31 août, 2007

Les rachats d'actions ont explosé au premier semestre


Les sociétés sont de plus en plus friandes de leurs propres actions, n'hésitant pas à s'endetter pour racheter leurs titres. Cette tendance inquiète cependant certains spécialistes, dans un contexte de craintes sur le marché du crédit.

En Europe comme aux Etats-Unis, les groupes consacrent des sommes toujours plus importantes aux rachats de leurs propres actions. Ce phénomène a connu une croissance fulgurante ces dernières années. Au premier semestre, les montants ont atteint 62,9 milliards de dollars en Europe, contre 53,4 milliards à la même période un an plus tôt, d'après les données de Thomson Financial pour « Les Echos » (1). Aux Etats-Unis, les rachats d'actions ont progressé de 173,6 milliards à 221,1 milliards de dollars, dépassant les levées de fonds sur le marché primaire (130,5 milliards de dollars, au premier semestre). Citigroup (2) estime que les rachats d'actions ont représenté en 2006 4,1 % de la capitalisation boursière américaine et 1,8 % de celle en Europe.

Les exemples récents abondent. En début de semaine, Barclays, qui a dévoilé une offre améliorée pour mettre la main sur ABN AMRO, a fait état d'un plan de rachat d'actions de 3,6 milliards d'euros. Il y a quelques semaines, Wal-Mart a annoncé une massive révision à la hausse de son programme de rachats d'actions, à 15 milliards de dollars, ce qui avait contribué à faire monter le cours du géant de la distribution en Bourse.
Les Echos 25 juillet 2007

30 août, 2007

Les fusions-acquisitions, marché lucratif pour plus d'un initié

La prolifération des fusions-acquisitions n'a pas simplement profité à la bonne tenue des marchés financiers. Elle a bénéficié à un nombre croissant de personnes bien placées qui ont pu prospérer grâce aux informations dont elles disposaient en avant-première. Désespérant pour les autorités boursières dont les moyens répressifs ont été accrus pour lutter contre ces délits d'initiés et autres manipulations de cours.

Deux études soulignent l'ampleur du phénomène. La première, réalisé par l'institut indépendant de recherche Measuredmarkets de Toronto, signale que près de 60 % des 27 principaux deals nord-américains depuis le début de l'année ont été précédés par un accroissement inexpliqué des transactions sur les titres de la société cible ; en 2003, ce taux n'était que de 14 % sur les sept opérations majeures.

La seconde, rédigée par la Commission nationale des marchés de valeurs (CMNV), s'est attachée à analyser ces moeurs boursières entre 1992 et 2006 en Espagne : à la fin des années 1990, les opérations présentant des « indices de délits d'initiés » représentaient 10 % du total, contre 50 % au début de la même décennie. Si le taux actuel montre une recrudescence, à 40 %, il reste inférieur à celui de 1992. L'étude de la CNMV montre aussi que les variations suspectes de cours sont visibles lors des deux jours qui précèdent l'annonce d'une OPA. Avant la réforme du marché de valeurs, en 2002, elles étaient décelées plus tôt. « Les auteurs des opérations illicites prennent maintenant davantage de précautions devant le renforcement des pouvoirs de la CNMV, qui multiplie les inspections surprises et incite aussi aux délations anonymes », avancent les experts. Pourtant, la liste des sanctions imposées par le « gendarme » des marchés n'est pas à la hauteur de la multiplication des opérations suspectes. Face à l'énorme difficulté de prouver les pratiques illicites, la CNMV n'a donné en 2006 que quatre amendes, pour une somme totale de 1,77 million d'euros. Même si le résultat est maigre, en y adjoignant les deux sanctions pécuniaires de 2005, pour un peu plus de 60.000 euros, ces mesures représentent un tiers des sanctions infligées par la CNMV en quinze ans ! La plus significative, pour 1 million d'euros, a été portée en décembre dernier contre Deutsche Bank, pour « communication d'information privilégiée à des tiers », lors de l'OPA lancée début 2004 sur Ebro Puleva. A cette occasion, la CNMV a suspendu durant trois mois toute transaction de Deutsche Bank sur des valeurs espagnoles.
Les Echos 8 août 2007

Heures sup : selon un rapport, la réforme bénéficiera davantage aux plus aisés

Le centre d'études du groupe Alpha, premier conseil aux comités d'entreprise et proche des syndicats, vient de publier une étude très critique sur la réforme des heures supplémentaires.

Laurent Wauquier, le porte-parole du gouvernement, avait expliqué dans « Les Echos », le 27 juillet, que la réforme des heures supplémentaires était un « pari sur l'avenir ». C'est un pari hasardeux, estime le groupe Alpha, dont le scepticisme est partagé par certains économistes. Le centre d'études du leader du conseil économique aux comités d'entreprise, proche des syndicats, ne fait cependant pas partie des cassandres qui estiment que le dispositif détruira de l'emploi. Il l'explique par le fait que, sauf dans quelques rares cas, le coût d'une heure supplémentaire restera supérieur à celui d'une heure normale. Il n'y aura globalement ni effet de substitution ni effet d'aubaine (déclaration d'heures fictives). Mais, revers de la médaille, il n'y aura pas non plus, selon le groupe Alpha, d'impact positif sur l'emploi.

Surtout, le dispositif aura « des effets très différents selon les salariés », note l'étude. Elle juge que la réduction de cotisations patronales sur les heures supplémentaires « n'est guère incitative » pour les entreprises. Celles-ci auront intérêt à proposer des heures complémentaires à leurs salariés à temps partiel plutôt que de faire faire des heures supplémentaires à leurs salariés à temps plein, car les dépassements horaires en deçà de 10 % du temps de travail des salariés à temps partiel resteront payés comme des heures normales. Or, cette absence de majoration limitera l'avantage financier pour les salariés à temps partiel.

(...) L'étude note aussi que les salariés non imposables ne bénéficieront pas de l'avantage fiscal. « Il apparaît clairement que ce sont les salariés les plus aisés qui bénéficieront le plus du dispositif puisque les cotisations sociales sont proportionnelles au salaire, (...) et l'impôt sur le revenu progressif. »

Alpha juge, par ailleurs, le coût de la mesure sous-évalué par le gouvernement (6 milliards d'euros) pour deux raisons : d'une part, ce chiffrage n'intègre pas les fonctionnaires, dont le groupe suppose qu'ils bénéficieront de la réforme comme les autres ; d'autre part, il se base sur le volume actuel des heures supplémentaires.
Les Echos 10 août 2008

Le financement éthique gagne du terrain

À l'image d'Axa, les entreprises prennent peu à peu en compte certaines demandes des ONG sur l'environnement, le social ou l'humanitaire.

HARO sur les bombes à sous-munitions ! Axa va cesser, en partie, de financer les producteurs de ces armes dévastatrices, remplies de centaines de minibombes qui éclatent souvent à retardement. La décision s'applique aux investissements « pour compte propre », c'est-à-dire aux fonds de la compagnie et aux primes versées par les assurés, soit 34 % des actifs d'Axa. L'assureur affirme s'adapter ainsi au « consensus politique » qui devrait aboutir à un traité international d'interdiction de ces bombes d'ici à 2008.

