26 septembre, 2007

Les stock options plombent les comptes de la Sécu

La Cour des comptes réclament une moralisation de la fiscalité sur les stock options. C'est un peu le double scandale.

On rappelle le principe d'une stock option. Cela vous permet d'acheter une action a un prix d'ami. Vous achetez 10 euros une action qui en vaut 15. Gain immédiat 5 euros. On se souvient d'Antoine Zacharias, l'ancien patron de Vinci, qui a ainsi récolté la somme ubuesque de 175 millions d'euros, l'équivalent de 12.000 ans de Smic.

Mais, la pratique existe toujours. Il se trouve que le magazine Challenge sort aujourd'hui le palmarès 2006 des stock options chez les grands patrons. Puisque la pratique reste l'apanage du comité de direction des très grandes entreprises. Ainsi, en tête, du palmarès 2007, on trouve Bernard Arnault, qui est déja la première fortune de France. Bernard Arnault qui se serait accaparé à lui seul, 25 % des stock options distribué chez LVMH. Il est suivi par Carlos Ghosn, qui a hérité 17 % des stock options distribuées chez Renault. Mais, bon, après tout, cet argent appartient aux entreprises, aux actionnaires.

Justement non, cette pratique spolie également la collectivité. C'est ce que note la Cour des comptes. Car, quand, un patron touche le jacpot, avec ses stock, il ne paye pas de cotisations salariales, puisque techniquement, ce n'est pas un salaire mais une prime. Et pourtant note la Cour des comptes, il s'agit bien "d'un revenu lié au travail".

Ce sont ainsi 3 milliards d'euros de manque à gagner pour les caisses de la Sécurité sociale. Ce qui n'est pas neutre, étant donné les 9 milliards de déficit. Ainsi taxer les stock options, comme un salaire, permettrait de réduire d'un tiers le déficit de la Sécurité Sociale. Et Philippe Seguin, président de la Cour des comptes, de conclure : "On a parlé de moralisation de ces formules, voilà une piste toute trouvée".
Europe 1 13 septembre 2007

Berkeley : le privé infiltre le campus public

Haut lieu de la contestation dans les années 1960, le campus californien de Berkeley a bien changé. Les étudiants ne s'y préoccupent plus guère de politique, et l'université a signé avec le pétrolier BP un partenariat d'un montant record qui suscite la polémique. Si la direction souligne que le recours à des financements privés est devenu indispensable, certains redoutent que le prestigieux centre de recherche public ne sacrifie sa réputation et sa rigueur.

(...) Au terme du plus gros accord de partenariat jamais signé aux Etats-Unis entre le secteur privé et une université publique, la compagnie pétrolière BP a accordé à Berkeley et à son laboratoire affilié Lawrence Berkeley National Laboratory, en association avec l'université de l'Illinois, 500 millions de dollars sur dix ans afin qu'ils créent un institut pluridisciplinaire consacré aux biosciences de l'énergie. Avec un objectif propre à susciter le débat : le développement de plantes et de micro-organismes génétiquement modifiés susceptibles de maximiser la production de biocarburant à moindre coût environnemental et financier. Les détails du contrat n'ont pas été rendus publics, de quoi justifier l'inquiétude d'une partie du corps universitaire quant au respect de la mission d'intérêt général de leur institution. « Les relations entre université et entreprise privée ne sont pas problématiques en elles-mêmes, à condition d'être parfaitement transparentes, rappelle Laura Nader, une des détractrices de cet accord. Or, les industriels ont toujours essayé de s'imposer sur le campus et, en ce moment, le climat leur est favorable. »

« Nous sommes en train de perdre la confiance du public, faute de tirer les leçons des erreurs passées », avertit de son côté Ignacio Chapela, professeur assistant au département des sciences, politiques et gestion de l'environnement qui s'était illustré comme chef de file des critiques du contrat historique et controversé de 25 millions de dollars signé en 1998 par le College of Natural Resources de Berkeley et le géant agropharmaceutique suisse Novartis.
Les Echos 18 septembre 2007

Traité européen : La Haye dit « non » à un nouveau référendum

Les Pays-Bas n'organiseront pas un nouveau référendum sur le « traité simplifié ». Malgré des mois de tergiversations, la coalition au pouvoir s'est finalement prononcée à l'unanimité, vendredi, contre une nouvelle consultation populaire. La ratification de ce texte se fera donc suivant une procédure parlementaire classique.
Les Echos 24 septembre 2007

La pollution du Rhône par les PCB


Film pcb
envoyé par WWF_France

25 septembre, 2007

L'affaire de la pollution du Rhône par les PCB prend de l'ampleur

LA CONTAMINATION du Rhône par les PCB (1) est-elle la partie immergée d'une immense pollution ? Les associations environnementales comme la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature), qui suit ce dossier depuis plus de vingt ans mais également le WWF, en sont convaincues. « Un Tchernobyl à la française » n'hésite pas à proclamer l'association au panda. « Plus on cherche plus on trouve », renchérit Alain Chabrolle, spécialiste de ce dossier à la Frapna.

C'est dans les sédiments du Rhône et dans la chair des poissons autour de Lyon, que la présence du PCB a tout d'abord été détectée, ce qui laisse supposer que la pollution est ancienne. Plus tard on s'est rendu compte que tout le fleuve était contaminé, de la capitale rhodanienne jusqu'à la Camargue.

« L'OMS a fixé à 8 picogrammes par gramme la concentration admissible en PCB dans les poissons destinés à la consommation. En 2007, les résultats des prélèvements réalisés sur six espèces de poissons montrent une contamination allant jusqu'à 59 pg/g », souligne un rapport du Cemagref (institut public de recherche).

Aujourd'hui, plus aucun poisson pêché dans le Rhône ne peut être commercialisé. La préfecture de région devrait annoncer un plan de recherche afin d'affiner la cartographie de la pollution. La Drire (Direction régionale de l'industrie de la recherche et de l'environnement) aurait dans ce cadre la mission d'effectuer de nouveaux carotages sur les sédiments et « le préfet est d'accord pour que l'on prolonge les analyses dans l'Isère, la Saône et la Durance » explique-t-on à la préfecture. Des décisions qui arrivent bien tard. « Les premières alertes remontent à 1986 », rappelle Alain Chabrolle mais à l'époque, toutes les plaintes contre X déposées par la Frapna et des pêcheurs sont restées sans suite. L'entreprise Tradi Séché, basée à Saint-Vulbas (Ain), soupçonnée d'être à l'origine de la pollution appartenait à l'État jusqu'en 2002. Ceci aurait expliqué cela, estiment les associations.

« Quid des impacts sur la santé »

« Pendant longtemps, les autorités, juge et partie, ont feint d'ignorer la situation. Aujourd'hui, l'État joue les pompiers mais cela risque de coûter une fortune s'il veut tenter de dépolluer », s'insurge Alain Chabrolle qui redoute par ailleurs que la pollution ait gagné la mer et affecte dès lors, la pêche côtière. « Quid des impacts sur la santé des personnes qui des années durant ont mangé des poissons pêchés dans le Rhône », demande de son côté le WWF qui réclame des études épidémiologiques. Les PCB dont la vente est interdite depuis 1987 entraînent « des problèmes de fertilité, de croissance et une dégradation du système immunitaire », rappelle l'association.

