16 janvier, 2006

Les sauterelles assaillent l'industrie allemande

Le président du SPD allemand avait ainsi comparé l'action des fonds de capital-investissement et autres « hedge funds » sur les entreprises allemandes.

Quelque 5.500 entreprises (638.000 salariés, chiffre d'affaires : 114 milliards d'euros) de tailles grosses et moyennes sont passées entre les mains de « Finanzinvestoren ». Ces derniers n'éprouvent aucun état d'âme pour briser des structures qu'il a fallu des dizaines d'années pour développer.

Le comble est que les banques allemandes, qui mégotent sur le crédit dont les entreprises locales ont besoin, financent largement les sociétés de « private equity » qui s'apprêtent à les acquérir.

Comment fonctionnent-ils?

En vue de financer de grosses opérations (« leverage buy out » ou LBO), l'acquéreur emprunte le plus possible (les taux sont très bas) sur la base d'un investissement en capital (« private equity ») aussi faible que possible. Le profit (qui résultera de la revente ultérieure) par action est ainsi maximisé. Notre auteur écrit : « Dans tous les cas, l'acheteur ne paie qu'une part mineure de l'opération pour souscrire la totalité du capital et laisse le reste de l'opération sous forme de divers types d'emprunts... à la charge de la société cible. Celle-ci doit à la fois payer les intérêts des dettes [contractées pour les racheter !], assurer leur remboursement, rémunérer le capital, tout cela dans les quatre ou cinq ans nécessaires à la bonne fin de l'opération.

Pour assurer à leurs actionnaires une forte rentabilité, ces fonds de private equity multiplient les opérations de LBO sur une même société, rendant l'endettement insupportable surtout si la croissance espérée n'est pas au rendez-vous.

Ainsi les sociétés acheteuses ont tendance pour diminuer leur durée de détention [ramenée ainsi pour l'ensemble des opérations en moyenne à deux ans !] d'une société de se l'échanger (...). Le risque de surendettement des entreprises existe donc. »

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