03 octobre, 2007

L'Organisation Mondiale de la Santé accusée de non-assistance à populations en danger

La campagne « Pour l'indépendance de l'OMS » approche des 6 mois de présence devant le siège mondial de l'OMS à Genève.

Depuis le 26 avril 2007, des « vigies » se tiennent en face de l'Organisation Mondiale de la Santé pendant les heures de bureau, du lundi au vendredi. À côté d'eux, une pancarte où il est écrit « un million d'enfants autour de Tchernobyl, contaminés, malades, ignorés de l'OMS ».

De nombreux employés de l'OMS et de diverses organisations internationales ont rendu visite aux vigies, curieux de cette action et de la nature du « crime » proclamé. Ils ont été stupéfaits de découvrir les raisons pour lesquels l'OMS néglige la santé des populations souffrant de la radioactivité. Des personnes rapportent que cette action suscite un intérêt considérable et quelque anxiété de la part des responsables de l'OMS. La vérité sur les dissimulations sera probablement révélée prochainement, en partie grâce au mensonge d'un porte-parole affirmant que les actes des colloques de Genève en 1995 et de Kiev en 2001 ont été publiés.

Le sens de cette action sans précédent est d'obtenir que l'OMS recouvre, conformément à sa constitution, sa liberté d'action en faveur des populations contaminées par la radioactivité. Cette campagne dénonce la subordination de l'OMS envers l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) dans ses recherches concernant les effets de la radioactivité sur la santé publique. Selon les termes d'un accord très peu connu signé en 1959, l'OMS reconnaît que l’objectif principal de l'AIEA est « l’accélération et la croissance de la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ». L'AIEA est donc juge et partie en ce qui concerne les risques du nucléaire pour la santé.

Résultat de cet accord, l'OMS affirme encore, 21 ans après la catastrophe de Tchernobyl, que les radiations n'ont fait que 56 victimes. Entre 600 000 et un million de « liquidateurs » ont sauvé l'Europe en éteignant l'incendie du réacteur et en construisant le sarcophage. Plus de 80% d'entre eux sont malades. Ils meurent dans d'atroces souffrances, mais sont ignorés de l'OMS. Le constat est le même pour les effets des munitions à l'uranium 238 utilisées au Kosovo, en Afghanistan et en Irak.

Depuis que l'existence de cet acccord et ses effets sur le travail de l'OMS ont été découverts, cette organisation a été saisie de pétitions, de lettres à sa direction générale et d'une demande de mise à l'ordre du jour de cette question lors de l'Assemblée Mondiale de la Santé en 2001, par la ministre suisse de la Santé, Madame Ruth Dreifuss, appuyée par les ministres de la santé de Norvège et du Canada, sans opposition exprimée. Aucune remise en cause de l'accord ne s'en est suivie.
Suite de la campagne

Les 15 et 16 septembre 2007, l'Assemblée générale du collectif « Pour l'indépendance de l'OMS » a ressemblé une quarantaine de personnes à Genève. Quatre décisions ont été prises :

1. L'action de présence des vigies sera poursuivie jusqu'à ce que l’OMS recouvre son indépendance pleine et entière et assure, notamment dans les territoires de Tchernobyl, la protection des populations face aux risques nucléaires, dans l’esprit de sa Constitution : « agir en tant qu'autorité directrice et coordinatrice, dans le domaine de la santé, des travaux ayant un caractère international; stimuler et guider la recherche dans le domaine de la santé; fournir toutes informations, donner tous conseils et toute assistance dans le domaine de la santé ; aider à former, parmi les peuples, une opinion publique éclairée en ce qui concerne la santé » (article 2, points a, n, q, et r).

2. Le collectif mènera des actions à l'occasion de la commémoration des 22 ans de la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 2008) et de l'Assemblée Mondiale de la Santé (mi-mai 2008).

3. Une résolution sera proposée en janvier au Conseil exécutif de l'OMS pour être mise à l'ordre du jour de l'Assemblée Mondiale de la Santé de mai 2008. Elle demandera la révision de l'accord OMS-AIEA, la protection des populations contaminées par la catastrophe de Tchernobyl et la constitution d'une Commission d'experts indépendants sur les rayonnements ionisants et les effets des faibles doses chroniques internes sur le génome et la santé. Cette Commission devra intégrer toutes les études réalisées par les chercheurs indépendants et rendre compte de leurs résultats à l'Assemblée Mondiale de la Santé, en mai 2009.

4. Un « Appel des professionnels de la Santé à l'OMS » sera lancé par le collectif. Cet appel demandera à l'OMS de mettre en place une recherche indépendante dans les territoires nationaux concernés, notamment des trois pays victimes de la catastrophe de Tchernobyl – Ukraine, Russie et Bélarus - avec mission d'étudier la radiocontamination ainsi que ses conséquences sur la santé des populations; et d'en communiquer les résultats à la nouvelle Commission OMS d'experts indépendants sur les Rayonnements ionisants et la Santé.

Les organisateurs :
· la Compagnie Brut de Béton,
· Contratom Genève,
· la CRIIRAD,
· Enfants de Tchernobyl Belarus,
· le Réseau Sortir du Nucléaire,
· SDN Loire et Vilaine,

avec le soutien de 40 ONGs internationales.


Contact : Yann Forget (permanent)
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Philippe de Rougemont
+41 (0)22 344 38 31 (fixe)
+41 (0)76 517 00 20 (portable)

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