Au côté des pêcheurs et des associations, les villes dont la communauté urbaine de Lyon (55 communes), et Arles ont à leur tour porté plainte. Les associations demandent également que des investigations soient menées dans d'autres grands cours d'eau telle que la Seine ou la Loire. Le dossier PCB n'est pas prêt d'être refermé.

(1) Polychlorobiphényles, plus connus sous le nom de pyralène.

Le Figaro 20 septembre 2007

24 septembre, 2007

Les 400 plus riches Américains sont devenus encore plus riches en 2007

Les 400 Américains les plus riches, toujours dominés par le fondateur de Microsoft Bill Gates, ont encore fait grossir leur richesse en 2007, selon le classement du magazine Forbes.

A eux tous, ils valent 1.540 milliards de dollars, soit 23% de plus qu'en 2006, une progression deux fois plus rapide que l'an dernier, grâce en particulier aux nouvelles fortunes des patrons de fonds d'investissement, qui n'auront guère souffert au final de la chute des Bourses cet été.

En tête de liste, comme l'an dernier, figure Bill Gates, riche de 59 milliards de dollars grâce à sa participation dans son groupe Microsoft, notamment, suivi de l'investisseur Warren Buffett (52 milliards).

Ces deux hommes, de très loin les plus riches aux Etats-Unis, ont donné une partie de leur fortune à la fondation humanitaire de Bill et Melinda Gates. M. Buffett a promis de lui donner l'essentiel des gains encaissé depuis l'an dernier, et au total 31 milliards.

En 3e place, mais loin derrière, vient le propriétaire de casinos de Las Vegas Sheldon Adelson (28 milliards), dont la fortune a gonflé avec la bulle immobilière de la région, suivi du patron fondateur du groupe de logiciels Oracle, Larry Ellison (26 milliards).

Les deux créateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, bondissent en 5e et 6e places avec 18,5 milliards chacun, reflétant la croissance de leur groupe. Ils sont talonnés par l'investisseur Kirk Kerkorian, qui monte également au classement, en 7e place avec 18 milliards.

Ils sont suivis du patron-fondateur de Dell, Michael Dell (17,2 milliards) et des patrons du conglomérat industriel et pétrolier Koch, Charles et David Koch, avec chacun 17 milliards.

C'est la première fois depuis 1989 que ne figure parmi les 10 plus riches Américains aucun membre de la famille Walton, propriétaire du géant de la distribution Wal Mart.

A noter que la moitié des 45 nouveaux inscrits au classement sont des patrons de fonds d'investissement.

Une partie des milliardaires de 2006 a quitté le classement cette année, car ils ont donné une partie de leur richesse à des fonds humanitaires.

Sur les 400 milliardaires du classement, 270 sont des "self-made men". La liste ne compte que 39 femmes.
AFP 20 septembre 2007

Une interdiction générale des cultures transgéniques n'est pas possible (Bruxelles)

Barbara Helfferich
La Commission européenne a réaffirmé vendredi que la législation européenne n'autorisait pas un Etat ou une région à "geler" la culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM), comme la possibilité en est évoquée en France.

"Une interdiction générale n'est pas possible selon la juridiction européenne", a rappelé Barbara Helfferich, la porte-parole du commissaire à l'environnement Stavros Dimas.

Elle a refusé de se prononcer spécifiquement sur les intentions françaises, estimant qu'il faut "voir exactement les détails de la proposition" pour l'étudier.

Selon le quotidien Le Monde de jeudi, le gouvernement français prépare "un gel de la commercialisation des semences OGM" jusqu'à l'adoption d'une nouvelle loi, mais celui-ci a affirmé vendredi que "sa position n'est pas arrêtée".

En France, les cultures transgéniques sont marginales. Seul le maïs est concerné avec 22.000 hectares cultivés en 2007, soit 0,75% des surfaces de maïs.

La Cour européenne de justice a confirmé le 13 septembre cette impossibilité de bannir la culture d'OGM en déboutant un recours de la province de Haute Autriche.

En 2002, celle-ci avait décidé de bannir toute culture transgénique afin de protéger ses agriculteurs biologiques de toute contamination, une mesure jugée illégale par la Commission sur base d'une législation européenne sur la dissémination d'OGM de 2001.

La Cour a jugé qu'il n'y avait "aucun élément scientifique prouvant que cette région d'Autriche possédait des écosystèmes particuliers ou exceptionnels, nécessitant une évaluation des risques distincte de celles menées pour l'Autriche ou d'autres régions similaires d'Europe".

La législation européenne soumet les demandes d'autorisation d'OGM à une procédure longue et complexe tenant compte de l'usage prévu. Mais il n'existe pas de règles européennes sur la coexistence entre les cultures OGM et l'agriculture traditionnelle ou biologique.

La Commission a décidé en 2005 qu'il revenait à chaque Etat de définir ses règles parce que "les conditions sont différentes entre la Finlande et la Grèce", a rappelé Michael Mann, porte-parole de la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel.

AFP 21 septembre 2004

Sortie prochaine de l'usine du premier train à grande vitesse chinois

Le premier train de passagers à grande vitesse produit en Chine, capable d'atteindre 300 kilomètres/heure, sortira de l'usine à la fin de l'année, a annoncé lundi l'agence Chine Nouvelle, citant le constructeur.

Sa production "est bien en route" et, après la sortie du premier exemplaire, une dizaine de trains doivent être livrés au cours des six premiers mois de 2008 pour être mis en service sur la ligne de 115 kilomètres entre Pékin et Tianjin avant les jeux Olympiques d'août, a affirmé un porte-parole de Sifang Locomotive and Rolling Stock, une entreprise dont le siège est à Qingdao, dans la province côtière du Shandong (est).

Les trains, pouvant transporter 600 passagers, relieront Pékin à Tianjin, en une demi-heure contre 1H10 actuellement.

L'entreprise allemande Siemens a été désignée pour réaliser la partie signalisation de la ligne.

L'agence Chine nouvelle ne précise pas s'il s'agit de trains mis au point grâce à un transfert de technologie étrangère, comme cela a été le cas pour les locomotives rapides, les CRH (China Railway High-speed) entrées en service en avril dernier et qui roulent à une vitesse maximale de 250 km/h.

Ces dernières ont été fabriquées dans le cadre de contrats avec transferts de technologie signés avec le japonais Mitsubishi-Kawasaki, le canadien Bombardier, le français Alstom et l'allemand Siemens.