La nouvelle a réjoui Amnesty et Handicap International, engagées dans une longue bataille contre ces armes. « Peu ouverts auparavant à des discussions sur leurs investissements » dans les armes dangereuses pour les civils, les responsables d'Axa ont adopté une attitude « très constructive » en mars 2007, soulignent les organisations humanitaires. Les deux ONG (organisations non gouvernementales) venaient alors d'annoncer qu'elles résiliaient leurs contrats auprès de l'assureur. Même ouverture chez BNP Paribas en juin, après que les Amis de la Terre, Greenpeace et d'autres ONG ont organisé une journée européenne contre la banque en raison de sa participation au financement de la centrale nucléaire de Belene en Bulgarie. La première banque française ne reviendra pas sur le préfinancement accordé et prévoit même d'aller plus loin si les autorités européennes valident le projet. Mais Baudouin Prot, son directeur général, a reçu les dirigeants des quatre ONG. Et la banque a envoyé plus de 3 000 mails aux supporters des Amis de la Terre et de Greenpeace.

Une évolution lente

La sensibilisation des entreprises à l'investissement éthique prend souvent du temps. Trois années de mobilisation des Amis de la Terre ont précédé la décision de Point P, filiale de Saint-Gobain, de mettre fin à la commercialisation du moabi, un bois africain précieux à caractère sacré.

Plusieurs entreprises, à l'image d'Axa et de BNP Paribas, réfutent le rôle des ONG dans leur évolution, alors que d'autres sociétés mettent en avant leur coopération avec les associations environnementales ou sociales. Mise en cause en 2003, aux côtés d'Axa et de banques européennes, pour ses investissements dans des armements controversés, Dexia s'est montrée « tout de suite très ouverte », explique Sébastien Godinot, des Amis de la Terre. « Nous rencontrons chaque année les ONG qui suivent nos activités », explique Marc Rizzotto, directeur du développement durable de Dexia. Ce dialogue nous permet « d'avancer dans notre action liée au développement durable et de pointer les priorités ». La banque franco-belge s'est ainsi penchée plus vite que prévu sur les émissions de CO2.

D'autres entreprises vont plus loin encore. Accusé en 1994 d'acheter ses tapis à des fournisseurs indiens faisant travailler des enfants, le distributeur de meubles Ikea a monté un projet complet avec l'Unicef. L'entreprise suédoise sensibilise ses acheteurs au travail des enfants, contrôle ses fournisseurs et finance un programme d'éducation dans plusieurs villages.

Mais les changements restent souvent liés à l'impact que les campagnes des ONG peuvent avoir sur l'image des entreprises. À moins qu'ils ne dépendent de la réglementation. Axa considère ainsi qu'il ne lui revient pas d'empêcher les clients dont elle gère le patrimoine d'investir dans les mines antipersonnel ou les bombes à sous-munitions. Cela relève du « domaine politique et du droit international », estime l'assureur.
Le Figaro 18 juillet 2007

Réguler les « hedge funds »

Après la tempête financière qu'a soulevée cet été la crise des « subprime mortgages » (crédits hypothécaires à haut risque), les fonds spéculatifs apparaissent comme les suspects numéro un. En investissant de façon opaque et effrénée dans les tranches les plus risquées des dérivés de crédit (ces instruments financiers qui redécoupent le risque de crédit en différentes tranches, taillées sur mesure pour les différentes classes d'investisseurs), les « hedge funds » mettent non seulement en danger l'épargne de leurs riches clients (après tout, tant pis pour eux), mais surtout la stabilité du système financier international.

(...) En réalité, la seule solution viable est probablement de réformer (encore une fois !) le système de réglementation prudentielle des banques pour les obliger à contrôler l'utilisation des fonds qu'elles prêtent aux « prime brokers » et aux fonds spéculatifs. En leur apportant massivement des liquidités, elles leur permettent en effet d'alimenter leurs stratégies de levier au moyen de prêts à court terme, officiellement non risqués car garantis par des titres.

Le problème, c'est qu'en période de crise la valeur de ces titres peut s'effondrer brutalement. Il est donc indispensable que ce risque, exceptionnel mais non négligeable (les fameuses queues de distribution chères au statisticien) soit pris en compte correctement dans les régulations bancaires. Mais pour cela il faudrait que les autorités prudentielles acceptent de remettre en cause le système extrêmement complexe qu'elles ont péniblement mis au point.

JEAN-CHARLES ROCHET est professeur à l'école d'économie de Toulouse et directeur de recherche à l'Institut d'économie industrielle.
Les Echos 28 août 2007

Salaires de 1 md L pour les dirigeants de 100 entreprises cotées à Londres

Les salaires des dirigeants des entreprises cotées sur l'indice vedette FTSE-100 de la Bourse de Londres ont atteint au total près d'un milliard de livres (1,5 milliard d'euros) lors de la dernière année boursière, soit une hausse de 37% sur un an, a affirmé le Guardian mercredi.

Selon l'enquête menée par le quotidien britannique, le salaire annuel moyen d'un patron opérationnel d'une entreprise du "Footsie" s'est élevé à 2,88 millions de livres. Bob Diamond, qui dirige la division investissement bancaire de Barclays, émarge en tête à 23 millions de livres.

Le salaire de base du bien-nommé M. Diamond est de 250.000 livres, mais il a gagné 10 millions de livres en bonus de performance et 12 autres millions payés en actions.

Bart Becht, le numéro 1 du groupe cosmétique Reckitt Benckiser, et Giles Thorley, qui dirige l'opérateur de pubs Punch Taverns, arrivent deuxième et troisième de ce classement, avec respectivement 22 millions et 11 millions de livres.

Lord John Browne, l'ex-directeur général de BP, est le quatrième et dernier à pouvoir se targuer d'un salaire à huit chiffres, d'environ 11 millions de livres également.

Pris globalement, les salaires versés aux dirigeants ont augmenté de 37% en 2006-2007, après une hausse de 28% l'année précédente.
Marjorie Scardino, directrice du groupe d'édition Pearson, était la femme la mieux payée du classement avec un salaire de 2,1 millions de livres.
AFP 29 août 2007

29 août, 2007

Patrick Artus : " Le pire de la crise financière est devant nous "

La crise des prêts immobiliers à risque aux États-Unis a précipité depuis un mois une tourmente boursière et financière irrationnelle. Pour Patrick Artus, elle est loin d'être terminée et débouchera sur un ralentissement sensible de l'économie américaine. Quelle que soit la réaction des banques centrales, la question de l'absence de gestion globale des politiques monétaires est posée. Patrick Artus est directeur de la recherche et des études chez Natixis.

L'évolution des crédits aux ménages et du prix des maisons aux Etats-Unis

Quelle est la spécificité de la crise financière actuelle des subprimes par rapport aux grandes crises précédentes (1987, caisses d'épargne américaines, crise asiatique, LTCM, bulle Internet...) ?

