15 mai, 2007

La Suisse enquête sur des soupçons de corruption autour d'un contrat du britannique BAE Systems

L'enquête ouverte par la justice suisse sur l'affaire BAE Systems prend un caractère particulier, car l'enquête menée en Grande-Bretagne sur de présumés pots-de-vins versés à de hauts responsables saoudiens a été classée en décembre dernier sur ordre du gouvernement.

Le premier ministre Tony Blair avait alors fondé son intervention sur la défense des intérêts nationaux et le danger de porter de graves atteintes aux relations anglo-saoudiennes.

Caisse noire en Suisse

La procédure ouverte par le «Serious Fraud Office» (SFO) portait sur la création présumée d'une caisse noire dans des banques en Suisse. BAE Systems l'aurait dotée de quelque145 millions de francs pour payer des pots-de-vin en vue de décrocher des contrats d'armement en Arabie Saoudite.

Suivant les soupçons avancés, de l'argent aurait également glissé dans les poches de membres de la famille royale saoudienne, selon la presse britannique. De son côté, la société d'armement a réfuté catégoriquement ces accusations.

Dans le cadre de l'accord «Al-Yamamah» conclu au milieu des années 80 entre l'Arabie Saoudite et la Grande-Bretagne, BAE Systems a reçu des commandes pour plusieurs milliards de francs. Cet accord est d'ailleurs le plus important jamais conclu en matière d'exportations dans ce pays.

Selon la presse, la décision de Tony Blair d'ordonner au SFO de classer l'enquête ferait suite à des menaces de l'Arabie Saoudite de renoncer à l'achat d'avions de combat Eurofighter, une affaire qui dépasse le milliard.
Swissinfos, 12 mai 2007

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