AFP 24 septembre 2007

21 septembre, 2007

Intimidation, violence et assassinats des syndicalistes

144 syndicalistes ont été assassinés dans le monde en 2006, plus de 800 ont été battus ou torturés, 5000 arrêtés et 8000 licenciés par leur entreprise, d'après l'Annual Survey of Trade Union Rights Violations, published by the 168-million member International Trade Union Confederation.
Source ITUC 21 septembre 2007

L'UFC Que Choisir dénonce un "scandale" des prêts à la consommation

Selon la loi, les assurés-emprunteurs ont droit à une participation aux bénéfices. Seulement, dans les faits, ils ne voient jamais l'argent. Celui-ci a été capté en amont et rétrocédé aux intermédiaires sous forme de commissions. Le préjudice porte sur 4,5 milliards d'euros.

Nouveau scandale débusqué par l'UFC-Que Choisir. Après les 11,5 milliards d'euros de profits des contrats d'assurance adossés aux crédits immobiliers confisqués, voici les 4,5 milliards de bénéfices engrangés auprès des crédits à la consommation évaporés depuis dix ans. L'UFC-Que choisir a dévoilé jeudi le second volet de sa croisade contre le scandale du détournement des sommes dues aux clients emprunteurs.

Les spécialistes du marché de l'assurance-vie (décès-incapacité-invalidité) adossée aux crédits à la consommation se seraient entendus entre eux et appropriés indûment des sommes qui devraient être normalement rétrocédées à 90% aux quelque 3 millions d'assurés concernés. Cela en vertu d'une loi remontant à 1983, mais dont les décrets d'application ont longtemps été contradictoires. « A vrai dire les décrets ne sont vraiment en conformité avec la loi que depuis mai dernier », analyse pour LExpansion.com Vanessa Dagand, chargé de mission banques-assurances à l'UFC-Que Choisir.

D'après les calculs effectués par l'association de consommateurs, sur 100 euros de primes d'assurances, 70 euros correspondent à du « surplus », soit à des bénéfices nets pour la compagnie. Or, la loi prévoit que les assurés touchent justement une participation aux bénéfices pour le surplus qu'ils ont financé. Cette somme devrait donc leur revenir à 90%. « Mais c'est là que le bât blesse, s'insurge Vanessa Dagand. Car les professionnels du marché de l'assurance-vie ont trouvé la parade : la participation aux bénéfices des assureurs-emprunteurs qu'ils devraient normalement rétrocéder est prélevée en amont et reversée sous forme de commissions à l'intermédiaire ; c'est-à-dire l'établissement de crédit (ndlr Cofidis, Cetelem, Cofinoga…) qui leur a « apporté » l'affaire. Or, ces commissions ne sont pas soumises à la loi. Elles relèvent d'une entente entre deux parties. Donc, elles sont totalement opaques. Du coup, à l'arrivée, l'assuré ne voit rien venir. Car son assureur, qui a une connaissance parfaite de son modèle économique sur ce type de contrat, s'est arrangé pour que ledit contrat ne soit pas ou si peu bénéficiaire. On est là dans un cas flagrant de déguisement comptable ». A titre d'information, l'UFC est même parvenue à isoler le montant des commissions artificiellement élevées. Celles-ci ressortent ainsi à 68% alors que dans les autres branches de l'assurance-vie, on tourne autour des 8-10%. « Cela veut simplement dire que sur 100 euros de primes, l'apporteur d'affaires en touche directement 68 » décrypte Vanessa Dagand.

Le « scandale » de l'assureur-emprunteur est loin d'être une spécificité française. « Ailleurs, en Europe, on retrouve le même mécanisme qui au final lèse l'assuré » constate-t-on à l'UFC. Maintenant, quelle peut-être la solution ? « C'est très complexe. En France, le lobby des banques-assurances est particulièrement puissant. Et puis on n'imagine pas Bercy demander à tous les acteurs de faire un chèque de dédommagement… » Alors ? En attendant qu'une commission parlementaire ne soit éventuellement saisie (l'UFC le réclame), il ne faut pas espérer un règlement judiciaire avant 2 ou 3 ans, laisse-t-on entendre à l'association, qui s'est associée à la plainte déposée par un particulier contre CNP Prévoyance et Cofidis.
L'Expansion 20 septembre 2007

20 septembre, 2007

Pollution : les constructeurs autos gagnent contre la Californie

Les 6 premiers constructeurs automobiles du marché américain étaient poursuivis au civil pour leur contribution au réchauffement climatique en Californie. Las ! Cette première judiciaire fait pschitt. La plainte est rejetée. Les « Big Six » sortent blanchis de l'affaire.

A l'heure où tous les constructeurs automobiles font assaut de déclarations « pro-écolo » et rivalisent de promesses en faveur de la protection de l'environnement, le jugement rendu lundi soir à San Francisco dans l'affaire qui opposait l'Etat de Californie à un pool de grands noms du secteur ne laisse pas d'intriguer. GM, Ford, Chrysler – soit les Big Three historiques – mais aussi Toyota, Honda et Nissan – les nouveaux Big Three, tous japonais, du marché nord-américain – étaient en effet poursuivis au civil pour leur contribution néfaste au réchauffement climatique. En clair, leurs modèles respectifs cracheraient trop de dioxyde de carbone, le gaz toxique par excellence à l'origine des dérèglements climatiques. Un CO2 ravageur qui altère l'enneigement, donc le niveau d'eau douce et accroît en bout de chaîne les risques de feux de forêt.

En septembre dernier, le démocrate Bill Lockyer, le ministre de la justice californienne, avait d'ailleurs fait de ce dossier lourd un cas emblématique de la lutte du pays contre les nuisances environnementales : « Le réchauffement climatique mondial cause des torts importants à l'environnement de la Californie, à son économie, son agriculture et à sa santé publique. [Son] impact coûte déjà des millions de dollars et le prix augmente de jour en jour (…) Les émissions des véhicules sont la source croissant le plus rapidement (…) Il est temps que ces entreprises soient tenues responsables de leur contribution à cette crise ».

Las ! Un an après ce réquisitoire implacable, le juge Martin Jenkins a finalement estimé que les six groupes ne pouvaient être inquiétés au motif, en substance, que le degré d'appréciation de leur responsabilité incombe au législateur et non à la justice. La plainte a donc été rejetée. Envolés ainsi les millions de dollars de dommages et intérêts promis au « peuple californien » ! Une décision qui pourrait inciter le successeur de Bill Lockyer, Edmund Brown à sinon faire appel du moins contraindre l'agence fédérale de protection de l'environnement d'imposer des normes « vertes » plus drastiques : « Nous pensons que puisque le gouvernement fédéral est resté inactif, il nous faut agir en justice ».