Les crises financières s'enchaînent. Depuis quinze ans, il y en a tous les quatre ans parce que les banques centrales sortent de la crise par une politique monétaire excessivement expansionniste qui produit une nouvelle bulle. Voyez le dégonflement de la bulle Internet en 2000-2001 : elle a débouché sur la bulle immobilière qui est à l'origine de la crise actuelle. Ce qui fait la spécificité de cette dernière, c'est que le choc initial est cette fois beaucoup plus petit. Les pertes cumulées sur le secteur immobilier à risque aux États-Unis - qui correspondent à l'augmentation de 10 % à 14 % des défauts de paiement - sont actuellement de 30 milliards de dollars. En 1998, le fonds LTCM avait coulé 110 milliards. Le dégonflement de la bulle Internet s'est traduit par une perte de capitalisation boursière de 6.000 milliards entre 2001 et 2003 ! Ce que l'on peut comprendre lorsque sur le Nasdaq, en 2000, on payait les boîtes à 100 fois le résultat. Mais, aujourd'hui, une perte initiale de 30 milliards a produit depuis juin une baisse de 4.500 milliards de dollars de la capitalisation boursière, 2.000 milliards de pertes sur les dérivés sans compter les 5.000 milliards de dollars de titres ABS (adossés sur des créances) qui n'ont plus d'acheteurs. Rendez-vous compte ! un choc de 30 milliards engendre 7.000 à 8.000 milliards de pertes potentielles de valeur de marché. Ce qui veut dire que la crise touche essentiellement des actifs irréprochables. C'est ça qui est nouveau et qui explique que l'on ne l'a pas vu venir. Mais quelle est la nature exacte et la gravité de cette crise. Est-ce une crise de liquidité ?

Les liquidités mondiales sont surabondantes. Les banques croulent sous la liquidité mais refusent de la prêter tandis que les investisseurs ne veulent pas investir. En fait il n'y a plus d'acheteurs pour les actifs à risque. L'origine de la crise est simple. Le crédit subprime le plus populaire, c'est le " 2-28 ". Vous empruntez sur trente ans mais vous bénéficiez pendant les deux premières années de taux très bas avant de payer le taux du marché. Jusqu'à l'an dernier, les taux de marché étaient plutôt bas mais, surtout, l'immobilier était booming. Beaucoup de gens achetaient leur maison et la revendaient avec une bonne plus-value au bout de deux ans, pour reprendre éventuellement un autre subprime. Maintenant, c'est fini, les prix baissent, on ne peut plus rien vendre et, en plus, les taux d'intérêt sont plus élevés. D'où la multiplication des défauts. On sait qu'il y aura d'autres pertes sur le subprime. On a perdu 30 milliards mais on va perdre plus, 45, 60, je ne sais pas, car les valeurs liquidatives auront chuté. Et la banque X ne va pas prêter à la banque Y car elle soupçonne celle-ci d'avoir du subprime. Donc la crise n'est pas finie du tout. Le pire de la crise est vraiment devant nous. D'autant que la contagion a été accélérée par le fait que de nombreux hedge funds avaient investi dans des actifs liés à l'immobilier. L'effet de levier fait que la perte sur la valeur liquidative est plus forte que la perte qu'ils font sur les actifs. Du coup, les banques demandent des dépôts de garantie et, comme les hedges ont besoin de liquidité, ils vendent d'autres actifs. C'est ce qui transporte la crise d'un actif à un autre et qui fabrique la contagion. Cette réalité n'est pas nouvelle...

C'est l'application des thèses d'Alan Greenspan [l'ancien président de la Fed, Ndlr] préconisant aux banques de revendre - via la titrisation - leurs risques sur le marché afin de prévenir une crise systémique. Mais c'est une logique d'assurance à l'envers : ce sont les moins fragiles qui revendent leurs risques aux plus fragiles. Si les banques américaines et européennes avaient gardé tout le subprime dans leurs livres, elles auraient fait aujourd'hui 26 ou 30 milliards de dollars de perte et on en parlerait à peine. Leurs profits ont atteint en 2006 300 milliards de dollars. Elles auraient donc essuyé une perte de 10 %, ce qui n'est pas un grand drame, et il n'y aurait pas eu de crise de marché. C'est bien parce que les banques ont repassé ces risques à des gens plus fragiles que la crise s'est développée.

Quel va être l'impact de ces turbulences sur l'économie réelle ?

Le vrai risque de transmission à l'économie réelle, c'est le credit-crunch, que l'on arrête de prêter. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Mais ce que l'on constate, c'est que les ménages américains ont du mal à s'endetter du fait de la chute du marché immobilier. Il faut savoir qu'aux États-Unis il y a quatre millions de logements invendus, soit trois années de stock. Évidemment les prix chutent (- 4 % sur un an du prix des maisons). Comme un prêt immobilier finance souvent à 80 % de la consommation aux États-Unis, c'est toute la demande des ménages qui est touchée. La consommation américaine va donc fléchir et amputer d'un point à un point et demi la croissance l'an prochain qui, au lieu d'atteindre 3,5 %, pourrait ne pas dépasser 2 %. Ce n'est guère bon pour l'Europe qui, par ailleurs, est directement affectée par la crise via ses banques...

Il n'y aura qu'un petit ralentissement en Europe imputable à la crise des subprimes. Quant aux banques, il s'agit essentiellement des banques allemandes, qui annoncent de grosses pertes. Pour une raison simple : comme le marché de l'immobilier est plat outre-Rhin et que, depuis des années, les crédits aux ménages y sont quasi nuls, les banques allemandes, pour faire du business, sont obligées d'aller acheter des crédits ailleurs, en particulier aux États-Unis. Comme elles y sont beaucoup allées en 2006, elles ont récupéré beaucoup de subprime. Mais les établissements qui connaissent des difficultés sont en général régionaux et seront renfloués par des fonds publics. L'économie américaine tire aussi l'Asie et notamment la Chine. Le géant d'Asie va souffrir ?

Faites un rapide calcul. Europe et États-Unis représentent 40 % des exportations de la Chine. Comme les exportations contribuent à 40 % du PIB chinois, cela fait 16 % du PIB de la Chine qui dépend des ventes aux États-Unis et en Europe. Bon, si la croissance américaine et européenne diminue d'un point, on considère que cela se traduit par une baisse de 2,5 % des importations de ces deux blocs. Donc la Chine risque de perdre 2,5 % de 16 % de son PIB, soit 0,4 %. Bref, au lieu de faire 12 % de croissance, la Chine ne ferait que 11,6 % On tremble... Jugez-vous adéquate la stratégie des banques centrales pour contenir cette crise et qu'attendez-vous d'elles ?

Je vous l'ai dit au début. Si la Fed ne se contente pas d'injecter des liquidités mais baisse agressivement ses taux comme Greenspan l'avait fait après le 11 septembre 2001, je pense que l'on va sauver la situation pour deux ou trois ans tout en refabriquant la crise suivante. Prêter de la liquidité au marché, c'est ce qu'il fallait faire et, à cet égard, je suis presque étonné de la réactivité de la BCE. Mais les banques commerciales vont se remettre à prêter. La question est : les banques centrales vont-elles continuer à injecter de la liquidité ou baisser les taux ? Aux États-Unis, ils vont baisser les taux parce que leur priorité est de faire repartir l'économie américaine. Ce faisant, ils vont recréer une bulle d'endettement. Pour qui la prochaine bulle ? peut-être les émergents... Quant à la BCE, elle essaie de faire mieux que cela, consciente qu'il y a un excès de liquidité en circulation. Le problème, à la BCE, c'est qu'ils justifient leur politique restrictive par un risque inflationniste qui n'existe pas. Ils feraient mieux de nous dire : " Ne soyons pas laxistes car il y a trop de liquidité en circulation. " Mais il y a un autre problème pour la BCE : l'excès de liquidité trouve son origine dans les banques centrales d'Asie et du Moyen-Orient qui viennent recycler en Europe leurs excédents. Chaque année, les banques centrales émergentes achètent des obligations européennes représentant trois fois les déficits publics cumulés de la zone euro ! Mais alors, cela ne sert à rien de monter les taux en Europe...

