02 octobre, 2007

La restructuration de La Bresse illustre les difficultés des abattoirs

Sécialisée dans l'abattage, la découpe et la fabrication de charcuteries, la société La Bresse, à Mézériat (Ain), va supprimer 128 de ses 288 postes, a indiqué sa direction, lundi 24 septembre. Elle veut arrêter son activité d'abattage et de découpe, très déficitaire. Une restructuration qui illustre les difficultés rencontrées par le secteur.


Selon la direction, cette décision est la seule "qui puisse permettre la survie de l'entreprise". La Bresse est le poumon économique de la commune. Elle comptait 400 salariés il y a encore deux ans. La moyenne d'âge y est de 45 ans, l'ancienneté de vingt ans.

Le recentrage sur la charcuterie va induire une baisse de chiffre d'affaires qui devrait passer de 45 à 25 millions d'euros.

En revanche, avec un résultat d'exploitation prévu au moins à l'équilibre dès 2008, il va permettre de conjurer les pertes liées à l'activité viande fraîche - près de 95 % du passif cumulé, lequel devrait atteindre près de 4 millions d'euros à fin 2007. La remise aux normes de l'outil industriel, vétuste et obsolète, aurait demandé des investissements substantiels que La Bresse n'était pas capable de faire.

La Fédération nationale de l'industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV) estime qu'en son sein une soixantaine d'abattoirs sur 500 entreprises sont en grande difficulté. Leur situation délicate est due "à la fiscalité, au dumping social en Europe et à une production animale victime de la déprise agricole", explique son directeur, Nicolas Douzain. Certaines sociétés, comme La Bresse, éloignées du grand bassin de production porcine qu'est la Bretagne, cumulent les difficultés.

LA FNICGV redoute une aggravation des problèmes : l'envolée des cours des matières premières agricoles a en effet un impact direct sur les coûts de production du secteur.
Le Monde 25 septembre 2007

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