Au pays du sculptural gouverneur Arnold Schwarzenegger, qui a pourtant fait passer l'an dernier la 1ère loi américaine imposant une réduction des gaz à effets de serre (l'administration Bush rejette toujours le protocole de Kyoto), le lobby de l'automobile a encore frappé. Cette victoire surprise l'est d'autant plus que la Californie – territoire le plus peuplé et le plus riche des Etats-Unis – a toujours cultivé une approche avant-gardiste des questions écologiques. C'est en effet là-bas que furent adoptées les normes anti-pollution les plus sévères il y a une trentaine d'années avec l'apparition de l'essence sans plomb et des catalyseurs. Pourquoi ? Parce que la région, forte de ses 32 millions de véhicules recensés (dont une forte proportion de grosses cylindrées) pour… 35 millions d'âmes, demeure un foyer permanent d'atteinte à la qualité de l'air. Les investigations menées par Bill Lockyer n'avaient-elles pas permis de prouver que les voitures en général contribuent à hauteur de 20% à la pollution au CO2 des Etats-Unis mais à 30% de celle en Californie ?
L'Expansion 19 septembre 2007

Immobilier américain : la crise risque de s'aggraver

a crise immobilière américaine est loin d'être terminée et le pire reste sans doute à venir. L'année 2008 devrait être marquée par une nouvelle augmentation des défaillances d'emprunteurs confrontés à des hausses massives de leurs échéances de remboursement.

Sur les 2,5 millions d'Américains modestes ayant souscrit des emprunts dont les taux vont être automatiquement relevés, "1,5 million vont se retrouver dans un état de détresse financière", prédit Sheila Bair, directrice de la Federal Deposit Insurance Corp. (FDIC). Cet organisme garantit les dépôts bancaires. Les conséquences seront lourdes pour ces ménages, mais aussi pour le marché immobilier, le système bancaire et l'économie américaine dans son ensemble.

"En 2004, mais surtout en 2005 et 2006, la vente de crédits à risque s'est multipliée, allant jusqu'à représenter 20 % de la production globale de prêts immobiliers. Pour pallier le ralentissement des achats immobiliers, les organismes spécialisés dans ces prêts ont cherché par tous les moyens à "faire du volume"", explique Marie-Pierre Ripert, économiste de Natixis. Or ces crédits dits "subprimes" présentent de nombreux pièges pour les souscripteurs. En raison même du risque, les taux sont élevés, allant de 6,5 % à 12 %, contre 4 % à 6 % pour les emprunteurs classiques.

Surtout, pour permettre à ces emprunteurs fragiles de contracter un crédit, ils bénéficient, pendant les deux ou trois premières années, d'un taux d'appel (teaser rate) particulièrement bas, de 1 % à 3,5 %. Au terme de cette période, le taux est "re-fixé" (reset) en fonction des nouvelles conditions du marché financier.

Or, le principal taux directeur de la Réserve fédérale (Fed), le loyer de l'argent au jour le jour, qui ne dépassait pas 1 % en mai 2004, atteint aujourd'hui 5,25 %. Dans 59 % des cas, les familles américaines ayant souscrit des crédits immobiliers à taux variables vont subir, en 2007, une hausse d'au moins 25 % de leurs mensualités et, dans 19 % des cas, d'au moins 50 %, d'après les calculs du cabinet American CoreLogic. Certains ménages verront ainsi brutalement leur taux de crédit passer de 1 % à 18 % !

Les impayés se multiplient. Près d'un emprunt sur cinq, contracté au cours des deux dernières années, ne pourra être remboursé selon les calculs du Center for Responsible Lending (Centre pour le crédit responsable). Les propriétaires en difficulté tentent de renégocier leur crédit, mais cela devient de plus en plus difficile. En août 2007, seules 43 % des demandes de transformation de prêts à taux variables en taux fixes ont été acceptées. Faute d'accord, les emprunteurs doivent se résigner à vendre leur maison, quand ce n'est pas la banque qui les y contraint. Les prix s'effondrent. Selon les chiffres de l'Association des banquiers hypothécaires, le nombre de saisies immobilières a atteint un niveau record depuis six ans.

Le mal se transmet tout naturellement au système bancaire. En temps normal, les banques cèdent leurs créances hypothécaires sur les marchés financiers sous la forme d'obligations. Mais aujourd'hui, les investisseurs boudent ce genre de titre. Les établissements bancaires sont donc contraints à conserver plus de risques dans leurs bilans, à augmenter leurs provisions et, de fait, leurs taux, ce qui contribue à renchérir le coût du crédit pour toute l'économie. Cela n'est pas sans conséquences sur la conjoncture.

La croissance américaine est menacée par la multiplication des défaillances de remboursement et la poursuite de la baisse des prix des logements. "La crise immobilière va se prolonger en 2008 et pèsera encore significativement sur la croissance. Le haut niveau des stocks de maisons et le resserrement des conditions du crédit suggèrent une faiblesse durable du secteur", conclut l'étude de Natixis.
Le Monde 19 septembre 2009

Prison avec sursis pour le porte-parole de "Sortir du nucléaire"

Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau écologiste "Sortir du nucléaire", a été condamné à deux mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Bordeaux pour acte de violence sur un policier et un magistrat.

Le prévenu avait été condamné en première instance à une peine d'amende de 1.000 euros et à verser des dommages et intérêts aux victimes, mais le parquet avait fait appel de cette décision, la jugeant trop clémente.

Les faits se sont produits le 28 octobre dernier dans la cour intérieure du tribunal de la ville, où Stéphane Lhomme avait réussi à accéder au cinquième étage d'un échafaudage. Il y était resté quatre heures et avait "résisté avec violence" à un policier et un substitut du procureur.

Cette action avait été menée pour obtenir du parquet une date d'audience pour la plainte déposée contre EDF trois ans plus tôt par Tchernoblaye, association que préside Stéphane Lhomme et qui fait partie des 800 associations regroupées dans Sortir du nucléaire .

Cette plainte visait la centrale nucléaire du Blayais, au nord de la Gironde, qui aurait fonctionné pendant près de six mois (du 1er avril au 25 septembre 2003) sans les autorisations légales de rejets (eau chaude, produits chimiques) dans l'estuaire de la Gironde.

"Je dénonce une justice au service des puissants, en l'occurrence EDF, puisque quatre ans et demi après, il n'y a toujours pas de procès et c'est pour avoir réclamé que justice soit faite que je suis condamné sans justification", a déclaré Stéphane Lhomme à Reuters.
Reuters le 19 septembre 2007

Les Français sensibles à la consommation durable

Une enquête, réalisée début 2007, "Conditions de vie et aspirations des Français" du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) confirme la sensibilité des consommateurs à la consommation durable. Principaux résultats :

# Souffrance animale, travail des enfants risque de pollution : ces 3 thèmes sont pris en compte lors de leurs achats par 44 % des consommateurs.
# L'appréciation de la manière dont les entreprises prennent en compte l'environnement progresse de 6 points entre l’enquête de 2002 et celle de 2006.
# Les jeunes, les clients aisés et les urbains sont les plus sensibles aux arguments environnementaux et éthiques.
# Le non-recours au travail des enfants (50 %) arrive en tête devant la fabrication du produit en France (37 %), l'absence de pollution dans le processus de fabrication (26 %) et le respect des conditions de travail (25 %).
# Le "made in France" peut être un critère de choix, mais l’inverse ne motive pas le refus d’acheter.
# 61 % des personnes interrogées pourraient accepter un supplément de prix de 5 % pour obtenir des entreprises le respect d'engagements "éthiques".
# La qualité est le plus important criètre de choix, quasiment à égalité avec le prix.
# La garantie, la marque ou les engagements de citoyenneté suivent assez loin derrière qualité et prix dans la hiérarchie des critères de choix.
# 1 consommateur sur 5 affirme avoir fait un achat citoyen au cours des six mois précédant l'enquête.
# Il ne semble plus y avoir d’opposition de principe chez le consommateur français à mener des boycotts qui seraient justifiés.