En réalité, si l'on veut avoir un contrôle efficace des liquidités mondiales, il faut une coordination internationale des politiques monétaires. C'est également de l'intérêt des émergents. Regardez les Chinois : ils ont besoin d'inventer tous les jours quelque chose pour essayer de réduire l'excès de liquidités, la hausse trop forte de la Bourse, la hausse trop forte des crédits immobiliers. Le problème de liquidité est partout. C'est un problème commun à tous les pays. On connaît la solution : il faudrait que les pays à excédents dépensent plus. On ne comprend pas bien pourquoi la Russie, l'Arabie Saoudite, la Chine ne dépensent pas plus sur la santé, l'éducation, tandis que les pays à déficit comme les États-Unis devraient épargner plus. Donc on ne peut plus penser les politiques monétaires sur une base nationale. C'est l'objet de mon livre qui sort en septembre (1). Juste un exemple : pas loin de la moitié des crédits hypothécaires en Angleterre sont faits en yens. Vous pouvez augmenter les taux de la Banque d'Angleterre tant que vous voulez, les gens s'endettent en yens... Concrètement, que doit faire la BCE lors de son conseil du 6 septembre ?

Si j'étais Trichet, je ne monterais pas les taux - même si fondamentalement il faut éviter la bulle suivante - parce que ce n'est pas la peine de faire replonger les marchés et repartir l'euro à la hausse. Je maintiendrais le message qu'en cas de difficulté des banques j'interviens rapidement sur le marché. Enfin, j'expliquerais que mon devoir est de stabiliser les taux d'endettement parce que l'on ne veut pas voir se reproduire en Europe ce qui s'est produit aux États-Unis. Bref, je ferais passer le message que l'on montera les taux une fois que la crise financière sera terminée. Quel est ou quel va être l'impact des subprimes sur les flux mondiaux de capitaux ? On voit déjà des capitaux revenir au Japon...

Parce que le carry trade [Ndlr : emprunt d'actifs à bas rendement réinvestis dans des produits plus rémunérateurs] est stoppé et que les ménages japonais investis à l'étranger dans des fonds monétaires dynamiques se sont désengagés. D'où l'appréciation du yen. Mais c'est momentané. N'imaginez pas Madame Watanabe replacer son argent à la Banque postale pour 0,1 % d'intérêt ! De toute façon, il faut bien que les excédents japonais s'exportent. Si les ménages ne le font plus, c'est la Banque du Japon qui prendra le relais. Cela ne changera rien aux flux de capitaux. Il faudra toujours qu'un pays excédentaire prête ses excédents à un pays déficitaire qui doit emprunter son déficit.

(1) " Les Incendiaires : les banques centrales dépassées par la globalisation ", éditions Perrin (sortie le 6 septembre).

La Tribune 27/8/2007

Prêteurs immobiliers : la liste des victimes s'allonge aux Etats-Unis

First Magnus, Accredited Home Lenders, Capital One, Lehman Brothers ou HSBC ont réduit la voilure, fermé des unités spécialisées ou se sont mis en faillite. Selon Bloomberg, près de 100 établissements ont subi de plein fouet la crise.

La liste des établissements financiers victimes de la crise des prêts immobiliers risqués continue de s'allonger aux Etats-Unis. Entre autres, les mises en faillite de First Magnus, 16e prêteur au premier semestre, et de Quality Home Loan ont été annoncées depuis le début de la semaine, de même que la suppression de plus de 60 % de ses effectifs par Accredited Home Lenders et la fermeture de Greenpoint Mortgage par Capital One, qui l'avait pourtant acheté il y a un an à peine. Lehman Brothers a même décidé de fermer son unité spécialisée, supprimant 1.200 postes (4 % de ses effectifs). Chez HSBC, ce sont 600 postes qui vont disparaître.

Selon Bloomberg, une quinzaine d'établissements spécialisés dans le crédit hypothécaire se sont placés sous la protection du chapitre 11 de la loi des faillites depuis décembre dernier, et près d'une centaine d'acteurs du secteur ont au total été touchés depuis 2006, si l'on additionne les établissements qui ont fait faillite, au premier rang desquels New Century et American Home Mortgage, ceux qui ont fermé les portes de leur filiale spécialisée dans ce domaine et ceux qui se sont vendus pour survivre. Les pertes d'emplois se multiplient : selon le consultant Challenger, Gray & Christmas, cité par Reuters, l'industrie de la finance a annoncé environ 88.000 réductions de postes cette année, soit 75 % de plus que l'an dernier. Un peu plus de 40 % de ces suppressions seraient liées à la crise du financement immobilier.

Les observateurs du secteur commencent à s'interroger sur l'impact direct sur le système financier de ces faillites ou fermetures, qui aujourd'hui ont pour effet principal d'aiguiser les inquiétudes des opérateurs sur le secteur du financement immobilier en général. « Je ne pense pas qu'elles menacent la solvabilité des grandes banques américaines, estime Craig Focardi, spécialiste du secteur chez le consultant TowerGroup. Celles-ci sont exposées aux acteurs en difficulté, car elles leur ont offert des financements temporaires, mais elles ont durci leurs conditions et circonscrit leurs risques. »

Concentration en vue
Ces déroutes vont affecter leurs résultats trimestriels à venir, précise toutefois cet expert. Et accélérer sans doute le mouvement de concentration. D'autres faillites d'établissements spécialisés sont en effet à attendre. Le secteur du financement de l'immobilier américain, qui s'est livré à de nombreux excès ces dernières années, est plus atomisé qu'ailleurs. « En Grande-Bretagne, les 10 premiers prêteurs immobiliers représentent 90 % du marché alors qu'ils n'en représentent que 60 % aux Etats-Unis, où il y a plus de 1.000 établissements », note Craig Focardi.

Confrontés à une hausse des défauts de paiement de prêts immobiliers qui a sapé la confiance dans tout le financement du secteur, les prêteurs sont en même temps dans l'incapacité de se refinancer. La fenêtre qui leur était ouverte de « titriser » ces prêts pour les vendre aux investisseurs sur les marchés s'est en particulier fermée. Du coup, ils ne peuvent ni émettre de nouveaux prêts ni reconduire ceux en cours.

Ces difficultés suscitent des convoitises, même si les probables suites judiciaires qui seront données à ces déroutes freinent les initiatives. Les leaders du secteur les plus solides achètent ainsi les acteurs en difficulté ou recrutent les personnels licenciés, car, selon Craig Focardi, « la demande d'emprunts immobiliers reste forte ». Quand ce ne sont pas des compétiteurs, ce sont des fonds d'investissement spécialisés dans les situations délicates qui se portent acheteurs. Wilbur Ross, qui a notamment fait sa fortune en pariant sur le retournement des aciéristes, a déclaré hier au « Financial Times » que le « subprime » n'était pas mort et qu'il était dans sa ligne de mire.
Les Echos 23 août 2007

La mort des abeilles met la planète en danger

Les abeilles s'éteignent par milliards depuis quelques mois. Leur disparition pourrait sonner le glas de l'espèce humaine.

