"La SNCF restera publique, assure Jacques Chirac, qui s'en porte "garant"."
"Personne ne demande en France la privatisation de la SNCF", a répondu le PDG de la SNCF Louis Gallois sur France Info. "Ne nous faisons pas peur avec des épouvantails à moineaux".
"Dominique Perben et Dominique de Villepin ont envoyé une lettre aux syndicats assurant que la SNCF resterait une entreprise publique."
Evidemment, c'est faux. Pour au moins deux raisons: au niveau mondial, le transport ferroviaire est un service, il rentre donc dans les négociations de l'AGCS:
"Le champs des " services " inclut la santé et l'éducation, l'eau et l'environnement, l'énergie et le transport, la distribution alimentaire et même le service public. Les catégories de l'AGCS 1994 sont :
· les services fournis aux entreprises
· la communication (télécoms, postale, audiovisuelle)
· la construction et les services d'ingénierie connexes
· la distribution
· l'éducation
· l'environnement (livraison des eaux, énergie, traitement des ordures)
· les finances
· les services de santé connexes, le tourisme social et les voyages de loisirs, culturels et sportifs
· le transport (marin, aérien, ferroviaire, routier) et autres.
La classification du domaine des services qui constitue la base des négociations de l'AGCS 2000 est présentée en Annexe 1. "
Pour une présentation détaillée de l'AGCS, lire OMC, le pouvoir invisible d'Agnès Bertrand et Laurence Kalafatides, Ed. Fayard, 2002
Au niveau européen, les grandes entreprises ont fait pression sur la Commission européenne pour faire privatiser tous les secteurs rentables.
Interview de Gérard de Selys, journaliste et écrivain.
Question. Vous écrivez que le grand promoteur des privatisations n'est autre que l'Union européenne. Et derrière l'UE, on trouve les patrons européens
Gérard de Selys. En 1980, la pression de la Table ronde européenne des Industriels (ERT) et autres groupes patronaux a donné naissance à une directive historique de la Commission européenne. Les entreprises publiques ont été obligées de présenter leurs livres de comptes à la Commission et les transferts de subsides ont été interdits. Cela signifiait qu'une entreprise publique ne pouvait plus soutenir ses activités déficitaires par le biais de ses activités rentables. Si l'on imposait cette règle à une entreprise privée, on crierait au fou. En effet, cela signifierait que le secteur des ventes de Renault, par exemple, qui engrange du profit, ne peut plus transférer de l'argent vers la section production où l'on fait des pertes, car c'est là que l'on paie les matières premières, l'énergie,l'infrastructure et le gros de la masse salariale. Et c'est pourtant cette règle que l'on a imposée aux entreprises publiques! Résultat: une compagnie ferroviaire publique qui fait du bénéfice avec le transport de marchandises et le transport international de voyageurs ne peut utiliser ces bénéfices pour subsidier le transport intérieur de voyageurs. Dans ce cas, il reste deux possibilités: ou bien fermer la composante déficitaire, ou bien faire couvrir les activités déficitaires par l'argent des pouvoirs publics. Dans ce dernier cas, il y a une pression de plus en plus forte pour que l'on mette un terme à ces activités.
Pour remonter à la source, lire Privé de Public. A qui profitent les privatisations? Gérard de Selys, 1ère Ed. EPO 1996
* SNCF
* Veolia Transport ex-Connex
22 novembre, 2005
Grève contre la "privatisation rampante" de la SNCF
à 3:58 PM
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