Comme le confirme le Credoc sur son site au sujet de la consommation durable : Elle montre qu’il y a, dans le domaine, un écart certain entre les discours, volontiers généreux et altruistes, et les pratiques réelles de consommation. Toutefois, cette enquête confirme qu’en quatre ans, même si elle est encore l’apanage des groupes les plus favorisés, la consommation citoyenne a renforcé son assise dans la population et semble plus s’apparenter à une tendance durable qu’à une mode passagère.
Source ConsoGlobe, 15 septembre 2007

Site de Consommation Ethique
http://fr.ethipshop.org

Article orgini

Le PM irlandais soupçonné de corruption

Le premier ministre irlandais Bertie Ahern a démenti avoir été corrompu lors de sa comparution jeudi devant un tribunal de Dublin qui enquête sur des versements controversés perçus par le chef du gouvernement.
...
M. Ahern s'était excusé auprès du parlement irlandais pour avoir accepté de l'argent liquide de ses amis --pour lequel il n'a jamais payé d'intérêts ni remboursé ces sommes, ses amis le refusant avait-il dit-- en disant que c'était une «erreur de jugement».
AFP 13 septembre 2007

Hu Jintao confond purge et lutte anti-corruption

dieu Jin Renqing ! Ministre des Finances il y a encore quelques jours, Jin a été rayé des membres du gouvernement central chinois le 30 août. L'homme qui dirigeait l'administration fiscale chinoise est impliqué dans une affaire de ballets roses qui touche les hautes sphères de la nomenklatura pékinoise. Le maire de Qingdao serait aussi mêlé à ce scandale. Fin 2006, le leader du parti communiste de Shanghai, Chen Liyang, avait également été destitué, mais, lui, pour une affaire de corruption. Il aurait tapé dans la caisse des fonds de retraite municipaux pour financer notamment un circuit de formule 1. Il se serait également constitué un portefeuille d'actions d'une quinzaine de millions d'euros grâce à des délits d'initiés à la Bourse de Shanghai et de Hong-kong. Sans parler de son harem de jeunes et jolies maîtresses choisies dans les agences de modèles ou parmi les serveuses des restaurants qu'il fréquentait...

Challenges 13 septembre 2007

Pakistan: l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto fixe son retour au 18 octobre

L'ancien Premier ministre Benazir Bhutto a annoncé vendredi son retour d'exil au Pakistan le 18 octobre, pour participer aux législatives...

Mme Bhutto, qui s'est exilée volontairement en 1999 pour échapper à des poursuites pour corruption, fut deux fois chef du gouvernement, de 1988 à 1990, puis de 1993 à 1996.

AFP 15 septembre 2007

17 septembre, 2007

Légumes, sauces toxiques... les assiettes vietnamiennes font grise mine

lantée devant un étalage de produits frais sur un marché de Hanoï, Nguyen Thi Huong fronce les sourcils. Une série de scandales alimentaires vient de frapper le Vietnam et elle se demande ce que sa famille pourrait bien manger sans risque.
Pesticides toxiques dans des fruits et légumes, produits chimiques cancérigènes dans les sauces de soja, formaldéhyde dans le "pho", la célèbre soupe du pays, les mauvaises nouvelles se sont enchaînées dans les assiettes ces derniers temps au Vietnam.
"Que pouvons-nous acheter maintenant?", se demande cette mère au foyer de 55 ans. "Toute la nourriture semble fraîche et bonne, mais je ne peux pas être sûre que ce soit sain pour ma famille".
Les Vietnamiens sont fiers de leur cuisine, connue pour ses saveurs et pleine de verdures. Chaque matin, des milliers d'agriculteurs viennent de loin en camion, mobylette ou vélo pour livrer des produits frais dans les zones urbaines.
Le Vietnam est encore à majorité rural -- les trois-quarts de sa population vivent en dehors des villes. Mais à mesure que le pays communiste s'industrialise, et entre dans l'économie de marché, les problèmes alimentaires se multiplient.
Une récente étude du département publique de Protection des plantes a montré qu'en fonction des variétés, 30 à 60% des légumes testés sur les marchés de Hanoï contenaient des pesticides, dont certains sont interdits au Vietnam.
Car même s'ils sont conscients des risques, beaucoup d'agriculteurs utilisent les pesticides à forte dose pour doper une production qui ne leur offre que de faibles marges.
"Ma famille ne mange pas les légumes que je vends tous les jours sur le marché", reconnaît Nguyen Thi Nhuong, sur le stand où sont exposés les produits qu'elle cultive à l'extérieur de Hanoï.
"Pour notre consommation quotidienne, nous réservons une partie de notre jardin pour faire pousser naturellement des légumes. Nous avons peur des produits chimiques qui vont nuire à notre santé", explique-t-elle.
Face à la multiplication des scandales, la presse a haussé le ton.
"Les agences sanitaires savaient que la sauce de soja vietnamienne, la sauce la plus populaire dans le pays après la sauce de poisson (nuoc nam) était remplie d'agents cancérigènes depuis au moins 2001", a notamment dénoncé le quotidien Thanh Nien. "Pourquoi personne ne nous a rien dit?".
Selon la télévision vietnamienne, tous les ans le Vietnam recense 250 à 500 affaires d'intoxications alimentaires qui touchent jusqu'à 10.000 personnes, des chiffres probablement encore sous-estimés.
Sur les six premiers mois de l'année, le ministère de la Santé a affirmé que 25 personnes étaient mortes d'intoxication alimentaire. L'Association vietnamienne contre le cancer estime elle qu'un tiers des 150.000 cas annuels de cancer sont dus à de la nourriture contaminée.
Les substances toxiques sont interdites au Vietnam, mais les autorités reconnaissent qu'il est difficile de tout contrôler.
Le Premier ministre Nguyen Tan Dung a fait cet été du ministère de la Santé l'autorité supérieure pour la sécurité alimentaire, afin de mettre de l'ordre dans un système où les agences se marchent parfois sur les pieds et multiplient les rapports contradictoires.
L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) a elle récemment travaillé sur un projet pilote dans le delta du Mékong (sud) destiné à réduire l'utilisation de pesticides grâce au recours à des appareils électriques aidant les agriculteurs à détecter les mouvements d'un insecte dévastateur.
Si les agriculteurs plantaient le riz juste après un passage d'insectes, ce riz avait le temps de pousser suffisamment pour résister au prochain passage, sans qu'il n'y ait besoin de recourir aux pesticides.
Mais le problème, relève le représentant de la FAO au Vietnam Andrew Speedy, est qu'il y a toujours "une tendance à retourner à l'utilisation de produits chimiques, sous la pression des vendeurs et de la publicité".
AFP 17 septembre 2007

10 septembre, 2007

La crise de confiance s'aggrave sur les marchés

La crise financière née cet été s'éternise. Provoquée par la faillite d'un segment de marché a priori circonscrit et localisé, celui du crédit hypothécaire à risque (subprime mortgage) aux Etats-Unis, elle menace la stabilité financière de la planète.