C'est une incroyable épidémie, d'une violence et d'une ampleur faramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche sur la planète. Partie d'un élevage de Floride l'automne dernier, elle a d'abord gagné la plupart des Etats américains, puis le Canada et l'Europe jusqu'à contaminer Taiwan en avril dernier. Partout, le même scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent les ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible, pas plus que de squatter pourtant prompt à occuper les habitats abandonnés.

En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont ainsi volatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million (sur 2,4 millions de ruches au total) le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 Etats. Au Québec, 40 % des ruches sont portées manquantes.

En Allemagne, selon l'association nationale des apiculteurs, le quart des colonies a été décimé avec des pertes jusqu'à 80 % dans certains élevages. Même chose en Suisse, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre où le syndrome a été baptisé « phénomène «Marie-Céleste» », du nom du navire dont l'équipage s'est volatilisé en 1872. En France, où les apiculteurs ont connu de lourdes pertes depuis 1995 (entre 300.000 et 400.000 abeilles chaque année) jusqu'à l'interdiction du pesticide incriminé, le Gaucho, sur les champs de maïs et de tournesol, l'épidémie a également repris de plus belle, avec des pertes allant de 15 % à 95 % selon les cheptels.
« Syndrome d'effondrement »

Légitimement inquiets, les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure de ces désertions massives : le « syndrome d'effondrement » - ou « colony collapse disorder ». Ils ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes. « Trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité en dépendent », résume Bernard Vaissière, spécialiste des pollinisateurs à l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Arrivée sur Terre 60 millions d'année avant l'homme, Apis mellifera (l'abeille à miel) est aussi indispensable à son économie qu'à sa survie. Aux Etats-Unis, où 90 plantes alimentaires sont pollinisées par les butineuses, les récoltes qui en dépendent sont évaluées à 14 milliards de dollars.

Faut-il incriminer les pesticides ? Un nouveau microbe ? La multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les nanoparticules de magnétite présentes dans l'abdomen des abeilles ? « Plutôt une combinaison de tous ces agents », assure le professeur Joe Cummins de l'université d'Ontario. Dans un communiqué publié cet été par l'institut Isis (Institute of Science in Society), une ONG basée à Londres, connue pour ses positions critiques sur la course au progrès scientifique, il affirme que « des indices suggèrent que des champignons parasites utilisés pour la lutte biologique, et certains pesticides du groupe des néonicotinoïdes, interagissent entre eux et en synergie pour provoquer la destruction des abeilles ». Pour éviter les épandages incontrôlables, les nouvelles générations d'insecticides enrobent les semences pour pénétrer de façon systémique dans toute la plante, jusqu'au pollen que les abeilles rapportent à la ruche, qu'elles empoisonnent. Même à faible concentration, affirme le professeur, l'emploi de ce type de pesticides détruit les défenses immunitaires des abeilles. Par effet de cascade, intoxiquées par le principal principe actif utilisé - l'imidaclopride (dédouané par l'Europe, mais largement contesté outre-Atlantique et en France, il est distribué par Bayer sous différentes marques : Gaucho, Merit, Admire, Confidore, Hachikusan, Premise, Advantage...) -, les butineuses deviendraient vulnérables à l'activité insecticide d'agents pathogènes fongiques pulvérisés en complément sur les cultures.
Butineuses apathiques

Pour preuve, estime le chercheur, des champignons parasites de la famille des Nosema sont présents dans quantités d'essaims en cours d'effondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvées infectées par une demi-douzaine de virus et de microbes.

La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à des pesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae), certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosema pyrausta). Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes par les échanges marchands, à l'image de Nosema ceranae, un parasite porté par les abeilles d'Asie qui a contaminé ses congénères occidentales tuées en quelques jours.

C'est ce que vient de démontrer dans une étude conduite sur l'ADN de plusieurs abeilles l'équipe de recherche de Mariano Higes installée à Guadalajara, une province à l'est de Madrid réputée pour être le berceau de l'industrie du miel espagnol. « Ce parasite est le plus dangereux de la famille, explique-t-il. Il peut résister aussi bien à la chaleur qu'au froid et infecte un essaim en deux mois. Nous pensons que 50 % de nos ruches sont contaminées. » Or l'Espagne, qui compte 2,3 millions de ruches, est le foyer du quart des abeilles domestiques de l'Union européenne.

L'effet de cascade ne s'arrête pas là : il jouerait également entre ces champignons parasites et les biopesticides produits par les plantes génétiquement modifiées, assure le professeur Joe Cummins. Il vient ainsi de démontrer que des larves de pyrale infectées par Nosema pyrausta présentent une sensibilité quarante-cinq fois plus élevée à certaines toxines que les larves saines. « Les autorités chargées de la réglementation ont traité le déclin des abeilles avec une approche étroite et bornée, en ignorant l'évidence selon laquelle les pesticides agissent en synergie avec d'autres éléments dévastateurs », accuse-t-il pour conclure. Il n'est pas seul à sonner le tocsin. Sans interdiction massive des pesticides systémiques, la planète risque d'assister à un autre syndrome d'effondrement, craignent les scientifiques : celui de l'espèce humaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l'homme : « Si l'abeille disparaissait du globe, avait-il prédit, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre. »

Les Echos 22 août 2007

23 août, 2007

Roger Federer, Thierry Henry et Tiger Woods font la réclame des lames Gillette



Gillette (profil "éthique") a embauché l'agence BBDO pour réaliser ce clip. L'entreprise n'a pas révélé le salaire des sportifs mais, à titre d'exemple, Roger Federer touche 30 millions de dollars par an pour vanter les qualités des chaussures Nike, et David Beckham vient de refuser le nouveau contrat de 4,5 millions de dollars que lui offrait Gillette.

Le programme Gillette Champions sera lancé sur plus de 150 marchés la première année, ce qui en fait la plus grande initiative de marketing sportif de la marque à ce jour.

Au delà de la notoriété, Gillette s'approprie surtout l'image "généreuse" de ces champions.


Chip Bergh, President Global Grooming Gillette, commente le nouveau programme et le recrutement des sportifs : « Le nom de Gillette est synonyme d’excellence. Ces trois athlètes ont prouvé qu’ils ont ce qu’il faut pour être des champions sur le terrain, le court ou le green. Ils n’ont pas simplement été choisis en raison de leurs exceptionnelles performances sportives, mais aussi pour leurs actes hors du terrain, leurs activités caritatives, leur soutien à des causes sociales et leur réputation d'incarnation des véritables valeurs sportives. C’est tout le sens du programme Gillette Champions. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants du monde entier ont les yeux rivés sur ces sportifs qui élèvent leur niveau de jeu et font entrer leur discipline dans une nouvelle dimension. Ils définissent les standards en matière de sport et de style. »

Tiger Woods, quadruple vainqueur du Masters, a été élu sept fois Joueur PGA de l’année. Sa perfection sur le green n'a d'égale que son œuvre avec la Fondation Tiger Woods – un organisme créé en 1996 et qui a aidé plus de 10 millions de jeunes au travers de programmes éducatifs et de développement de la personnalité.

