31 mars, 2006

Face aux actionnaires, le baroud d'honneur des "délocalisés" de Nokia

Sous le regard impavide des actionnaires, les manifestants agitent des pancartes multicolores sur lesquelles ils ont écrit les mots "Nokia", "Finlande", "Chine", "emploi", "délocalisations".

"Vous vous rendez compte? C'est la première manifestation organisée contre Nokia en Finlande!", s'enflamme Tuomo Lilja.

Aux abords du centre de congrès d'Helsinki où Nokia tient son assemblée générale annuelle ce dernier jeudi de mars, une centaine de salariés de sociétés de sous-traitance travaillant avec Nokia protestent contre la délocalisation des activités de l'équipementier à l'étranger.

Afin de réduire ses coûts et se rapprocher des "nouveaux consommateurs", Nokia se tourne de plus en plus vers l'Inde et la Chine où il ouvre des centres de recherche et des usines.

Privés souvent de leur unique source de revenus, les sous-traitants doivent licencier: Elcoteq, Perlos et Foxconn, qui fabriquent des composants électroniques, ont récemment annoncé des milliers de suppressions d'emplois.

"Les ouvriers et le personnel de Perlos et Foxconn rappellent qu'un grand nombre de sociétés finlandaises de sous-traitance employant des milliers de personnes ont leur part dans la +success story+ de Nokia", dit un tract.

"On aimerait que l'entreprise fasse preuve de patriotisme", explique Tuomo Lilja, employé chez Perlos.

Selon ce syndicaliste, Perlos est le premier employeur de Joensuu, une ville de 55.000 habitants de l'est du pays. "On veut supprimer entre 300 et 400 emplois sur 2.500 dans une ville dont le taux de chômage avoisine les 20%", déplore-t-il.

En proie à un chômage élevé (8,4% en 2005) bien qu'en baisse constante depuis la récession du début des années 1990, la Finlande perd 10.000 emplois industriels par an.

AFP, 31/3/2006
* Nokia

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