11 octobre, 2007

L'exposition aux nanoparticules potentiellement dangereuse pour la santé

Les nanoparticules pénètrent mieux dans les poumons, les microfissures de la peau et probablement dans le cerveau que les particules plus grosses, selon une étude de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) qui appelle à une prévention accrue sur le lieu de travail.

"Certaines particules ultra-fines peuvent être plus dangereuses que des particules plus grosses de la même matière" et ont des "propriétés spécifiques" encore mal connues, a souligné mardi Benoît Hervé-Bazin, en présentant à la presse les résultats de ces travaux.

Lorsque leur taille descend en dessous de 20 millionièmes de millimètre (20 nanomètres), les nanoparticules qui se déposent dans l'ensemble du système respiratoire ne sont plus digérées par les cellules "macrophages" qui nettoient les poumons.

Assemblages de quelques centaines ou milliers d'atomes encore largement expérimentaux, les nanoparticules commencent à avoir des applications dans la cosmétique, le domaine médical (nano-implants, nanodétection, destruction de tumeurs par chauffage, ...) et l'industrie (automobile, électronique, chimie et matériaux).

En dehors des poumons, les experts de l'INRS ont aussi constaté un "passage probable de certaines particules au cerveau" par le nerf olfactif ou le nerf trijumeau au niveau du nez.

"Les modalités et l'importance de ce passage dépendent de la nature de la particule, de ses revêtements de surface, de sa taille, de sa solubilité", selon l'ouvrage de l'équipe de l'INRS, intitulé: "Les nanoparticules: un enjeu majeur pour la santé au travail?"

Des chercheurs américains ont de leur côté émis l'hypothèse d'une corrélation entre l'inhalation de ces particules ultra-fines et le développement de la maladie d'Alzheimer.

Concernant les produits cosmétiques, les résultats des travaux scientifiques sont contradictoires. Ainsi, la pénétration dans la peau du dioxyde de titane utilisé dans les crèmes solaires est attestée par certains et contestée par d'autres.

"Globablement, il semble qu'une certaine pénétration dans la peau soit possible", selon les chercheurs, qui précisent que "des flexions cutanées répétées, normales dans une activité de travail, favorisent une pénétration en profondeur".

Tout en soulignant les difficultés de mesure d'impact d'éléments de si petite taille, M. Hervé-Bazin rappelle les ravages provoqués par l'exposition à l'amiante et estime qu'"on en sait déjà assez pour ne pas rester inactifs".

Mais des mesures de prévention aussi simples que le port d'un masque ne sont souvent pas encore prises dans les laboratoires.

Le revenu mondial généré par les nanotechnologies, supérieur à 40 milliards d'euros en 2001, selon la Commision européenne, devrait s'élever à plus de 700 milliards en 2008 et pourrait dépasser les 1.000 milliards en 2015.

AFP 25 septembre 2007

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le dernier paragraphe explique sans doute pourquoi seules 2 des 500 sources d'actualités recencés par Google ont repris cette dépêche AFP... Il s'agit de Novethic et du Journal de l'environnement.