Au-delà de ses exploits sur les courts, Federer est Ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF et a créé en 2003 la Fondation Roger Federer, qui œuvre auprès des enfants défavorisés d’Afrique et promeut le sport chez les jeunes.

Hors du terrain, Henry se comporte en véritable diplomate. L’année dernière, il a été nommé Ambassadeur de la FIFA (instance footballistique suprême) contre le racisme en reconnaissance de sa très influente campagne « Stand Up Speak Up ». Sa première action, dans son rôle d’ambassadeur, a été de lancer sa nouvelle initiative caritative « THe One 4 All Foundation », dont le nom fait référence à son numéro de maillot, le « 14 », et qui vise à promouvoir et soutenir des activités contre le racisme et cible principalement des enfants défavorisés et découragés, au travers de projets sportifs et éducatifs.

22 août, 2007

Des millions de familles aux Etats-Unis risquent de voir leur logement saisi

Submergés par la hausse du taux de leurs crédits immobiliers, des centaines de milliers de familles américaines voient leur logement saisi par les banques, reflétant le drame humain derrière la crise financière.
Cette marée de saisies a doublé en juillet et menace jusqu'à 3 millions de personnes, selon un sénateur américain.
Les procédures de saisie ont ainsi atteint 180.000 environ en juillet, deux fois plus qu'en juillet 2006, et dépassent la barre du million depuis le début de l'année, soit 60% de plus qu'il y an un an, a indiqué mardi le site spécialisé RealtyTrac.
Entre janvier et juillet, les procédures de saisie ont concerné environ 1 foyer sur 112 aux Etats-Unis.
La moitié des avis de saisies de juillet visaient 5 Etats américains: la Californie, la Floride, le Michigan, l'Ohio et la Géorgie.
En Californie, on recense depuis janvier une procédure de saisie pour 57 foyers. Le Nevada, qui avec le développement effréné de l'agglomération de Las Vegas a connu un extraordinaire boom immobilier depuis trois ans, affiche un record de 1 procédure pour 33 foyers sur les sept premiers mois de 2007.
En juillet, la ville de Détroit affiche le record des saisies urbaines, avec une procédure pour 97 foyers.
Une étude du Woodstock Institute sur la ville de Chicago montre aussi combien dans cette ville la carte des saisies recoupe celle des minorités ethniques.
Le président de RealtyTrac James Saccacio avait pronostiqué en juillet qu'il y aurait plus de 2 millions de procédures de saisies en 2007.
Plus pessimiste encore, le sénateur américain Christopher Dodd a averti mardi qu'"un à trois millions de personnes pourraient perdre leur logement", submergés par l'envolée de leurs mensualités.
"A cause de certains types de crédits accordés entre 2004 et 2006, les modifications (d'intérêts, ndlr) peuvent faire passer les mensualités de 400 dollars à plus de 1.500 dollars", a ajouté le sénateur démocrate du Connecticut.
"Nous sommes au plus haut niveau des saisies de logements depuis 37 ans. Donc je demande instamment au gouvernement de faire tout le nécessaire pour que les gens puisse garder leur logement", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse à Washington.
Autres victimes, les employés des sociétés de crédits hypothécaires, qui après avoir recruté à tour de bras doivent désormais licencier. Selon le site internet spécialisé mortgagedaily.com, 84 sociétés de crédits hypothécaires ont fait faillite ou fermé depuis le début de l'année.
Les crédits adossés sur le prix des logements sont laminés par la chute des prix immobiliers: une vente aux enchère de maisons dans la région de San Diego samedi a montré que les meilleures offres étaient inférieures de 67% à leur prix de vente original, généralement datant de 2004 ou 2005.
Un nouveau type de métier immobilier se développe à grande vitesse aux Etats-Unis autour des biens saisis.
Quantité d'agences immobilières vantent ainsi sur internet leur capacité à acheter des biens en urgence -- pour les propriétaires au bord de la faillite -- ou proposent à la vente de très bonnes affaires: les logements saisis.
AFP 21 août 2007

La crise des "subprime" entraîne des vagues de licenciements dans la finance

La crise des crédits hypothécaires à risque ("subprime") et du marché immobilier aux Etats-Unis commence à gonfler le nombre de licenciements dans le secteur de la finance, en particulier dans les sociétés de crédits, a indiqué mardi le cabinet Challenger, Gray and Christmas.

Selon une étude du cabinet, les sociétés financières ont annoncé depuis le 1er août près de 21.000 suppressions d'emplois, dont 11.040 depuis vendredi dernier.

"A quelques exceptions près, ces suppressions d'emplois sont directement liées à la crise des prêts hypothécaires", signale l'étude.

Elle cite notamment 2.400 suppressions d'emplois chez la banque SunTrust, ainsi que 8.640 au total chez les sociétés de crédits First Magnus Financial, Countrywide et Capital One ces trois derniers jours.

Depuis le début de l'année, le secteur financier a annoncé 87.962 suppressions d'emplois, plus du double que pendant les sept premiers mois de 2006, et davantage que sur la totalité de 2006 (50.237).
Sur ce total, ajoute l'étude, 41% sont provoquées par la crise des "subprime", de nombreuses sociétés ayant fait faillite ou cessé leur activité dans ce domaine.

A noter cependant que le secteur de la finance reste globalement porteur, avec 8,5 millions d'emplois aux Etats-Unis en juillet contre 8,4 millions un an plus tôt.

Les secteurs financiers connexes sont aussi touchés, avec par exemple chez la banque Bear Stearns la semaine dernière 240 licenciements dans la division de négociation des titres adossés aux crédits hypothécaires.
Outre dans la finance, la crise immobilière provoque également des réductions de personnel dans les agences immobilières, où 1.950 emplois ont été supprimés depuis le début de l'année, ajoute l'étude, "sans compter les centaines, voire les milliers d'agents indépendants qui ont quitté le métier".

De leur côté les sociétés de construction ont annoncé 19.670 suppressions d'emplois depuis le début de l'année, auxquelles il faudrait ajouter les réductions de personnel chez les sous-traitants et les fournisseurs de matériaux.
AFP 21 août 2007

20 août, 2007

La loi Dati, facteur de récidive ?

Parfois, l'Anglais est perfide. Au coeur de l'été, quelques jours à peine après l'adoption de la loi récidive par le Parlement français, un institut basé à Londres publie une étude (1) montrant clairement pourquoi cette loi risque d'avoir l'effet inverse de celui qui était attendu ! Trois économistes, Francesco Drago (université de Naples), Roberto Galbiati (Institut universitaire européen de Florence) et Pietro Vertova (université Bocconi de Milan), ont tiré la leçon d'une mesure exceptionnelle : la loi de clémence votée fin juillet 2006 par le Parlement italien pour faire de la place dans des geôles trop pleines. Elle a réduit toutes les peines de trois années. Le 1er août 2006, près de 22.000 prisonniers ont ainsi recouvré la liberté, avec toutefois une menace. Ceux qui seront à nouveau condamnés dans les cinq ans verront leur peine allongée de la grâce dont ils ont alors bénéficié. Un criminel qui aurait dû être libéré le 1er septembre 2006 au lieu du 1er août prend ainsi le risque de passer un mois de plus à l'ombre. Celui qui a gagné deux ans de liberté risque de prendre deux ans supplémentaires. La différence de comportement entre l'un et l'autre permet de voir si la menace d'une peine plus longue est dissuasive ou non.

