16 janvier, 2006

Le pétrole n'a pas enflammé les prix en 2005

La morosité du marché du travail rend improbable toute hausse des salaires. Et la concurrence internationale fait baisser les prix des produits manufacturés. A tel point que certains s'inquiètent même plutôt d'un risque de déflation, si le facteur pétrole disparaît.

Dans ces conditions, comment comprendre l'argument du risque inflationniste mis en avant par le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, pour expliquer la nécessité de relever les taux ? Là, les interprétations divergent.

Il y a ceux pour qui Jean-Claude Trichet analyse simplement mal la situation. « Il veut calmer le crédit bancaire car il pense que c'est la source de l'inflation. Or la seule source de l'inflation aujourd'hui, c'est le pétrole ! » s'indigne Eric Heyer, directeur adjoint à l'OFCE. « L'inflation ne se lit plus aujourd'hui dans les prix à la consommation, et c'est bien là le piège, mais dans les prix des actifs (immobilier, actions, obligations) » répond Nicolas Bouzou, directeur économique du cabinet Xerfi. Et la BCE a bien compris cette évolution ». Pour Isabelle Job, économiste au crédit agricole, il faut cependant bien distinguer les deux choses. D'une part, l'inflation de la sphère réelle, celle qui mesure les prix des biens et des services, et de l'autre l'inflation de la sphère financière. Or le lien entre les deux n'est pas immédiat : « c'est vrai hausse des crédits s'est déversée dans les prix immobiliers et sur le marché obligataire. Et si l'inflation financière permet en bout de course de consommer plus ? via les crédits hypothéquaires ?, on ne les voit pas en zone euro » explique-t-elle. Si on ne parle que de la sphère réelle ? et le mandat de la BCE ne couvre que celle là - « on ne voit pas par quel mécanisme il y aurait plus d'inflation dans le système » ajoute-t-elle.

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