14 octobre, 2005

Décroissance intensive à crédit

A rebours du mot d'ordre de Guizot : « Enrichissez-vous par le travail et par l'épargne », la France du début du XXIe siècle a choisi pour devise : « Appauvrissez-vous par le chômage et par la dette publique. »

La dette publique est passée de 20 % du PIB en 1980 à 66 % en 2005... hausse bien réelle des prélèvements (+ 30 milliards d'euros, à 44 % du PIB), des dépenses (2 % en volume et 3,8 % en valeur) et des emplois publics (suppression faciale de 5.300 emplois cachant la création de 45.000 emplois subventionnés dans la seule Education nationale).

L'explosion d'une dette portée pour plus de moitié par des capitaux étrangers - combinée avec la remontée inéluctable des taux d'intérêt - ramènera la France à une dépendance financière qu'elle n'a plus connue depuis la fin de la IVe République. La situation de dépôt de bilan de la puissance publique prive l'économie de toute marge de manoeuvre, la plaçant à la merci des chocs de l'économie ouverte. Après avoir dilapidé l'héritage des Trente Glorieuses, après avoir coupé la France du cycle de croissance mondiale le plus soutenu depuis les années 1920, les responsables de la politique économique ont entrepris, à travers la dette affectée non aux investissements mais à la distribution d'un pouvoir d'achat fictif car non gagé par la production de richesses, de spolier les générations futures en préemptant les fruits de leur travail.

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