04 juin, 2007

Délit d'initiés : les dirigeants d'Airbus à nouveau sous pression

Airbus et sa maison-mère EADS sont à nouveau sur la sellette judiciaire. Selon La Tribune, les dirigeants ont commencé de vendre leurs stock-options le jour où ils ont appris les retards de l'A-380. Un quotidien allemand évoque aussi des pressions pour une nouvelle refonte de l'A-350.

Au moment où le rival Boeing plastronne avec une nouvelle méga-commande pour son 787, Airbus et sa maison-mère EADS se retrouvent à nouveau sur la sellette pour de bien mauvaises raisons. Selon les informations exclusives de La Tribune, les dirigeants du n°1 européen de l'aéronautique civile et militaire auraient ainsi abordé dès le 7 mars 2006 la question délicate des retards de l'A-380, contrairement à tout ce qui a été dit jusque là. Or, c'est à cette date précisément que le top management a eu la permission d'écouler ses stock-opions. Mais c'est seulement le 13 juin que sera officialisée la « crise » avec la répercussion boursière que l'on sait. Autrement dit, cette concomitance calendaire accréditerait la thèse du délit d'initiés au plus haut niveau.

Pour étayer ses propos sur ce timing crucial, le quotidien affirme que le directeur technique de l'avionneur de l'époque qui a fait un point ce jour là sur le dossier A-380 aurait été enregistré à son insu à un autre moment par un certain Jean Galli Douani, un homme d'affaires en bisbilles avec EADS. Puis, ce dernier aurait remis la bande son accablante à la juge Xavière Siméoni, celle-là même qui enquête depuis six mois sur l'affaire. En attendant, EADS et sa filiale se sont empressés de démentir ces informations, tenant à préciser que l'intervention lors du fameux conseil d'administration d'Alain Garcia, le directeur technique, ne portait pas sur l'A-380. Ce qu'atteste du reste le procès-verbal de la séance.

EADS

Autre péripétie judiciaire : Arnaud Lagardère, le principal actionnaire privé du groupe franco-germano-espagnol, était entendu comme prévu par l'AMF sur ce même sujet. Le patron du groupe qui porte son nom devait a priori réitérer les propos qu'il avait tenus en avril dernier lorsqu'il affirmait qu'il ignorait « totalement les retards » du super-jumbo lors de l'annonce de la cession de ses 7,5% le 20 mars. Une opération qui lui a permis d'engranger 2 milliards d'euros.

Enfin, ultime avatar qui frappe le groupe co-présidé par Louis Gallois et Thomas Enders : selon un autre journal, le Süddeutsche Zeitung, plusieurs gros clients d'Airbus exigeraient une autre révision de l'A-350 élargi, l'appareil, déjà revu et corrigé une première fois, censé concurrencer directement le Boeing 787. D'après le quotidien allemand, Emirates, Singapore Airlines, Qatar Airways et ILFC plaideraient en fait pour une nouvelle amélioration de la carlingue avec des pièces entières de carbone et non des petites parties. Au sein du groupe toulousain, on parle d'une énième rumeur infondée.

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