07 août, 2007

Des "radiations abusives" font baisser les chiffres du chômage, selon la CGT

Fin mai, la France est officiellement passée sous la barre des deux millions de chômeurs, l'ANPE enregistrant 1 987 200 demandeurs d'emploi en catégorie 1 (seule catégorie servant de base au calcul), soit 1,2 % de moins qu'au mois d'avril.

(...) Il ne s'agit pas cette fois de remettre en cause les chiffres publiés par la Dares (ministère du travail), mais au contraire de souligner la réalité qu'ils décrivent : ainsi, selon le rapport publié sur les chiffres du chômage en mai, le principal motif de "sortie de l'ANPE" n'est pas la reprise d'un emploi (24,9 %) mais "l'absence au contrôle" (39,1 %), c'est-à-dire le fait de n'avoir pas répondu à la convocation, désormais mensuelle, à leur agence. Or la CGT dénonce le fait que certains demandeurs aient été radiés alors qu'ils affirment n'avoir jamais reçu le courrier les convoquant, cette décision ayant pour effet immédiat l'arrêt du versement des allocations.

"Nous avons eu connaissance d'une quinzaine de cas où les demandeurs ont fait un recours devant le tribunal administratif sur ce motif. Que ce soit à Paris, Nancy, Douai ou Montpellier, toutes les décisions nous ont été favorables : l'ANPE a été condamnée à chaque fois car elle ne pouvait pas faire la preuve que le demandeur avait bien reçu sa convocation", affirme François Desanti, secrétaire général du Comité CGT-Chômeurs. Le comité veut désormais saisir le tribunal administratif à chaque fois pour rétablir les chômeurs dans leur droit et leur restituer l'indemnisation dont ils ont été privés "abusivement", la lenteur des recours pouvant aboutir à une suspension des allocations durant plusieurs semaines, même si la radiation se révèle injustifiée.

La direction de l'ANPE a reconnu mardi auprès de l'AFP que les notifications n'étaient pas toujours envoyées en recommandé avec accusé de réception, mais assuré que ses courriers étaient toujours accompagnés de relances, et estimé par ailleurs que "vu le nombre considérable de personnes qui s'inscrivent à l'Agence", les cas cités n'étaient pas "représentatifs".
Le Monde, 24 juillet 2007

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