Le marché, qui regorgeait de liquidités, s'est subitement asséché. Jeudi 6 septembre, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a estimé que cette crise mettrait "des semaines, peut-être quelques mois" à se résorber.

"Pourquoi personne ne parvient à localiser la faille ? Comment est-on arrivé à cette situation paradoxale ? Nous manquons d'explications", constate Philippe Brossard, économiste chez Euler Hermes. De fait, la crise a une part d'irrationalité qui semble auto-alimentée par les inquiétudes des investisseurs.

De quoi le marché a-t-il peur ? Les investisseurs abhorrent l'incertitude. Et depuis le début de la crise, ils naviguent à vue. Les banques du monde entier ont investi dans des titres adossés au marché du subprime et sont susceptibles d'enregistrer d'importantes pertes. Mais personne ne sait dans quelle proportion.

Les produits financiers de "titrisation" où sont logés lesdits subprime sont complexes. Ils mêlent souvent ces crédits explosifs avec des titres de bonne qualité. In fine, les produits dangereux deviennent quasiment invisibles. En outre, les montages financiers permettent souvent aux banques de ne pas comptabiliser ces titres dans leur bilan. "Il est impossible de chiffrer les pertes. Le marché les découvre au fur et à mesure mais ne voit pas le bout du tunnel", indique René Desfossez, stratège chez Natixis. En attendant,"tout le monde se regarde en chiens de faïence", témoigne un courtier.

Les rumeurs délétères s'accumulent. Les banques qui empruntent sont suspectées de le faire pour renflouer des fonds de subprime. Ainsi de Deutsche Bank qui a lancé il y a dix jours un emprunt obligataire à dix ans. Le 31 août, le marché redoutait d'éventuelles difficultés de Barclays qui avait emprunté 1,6 milliard de livres sterling (2,36 milliards d'euros) auprès de la Banque d'Angleterre. Mercredi, les investisseurs s'interrogeaient sur l'exposition de Citigroup, la première banque mondiale en terme de capitalisation boursière.

Ce climat de défiance se traduit sur le marché interbancaire où les banques s'empruntent mutuellement de l'argent. La prime de risque exigée y est anormalement élevée. En Europe, des grandes banques, a priori en bonne santé financière, "empruntent (à long terme sur le marché obligataire) au même prix qu'un pays émergent", s'étonne un courtier.

Alan Greenspan, l'ancien président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a évoqué jeudi des similitudes entre la crise actuelle et celle de 1998 (à la suite de la faillite du fonds spéculatif LTCM) et le krach boursier de 1987. Le "sage" fait même un parallèle avec la crise observée lors de la chute des prix des terres en 1837 et la panique bancaire de 1907 !

Les banques sont-elles menacées de faillite ? Les banques allemandes IKB et Sachsen LB ont illustré la gravité de la crise. Elles ont frôlé la faillite du fait de leurs investissements aux Etats-Unis. Le régulateur boursier allemand, la BaFin, a alors estimé que le pays était "menacé de la plus grave crise financière depuis 1931".

Pour autant, peu d'analystes imaginent que le système bancaire mondial soit menacé. "Les risques sont sans doute surestimés", juge Cyril Regnat chez Natixis. Les grandes banques ont cumulé suffisamment de profits aux cours des dernières années pour éponger d'éventuelles pertes.

Néanmoins, "les chiffres qui circulent effraient", concède un courtier. Mardi, une note de Barclays mentionnait le montant de 1 400 milliards de dollars (1 023 milliards d'euros) de produits financiers que les banques pourraient devoir refinancer. Et plus la crise s'aggrave plus ces montants grimpent.

Les banques centrales peuvent-elles résorber la crise ? Les autorités monétaires ne peuvent que "soulager" le système bancaire en ouvrant temporairement des facilités de crédit. La plupart des banques centrales "injectent" régulièrement depuis début août des dizaines de milliards d'euros dans le circuit monétaire. Mais ces mesures ne sont que temporaires. Les sommes déversées sont en fait des prêts exceptionnels accordés aux banques à 24 heures, à une semaine, ou à trois mois. Et les banques ont déjà ou vont rembourser ces crédits. Pour avoir plus d'impact, la Fed a, le 17 août, abaissé l'un des taux de refinancement des banques. Sans succès durable.

A l'instar du président de la Deutsche Bank, Joseph Ackermann, Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, a déclaré, jeudi, que "l'ingrédient principal qui manque c'est la confiance". Les craintes actuelles sont "dues pour une grande partie à l'absence de transparence suffisante sur les risques pris" par les banques, a-t-il ajouté.

L'économie est-elle en danger ? Jeudi, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu'il réviserait à la baisse ses prévisions de croissance pour 2008 aux Etats-Unis (2,8 % actuellement) et en zone euro (2,5 %) pour prendre en compte la crise financière.

La situation économique américaine, déjà en phase de ralentissement, est pénalisée. Selon l'association des banques hypothécaires, MBA, le nombre de saisies de logements a atteint un niveau record au deuxième trimestre aux Etats-Unis, et plus de 5 % des ménages américains ont eu des retards de remboursement. En outre, 35 000 emplois ont été supprimés dans le secteur financier au mois d'août. La banque Lehman Brothers vient d'annoncer 850 licenciements.

La crise des subprime se mue aussi en crise généralisée du crédit (crédit crunch). Des sociétés qui peinent à se financer, jusqu'aux crédits immobiliers et à la consommation qui risquent d'augmenter, c'est tout le système financier qui commence à se gripper.

Claire Gatinois et Cécile Prudhomme, Le Monde 7 septembre 2007

09 septembre, 2007

La crise du marché monétaire fait plonger les actions

Les places boursières européennes ont chuté sur fond d'inquiétudes sur la croissance américaine et de nouvelles tensions sur les marchés monétaires.

(...) La raison ? « Le coeur du problème est la méfiance entre les banques. Celles-ci continuent d'hésiter à se prêter de l'argent entre elles sur fond d'incertitudes concernant l'exposition des unes et des autres au marché des prêts immobiliers américains risqués ("subprime") », souligne Jean-Louis Mourier, stratège chez Aurel Leven. Or, les besoins de liquidités des banques sont d'autant plus importants qu'elles ne parviennent plus à se refinancer sur certains segments du marché monétaires tels les ABCP (« asset backed commercial papers »), qui servent notamment à financer des titres adossés au « subprime ». Moody's a déclaré hier qu'il allait être plus sévère dans ses jugements vis-à-vis des véhicules émettant ces papiers. Certaines banques pourraient donc se retrouver dans une situation difficile.