Les chercheurs ont pu accéder à la base de données de l'administration pénitentiaire, qui indiquait les anciens détenus à nouveau inculpés dans les sept mois suivant cette libération exceptionnelle. Leurs calculs montrent que la dissuasion marche : « Un mois supplémentaire de sentence escompté réduit la propension à commettre un crime de 1,24 %. » Un bon point pour la loi de Rachida Dati. En prévoyant des peines planchers pour les récidivistes, elle devrait effectivement dissuader les aspirants délinquants. Seulement voilà : le temps déjà passé en prison agit dans l'autre sens ! « Une plus longue période passée en prison tend à affaiblir et non à renforcer l'effet dissuasif d'un mois additionnel de sentence redoutée », affirment les chercheurs. Autrement dit, « une punition plus sévère n'implique pas une plus grande sensibilité à la menace d'une punition future, mais plutôt l'inverse ». En accroissant les peines de certains délinquants, le système Dati va les immuniser contre la crainte d'une peine ultérieure. La récidive risque donc d'augmenter au lieu de diminuer. La garde des Sceaux va-t-elle remanier sa loi ?
Les echos 13 août 2007

Les exportations de voitures chinoises en plein essor

Les ventes de voitures « made in China » à l'étranger ont progressé de 71 % au premier semestre. Elles ne représentent qu'une goutte d'eau face à l'immense marché local. Toutefois, plusieurs acteurs se préparent à faire de la Chine une base d'exportation à terme.

Qui, des constructeurs occidentaux installés en Chine ou des firmes locales, seront les premiers à exporter de manière significative à partir de ce pays ? Pour le moment, l'outil industriel installé sur place tourne quasi exclusivement pour la satisfaction du marché intérieur, dont le boom ne se dément pas : les ventes de voitures particulières en Chine, toutes marques confondues, ont atteint 3,5 millions d'unités de janvier à juillet, soit un bond de 23,7 % en un an.

Comparé à cet essor, les exportations au départ du pays sont encore dérisoires, représentant 241.000 véhicules au premier semestre, dont une majorité de véhicules utilitaires. Néanmoins, ces ventes à l'étranger ont grimpé de 71 % en un an, et le prix moyen des autos ainsi écoulées (11.200 dollars) est en hausse de 23 %. Alors que le Moyen-Orient, l'Asie et l'Afrique étaient les régions traditionnelles d'exportation de ces modèles bon marché, la Russie vient de devenir le premier débouché commercial des constructeurs chinois.

Et plusieurs constructeurs, y compris occidentaux, s'organisent pour faire à terme de la Chine une base d'exportation, comme l'a déjà fait Honda avec sa petite citadine Jazz. L'allemand Volkswagen a annoncé qu'il allait distribuer en Amérique du Nord la prochaine génération de sa grande berline Passat, qui sera fabriquée à Shanghai par sa société commune avec SAIC. Elle sera également destinée au marché local, qui reste sa priorité. Pour maintenir sa part de marché actuelle dans le pays, Volkswagen prévoit une bonne douzaine de lancements d'ici à la fin de la décennie.

Quant au groupe Chrysler, il va confier à son nouveau partenaire Chery la fabrication de petits modèles destinés au monde entier, dont les Etats-Unis, dès la mi-2009. Motif : les économies réalisées sur les coûts salariaux. Des expériences qui pourraient faire tache d'huile si le marché intérieur donnait des signes d'essoufflement.

Les constructeurs chinois eux-mêmes, en mal de reconnaissance à l'étranger, sont eux aussi tentés de sauter le pas. Chery, toujours lui, a passé un accord avec le groupe israélien Quantum, pour concevoir et assembler des voitures destinées aux marchés étrangers. Cinq modèles différents seraient dans les cartons. Fondé il y a seulement onze ans, ce groupe est encore limité en termes de savoir-faire en ingénierie, mais compte rattraper son retard grâce à des échanges avec Chrysler.
Des « crash-tests » désastreux

Aussi peu connu que Chery à l'étranger, Geely, un spécialiste des modèles ultraéconomiques (certains se vendent moins de 4.000 dollars), échafauderait des projets d'usines en Afrique, en Amérique latine et même en Europe. Il prévoit des capacités de 600.000 voitures l'an prochain, soit le double du niveau actuel, et des ventes de 2 millions d'unités en 2015, dont les deux tiers seraient exportés.

Mais vendre des voitures aux Etats-Unis ou en Europe ne s'improvise pas : il faut pouvoir répondre aux normes d'émissions polluantes, de plus en plus strictes, et plus encore aux standards en matière de sécurité. Pour le moment, les résultats des « crash-tests » menés sur les véhicules « made in China » donnent des résultats désastreux, à des années-lumière des produits vendus sur le Vieux Continent, même en bas de gamme.

Quant au coût du transport maritime (de l'ordre de 1.000 euros par voiture), c'est un handicap seulement partiel. Car rendues en Europe, ces voitures sont encore 10 à 20 % moins chères que les modèles locaux, selon le niveau de prix. Après tout, les constructeurs japonais, imités plus tard par les Coréens, ont atteint en Europe des positions significatives (plus de 10 % de part de marché au début des années 1980) sans posséder d'usines sur place, rappelle le cabinet de conseil en stratégie Estin & Co. Sur le Vieux Continent, « la vitesse de développement des Chinois sera plus rapide que celle des Coréens », ajoute- t-il.
Les echos 13 aout 2007

Les autorités américaines enquêtent sur 44 groupes agroalimentaires

Le nombre d'enfants américains obèses ayant triplé depuis 1980, la Commission fédérale américaine du commerce (FTC) enquête sur les pratiques de marketing de 44 grands groupes agroalimentaires dont Coca-Cola, McDonald et Procter & Gamble lorsqu'ils s'adressent aux enfants. Les groupes ont 90 jours pour répondre aux questions des autorités, qui cherchent à mesurer la part de responsabilité de leurs actions publicitaires. Le 6 août, une enquête de chercheurs de l'université de Stanford a révélé que les méthodes de marketing de McDonald étaient si efficaces que les enfants en âge préscolaire préfèrent le goût du poulet et des frites conditionnés dans un emballage McDonald aux mêmes dans un emballage sans marque.
Les Echos 13 août 2007

19 août, 2007

ENQUÊTE - TRAVAIL AU NOIR: Un quart des hôteliers-restaurateurs fraude l'Urssaf

C'est une enquête interne à l'Urssaf : 2.400 hôtel-restaurants ont été passés à la loupe et la conclusion est implacable : un quart des patrons fraude en ne déclarant pas ses employés. Un chiffre qui monte même à 61 % en Ile-de-France. Un préjudice énorme pour la sécurité sociale, et pour les salariés eux-mêmes, qui sont pénalisés.

Trois types d'infractions

Un quart des cafetiers restaurateurs fraude avec l'URSSAFF, en employant du personnel au "noir"; cela dépasse même les 60% en Ile-de-France. Ce constat accablant est le résultat d'un vaste contrôle inédit réalisé dans toute la France durant l'été 2005 par les Urssaf, chargées de collecter les cotisations sociales.

