estivales en France


Documentaire Planète 2006