Cependant, « tant que la méfiance perdure entre les banques, le marché monétaire sera en crise, tant en Europe qu'aux Etats-Unis, menaçant le système de financement d'un resserrement généralisé des conditions de crédit », estime Isabelle Job, économiste au Crédit Agricole. Au coeur de la crise financière, la crise monétaire est devenue l'une des principales préoccupations des banquiers centraux, de la BCE à la Fed. Les opérateurs parient sur une inflexion durable de la politique monétaire. « La BCE devra maintenir ses taux directeurs inchangés pendant un certain temps pour tenter de juguler la crise du marché monétaire, et la Fed pourrait désormais baisser les siens », estime l'un d'eux. Mais cela suffira-t-il à ramener la confiance entre banques ?
Les Echos 6 septembre 2007

Quatre nouvelles entreprises françaises au palmarès de l'éthique

AXA, Essilor, JCDecaux et Sanofi-Aventis sont intégrées à l'indice du développement durable, le Dow Jones Sustainability Index...
Pensez-y lorsque vous verrez l'une des 763 000 affiches publicitaires gérées par JCDecaux dans le monde... par exemple.

07 septembre, 2007

Presque tous les produits alimentaires chinois sont sûrs, assure Hu Jintao

Le président chinois, Hu Jintao, a défendu la qualité des exportations de produits alimentaires de son pays, plusieurs fois mise en doute ces derniers temps à l'étranger, assurant que 99% d'entre elles étaient sûres.

"Entre l'année 2004 et la première moitié de 2007, 99% des exportations (alimentaires) chinoises aux Etats-Unis, au Japon et dans l'Union européenne ont respecté les normes", a-t-il affirmé.

La réputation des produits chinois a été mise à mal ces derniers temps par une série de rappels, notamment de produits de la mer, de nouilles, de fruits et légumes mais aussi de dentifrice ou de jouets.

Cette semaine encore, le géant américain du jouet Mattel a décidé un nouveau rappel massif de jouets fabriqués en Chine.
AFP 5 septembre 2007

Le 1% qui ne respecte pas les normes représente quand même pour 20 milliards de dollars de produits...

USA: les sociétés de crédit immobilier font le ménage dans leurs effectifs

ragilisées par la crise de l'immobilier, les sociétés américaines de crédit hypothécaire continuent de faire le ménage dans leurs effectifs, pour s'adapter à une situation que les analystes craignent voir perdurer pendant encore plusieurs trimestres.
Jeudi, plus de 3.000 licenciements ont été annoncés dans le secteur du crédit hypothécaire, venant s'ajouter aux plus de 35.000 emplois supprimés dans le secteur financier sur le seul mois d'août.
Voulant s'ajuster "à l'environnement du marché", la banque Lehman Brothers va supprimer 850 emplois. Ses activités hypothécaires vont faire l'objet d'un "redimensionnement" aux Etats-Unis et à l'international.
Le groupe de services financiers National City a indiqué aux analystes avoir pris "des mesures agressives dans son activité de prêts hypothécaires et de prêts adossés à l'immobilier afin de répondre aux changements survenus sur le marché". Conséquence: plus de 1.300 suppressions d'emplois.
Selon la presse, Countrywide, leader du prêt hypothécaire, va de nouveau supprimer 900 emplois, en plus des 500 déjà annoncés, et malgré un renflouement récent de 2 milliards de dollars par Bank of America.
Si la fragilité des crédits hypothécaires à risques ("subprime") et du marché immobilier aux Etats-Unis a commencé à poindre au printemps, fermetures, faillites par dizaines et licenciements se sont multipliés depuis.
Lehman Brothers avait ainsi déjà annoncé 1.200 licenciements fin août avec la fermeture d'une filiale spécialisée, BNC Mortgage.
Selon une étude du cabinet Challenger, Gray & Christmas, sur les 79.459 licenciements annoncés en août, "près de la moitié" ont affecté le secteur de la finance. Les licenciements y ont "atteint un record, des douzaines d'organismes de prêts immobiliers et hypothécaires ayant ployé sous la pression du marché immobilier américain", notaient les experts du cabinet.
AFP 7 septembre 2007

Les professionnels de l'immobilier en accusation

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dénonce les "infractions trop nombreuses" commises aussi bien par les agents immobiliers (trois sur quatre), les syndics d'immeubles que les promoteurs de maisons individuelles.

Haro sur les professionnels de l'immobilier. Selon la dernière enquête menée par la Direction de la Répression des fraudes (DGCCRF) et publiée dans son trimestriel Concurrence et Consommation, à paraître vendredi 7 septembre, les abus sont légion, avec notamment les trois quarts des agences contrôlées en infraction. Mais aucun acteur de la filière n'échappe aux critiques: des spécialistes des diagnostics techniques (termites, plomb, amiante…) aux promoteurs en passant par les syndics...

D'après la DGCCRF, « les pratiques constatées ne sont pas satisfaisantes et justifient le maintien de la vigilance de l'administration ». Un constat préoccupant, « même s'il convient de relativiser ces dérives, nuance paradoxalement pour LExpansion.com un responsable de la DGCCRF. Car sur un marché toujours tendu et ultra-concurrentiel, avec une demande supérieure à l'offre, il est inévitable que des agences cherchent à en profiter avec parfois des comportements border-line ».

Le service de Répression des fraudes note la présence de « professionnels peu scrupuleux », recourant à des « pratiques commerciales abusives ou anti-concurrentielles ». Pour étayer ses accusations, l'administration a effectué en 2006 16.700 actions de contrôles (plusieurs contrôles possibles dans une même agence par exemple) partout en France. Soit 60% de plus que l'année précédente. Et manifestement, les contrôles étaient « pleinement justifiés » au vu des « infractions trop nombreuses » relevées. De quoi inciter la Fnaim, la Fédération nationale de l'immobilier, à tirer la sonnette d'alarme et à appeler « la profession toute entière à réagir » ; un monde qui n'a du reste cessé de gonfler depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, passant de quelque 17.000 cartes professionnelles à 26.000 à présent.

Dans le détail, les agences immobilières sont les plus touchées : 77,5% des officines inspectées (soit 830 sur 1070) sont tout bonnement hors-la-loi, avec souvent des cas lourds justifiant des poursuites judiciaires (154 procès-verbaux dressés et 42 rapports rédigés). En clair, certaines agences n'ont même pas la fameuse carte obligatoire ou bien celle-ci est périmée; d'autres forcent les ventes avec le démarchage à domicile. « Mais les écarts les plus fréquents, confie un responsable de la DGCCRF, tiennent au défaut d'information des consommateurs et à la loyauté des transactions. Dans le premier cas, l'agence par exemple ne mentionnera pas le bon métrage ou bien omettra de préciser les modalités de ses honoraires ; dans le second, c'est presque pire, elle mettra en vente un bien qui n'est pas ou plus disponible ou encore attirera le client en mentionnant des opérations effectuées par ses concurrents ». Bref, c'est la jungle. La Fnaim relève d'ailleurs que « trop souvent les dirigeants des cabinets récents ne sont pas ou mal formés à l'exercice de ce métier ».

