15 septembre, 2005

La Cour des comptes épingle les professions de santé

«Notre système de protection sociale n'est aujourd'hui plus totalement financé et nous risquons de laisser aux générations qui suivent un lourd passif à apurer.» Selon le dernier rapport de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale, le «trou» de 13,2 milliards enregistré en 2004 est le «déficit courant le plus élevé jamais constaté dans l'histoire de la Sécurité sociale».

Examens, médicaments, analyses, 15% des prescriptions seraient encore inutiles, soit «6 à 8 milliards d'euros de dépenses annuelles injustifiées», rappelle la Cour.

Les professions de santé ont obtenu des revalorisations tarifaires dont «le coût net (...) depuis huit ans peut être estimé supérieur à 2 milliards d'euros», note le rapport. En contrepartie, ils s'engageaient à «promouvoir l'efficience et la qualité des pratiques». Mais ce n'est généralement qu'un «alibi», déplore la Cour, exemples à l'appui.

Les généralistes ont ainsi obtenu en 2000 une «majoration de maintien à domicile» qui leur est versée pour les visites aux patients souffrant d'une affection de longue durée (ALD). Elle «s'est traduite par une augmentation du nombre d'ALD d'environ 300 000 personnes».

La hausse de la consultation à 20 euros en 2002 s'est accompagnée d'engagements de prescription accrue de génériques. Elle a coûté 300 à 400 millions «mais les économies réalisées n'ont été que de 70 millions d'euros.»

«Le comportement des professionnels de santé est de chercher à maximiser leurs revenus», conclut benoîtement la Cour, reprochant à l'assurance-maladie de ne pas l'avoir «anticipé».

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