Avec le bâtiment et l'agriculture, c'est le secteur où l'on enregistre le plus de fraudes à l' Urssaf. Elles sont de trois types. Première catégorie : les salariés pas déclarés du tout. C'est surtout le cas quand il s'agit de saisonniers et il y en a beaucoup dans le métier : 10 % des effectifs dans l'hôtellerie-restauration n'auraient aucune existence légale.

Deuxième type de fraudes : le salarié est déclaré mais pas les heures suplémentaires qu'il est amené à faire. Elles sont payées de la main à la main ou pas du tout. Autant de manque à gagner pour les caisses de l' Urssaf. Troisième type d'infractions relevéés : les déclarations incomplètes, qui ne correspondent pas à la réalité. L'employeur triche sur le nombre d' heures déclarées ou sur le montant du salaire versé. Et ce toujours dans le même but : payer moins de charges.

Un double préjudice

Le préjudice est double : d'abord pour les caisses de la sécurité sociale. Les cotisations ne rentrent pas, et à la sortie, c'est un peu plus de déficit. Et pour les salariés eux-mêmes, qui sont pénalisés, car il faut cotiser pour avoir des droits. Si l'employeur n'est pas en règle averc l' Urssaf, l'employé n'est pas couvert - ou en tout cas mal protégé en cas de maladie ou d'accidents, voire de chômage si son patron ne paye pas non plus ses cotisations Unedic.

RTL 13 août 2007

18 août, 2007

Des chaînes « tout info » bien peu dérangeantes,

Quelle que soit leur zone de diffusion (échelon local, régional ou mondial), la référence affichée de toutes ces télévisions reste Cable News Network (CNN), née en 1980 et élevée au rang de mythe durant la guerre du Golfe de 1991. Cette notoriété est néanmoins contestée par la chaîne Al-Jazira, impulsée il y a dix ans par l’émirat du Qatar. A Doha, siège du groupe qatari, on se félicite qu’Al-Jazira ait été classée, en 2004, cinquième marque « plus influente » du monde. Après Apple, Google, Ikea et Starbucks.

07 août, 2007

Le revenu des agriculteurs français est constitué à 77% de subventions publiques

Le revenu des agriculteurs français reposait à hauteur de 77 % sur les subventions publiques en 2006 et provenait pour plus de la moitié (55 %) d'aides totalement déconnectées de la production, selon les chiffres publiés jeudi 12 juillet par Agreste, revue du service statistiques du ministère de l'agriculture, dans une étude intitulée "Les aides agricoles s'émancipent de la production". Les versements aux exploitations agricoles ont augmenté de 2,6 % (0,3 % hors inflation) par rapport à 2005, pour atteindre au total plus de 9,6 milliards d'euros en 2006.


"Le soutien public demeure comme par le passé concentré dans les grandes cultures ainsi que dans l'élevage bovin et ovin. A l'inverse, viticulteurs, arboriculteurs, fruitiers, maraîchers et éleveurs de volailles et de porcs en reçoivent peu", note Agreste. La situation n'est ainsi pas la même selon les régions. Dans celles spécialisées en élevage laitier, comme la Normandie et la Bretagne, les subventions non liées à la production dépassent 90 % du revenu agricole. Elles représentent entre 50 et 60 % dans les zones d'élevage comme le Limousin et la Bretagne. A l'inverse, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Champagne-Ardennes ou l'Alsace en bénéficient moins "en raison du poids des cultures viticoles, fruitières ou maraîchères", précise la publication.

55 % DES AIDES SANS LIEN AVEC LA PRODUCTION

La part des aides qui ne sont pas liées à la production progresse : elles représentaient 55 % du revenu des agriculteurs en 2006 contre 22 % pour les aides directes liées à la production (contre près de 49 % en 2000). Ce changement s'explique notamment par la mise en application en France de la réforme de la politique agricole commune (PAC) de 2003, qui institue un système de "découplage" : les aides directes (auparavant liée à une obligation de production) ont été remplacées par un droit à paiement unique octroyé à chaque exploitation sur la base d'une moyenne de ses productions. L'agriculteur a le droit de percevoir une aide s'il déclare un hectare de terre agricole (sauf bois, vignes, vergers et légumes de plein champ) et respecte les règles en matière d'environnement et de santé publique.

Dans une précédente étude publiée mi-juin et intitulée "La Géographie des aides aux grandes cultures", Agreste révélait que la PAC contribuait à pérenniser la disparité agricole en France, en bénéficiant davantage aux grosses exploitations très compétitives. Elle constatait, en examinant uniquement les aides aux céréales (5 milliards d'euros) versées en 2005, que 7 % des exploitations les mieux loties reçoivent 29 % des aides, et 24 % de petits producteurs, 2 %.

Le Monde 12 juillet 2007

La Chine devient la troisième puissance économique mondiale

La Chine est devenue théoriquement la troisième puissance économique du monde. Après avoir dépassé en 2005 la France et le Royaume-Uni, elle a détrôné l'Allemagne et se trouve maintenant derrière le Japon et les Etats-Unis. Le produit intérieur brut (PIB) chinois devrait dépasser cette année 3 100 milliards de dollars (2 246 milliards d'euros) contre moins de 3 000 milliards pour celui de l'Allemagne.
Le Monde 19 juillet 2007

Des "radiations abusives" font baisser les chiffres du chômage, selon la CGT

Fin mai, la France est officiellement passée sous la barre des deux millions de chômeurs, l'ANPE enregistrant 1 987 200 demandeurs d'emploi en catégorie 1 (seule catégorie servant de base au calcul), soit 1,2 % de moins qu'au mois d'avril.

(...) Il ne s'agit pas cette fois de remettre en cause les chiffres publiés par la Dares (ministère du travail), mais au contraire de souligner la réalité qu'ils décrivent : ainsi, selon le rapport publié sur les chiffres du chômage en mai, le principal motif de "sortie de l'ANPE" n'est pas la reprise d'un emploi (24,9 %) mais "l'absence au contrôle" (39,1 %), c'est-à-dire le fait de n'avoir pas répondu à la convocation, désormais mensuelle, à leur agence. Or la CGT dénonce le fait que certains demandeurs aient été radiés alors qu'ils affirment n'avoir jamais reçu le courrier les convoquant, cette décision ayant pour effet immédiat l'arrêt du versement des allocations.

"Nous avons eu connaissance d'une quinzaine de cas où les demandeurs ont fait un recours devant le tribunal administratif sur ce motif. Que ce soit à Paris, Nancy, Douai ou Montpellier, toutes les décisions nous ont été favorables : l'ANPE a été condamnée à chaque fois car elle ne pouvait pas faire la preuve que le demandeur avait bien reçu sa convocation", affirme François Desanti, secrétaire général du Comité CGT-Chômeurs. Le comité veut désormais saisir le tribunal administratif à chaque fois pour rétablir les chômeurs dans leur droit et leur restituer l'indemnisation dont ils ont été privés "abusivement", la lenteur des recours pouvant aboutir à une suspension des allocations durant plusieurs semaines, même si la radiation se révèle injustifiée.

La direction de l'ANPE a reconnu mardi auprès de l'AFP que les notifications n'étaient pas toujours envoyées en recommandé avec accusé de réception, mais assuré que ses courriers étaient toujours accompagnés de relances, et estimé par ailleurs que "vu le nombre considérable de personnes qui s'inscrivent à l'Agence", les cas cités n'étaient pas "représentatifs".
Le Monde, 24 juillet 2007