Les syndics de copropriétés n'échappent pas aux critiques. Dans son coup de filet, la DGCCRF a effectué 50 « rappels à la réglementation » et 5 procès-verbaux pour « défaut d'affichage des prix et publicités trompeuses ». Parmi les arnaques les plus courantes ? Des prestations facturées hors forfait de gestion courante, des clauses abusives ou bien absence d'appel d'offres pour les travaux. Les spécialistes des diagnostics sont également épinglés. Sur 420 sociétés passées au crible dans une soixantaine de départements, la moitié ont fait l'objet de rappels à la réglementation. Là encore, pour tromperie et publicité mensongère. Le plus souvent, les prix s'avèrent opaques et l'indépendance de ces professionnels est sujette à caution. Certains allant jusqu'à verser 15 à 30% de leur chiffre d'affaires à l'agence ou au syndic qui les auront recommandés. Enfin, les promoteurs de maisons individuelles sont rattrapés par le scandale. D'après la DGCCRF, 74% des entreprises auditées seraient en infraction. Soit 222 cas sur 300 observés. Les préjudices subis par les acheteurs portent souvent sur l'absence de contrat écrit et les défauts de garantie de livraison. De même, les délais de rétractation ne sont pas toujours respectés.
L'Expansion 6 septembre 2007

06 septembre, 2007

Rapport sur la mondialisation remis à M. Sarkozy : Hubert Védrine incompétent sur le nucléaire

e Réseau "Sortir du nucléaire" exprime sa plus grande surprise en lisant dans la rapport remis hier par Hubert Védrine au Président de la République, que "le recours au nucléaire civil va se redévelopper pour des raisons évidentes de besoin énergétique et de lutte contre l'effet de serre"

La réalité est exactement inverse : en majorité, les 432 réacteurs nucléaires en service sur la planète sont anciens et vont fermer dans les 20 ans. Déjà, sept réacteurs ont définitivement fermé le 1er janvier dernier : deux à Dungeness et deux à Sizewell (Angleterre), deux à Kozlodoui (Bulgarie), et un à Bohunice (Slovaquie). Ce n'est que le début d'un processus irréversible. Certes, de nouveaux réacteurs vont hélas être construits dans un certain nombre de pays, mais ils ne feront que freiner le déclin de l'atome sur Terre.

D'ailleurs, le 10 novembre 2006, Claude Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), pourtant très favorable au nucléaire, a déclaré : "La tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité." CQFD.

Par ailleurs, le prix de l'uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) a été multiplié par 15 en quelques années, et va continuer à monter en flèche. Cette flambée n'est d'ailleurs pas due à une demande croissante, contrairement à ce qui est parfois prétendu : le nombre de réacteurs en service sur la planète a commencé à diminuer. Ce phénomène est dû à l'épuisement des stocks d'uranium d'origine militaire, déclassés par la Russie et les USA et fournis comme combustible pour les réacteurs nucléaires.

En conclusion, contrairement à ce que prétend avec légèreté M. Védrine - mais n'est-ce pas pour plaire à M. Sarkozy dont les penchants pour l'atome sont bien connus, à tel point qu'il vient de passer un accord nucléaire avec le dictateur libyen Kadhafi ? - le nucléaire ne va pas se développer sur la planète. La part du nucléaire dans la consommation mondiale d'énergie va rester en dessous de 2%, chiffre actuel, une part si faible que sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique est quasi nulle.

Par contre, le risque nucléaire reste maximal : comme l'a montré Tchernobyl, un seul réacteur peut contaminer un continent entier. De fait, bien que sa part dans l'énergie mondiale soit très faible, le nucléaire doit être combattu jusqu'à ce que sa part soit ramenée... à zéro.
Réseau Sortir du nucléaire, 6 septembre 2007

Les groupes du CAC 40 toujours en grande forme


En moyenne, les vedettes de la Bourse de Paris affichent des profits semestriels en hausse de 14 %. Ils profitent de la forte croissance mondiale. Mais, si les groupes financiers sont à la fête, des industriels commencent à connaître plus de difficultés.

Toujours plus haut ! Au premier semestre, les très grandes entreprises françaises ont une fois de plus engrangé des profits record. Toutes celles du CAC 40 n'ont pas fourni de comptes au 30 juin : Lagardère ne le fera que le 12 septembre, avec un peu de retard par rapport aux obligations réglementaires, tandis que Pernod Ricard publiera le 20 septembre les chiffres annuels pour son exercice décalé. Mais en rapprochant les données des 38 autres groupes, la tendance est nette. En un an, leur bénéfice net cumulé a grimpé de 14 %, pour atteindre 51,7 milliards d'euros.

Clairement, les poids lourds de la Bourse de Paris continuent à bénéficier d'une conjoncture économique porteuse, avec une croissance mondiale élevée. Très internationalisés, ce sont eux qui peuvent le plus aisément capter une part de l'essor de la Chine, de l'Inde ou de la Russie, et compenser ainsi l'atonie du marché français.
Les Echos 5 septembre 2007

03 septembre, 2007

Le capitalisme, de bulle en bulle

Michel Aglietta est professeur d'économie à l'université de Nanterre et conseiller scientifique au Centre d'études prospectives et d'informations internationales.

La crise financière de cet été s'inscrit dans une longue liste de crises depuis la Thaïlande en 1997 jusqu'à la chute des valeurs Internet en Bourse en 2001. Le capitalisme est-il condamné à l'instabilité permanente ?


Les marchés financiers se focalisent successivement sur certains actifs : Bourse, immobilier, matières premières, etc. Souvent les actifs élus par la spéculation sont ceux qui bénéficient d'innovations. Les opérateurs pensent qu'ils vont s'apprécier, lèvent avec facilité des fonds considérables pour les acheter et, en conséquence, les prix, en effet, montent. C'est un processus autorenforçant puisque les prix plus élevés permettent de réapprécier les risques à la baisse et donc d'emprunter encore plus pour acquérir encore plus. Ce processus qui lie l'expansion du crédit et la hausse du prix des actifs est caractéristique du capitalisme financier actuel, libéralisé et mondialisé. On passe de bulle en bulle puisque ce système n'est doté d'aucun frein interne. Il faudrait que des investisseurs, avec une vision de long terme, disent : "Stop, les prix ont perdu tout rapport avec les valeurs fondamentales", et revendent alors que les prix montent encore. Mais aucun des gestionnaires de fonds ne raisonne ainsi. Tous sont mobilisés sur des profits à trois mois et leurs rémunérations au bonus les poussent simultanément dans le même sens. Les banques se sont converties, elles aussi, à évaluer leurs risques en se référant soit aux agences de notations, soit à des modèles internes, mais de toute façon calés sur les valeurs de marché. Résultat : pas de mécanisme stabilisateur. C'est l'organisation même de la finance moderne qui cause les bulles successives. (...)
Le Monde 1er septembre 2007