e Réseau "Sortir du nucléaire" exprime sa plus grande surprise en lisant dans la rapport remis hier par Hubert Védrine au Président de la République, que "le recours au nucléaire civil va se redévelopper pour des raisons évidentes de besoin énergétique et de lutte contre l'effet de serre"
La réalité est exactement inverse : en majorité, les 432 réacteurs nucléaires en service sur la planète sont anciens et vont fermer dans les 20 ans. Déjà, sept réacteurs ont définitivement fermé le 1er janvier dernier : deux à Dungeness et deux à Sizewell (Angleterre), deux à Kozlodoui (Bulgarie), et un à Bohunice (Slovaquie). Ce n'est que le début d'un processus irréversible. Certes, de nouveaux réacteurs vont hélas être construits dans un certain nombre de pays, mais ils ne feront que freiner le déclin de l'atome sur Terre.
D'ailleurs, le 10 novembre 2006, Claude Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), pourtant très favorable au nucléaire, a déclaré : "La tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité." CQFD.
Par ailleurs, le prix de l'uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) a été multiplié par 15 en quelques années, et va continuer à monter en flèche. Cette flambée n'est d'ailleurs pas due à une demande croissante, contrairement à ce qui est parfois prétendu : le nombre de réacteurs en service sur la planète a commencé à diminuer. Ce phénomène est dû à l'épuisement des stocks d'uranium d'origine militaire, déclassés par la Russie et les USA et fournis comme combustible pour les réacteurs nucléaires.
En conclusion, contrairement à ce que prétend avec légèreté M. Védrine - mais n'est-ce pas pour plaire à M. Sarkozy dont les penchants pour l'atome sont bien connus, à tel point qu'il vient de passer un accord nucléaire avec le dictateur libyen Kadhafi ? - le nucléaire ne va pas se développer sur la planète. La part du nucléaire dans la consommation mondiale d'énergie va rester en dessous de 2%, chiffre actuel, une part si faible que sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique est quasi nulle.
Par contre, le risque nucléaire reste maximal : comme l'a montré Tchernobyl, un seul réacteur peut contaminer un continent entier. De fait, bien que sa part dans l'énergie mondiale soit très faible, le nucléaire doit être combattu jusqu'à ce que sa part soit ramenée... à zéro.
Réseau Sortir du nucléaire, 6 septembre 2007
06 septembre, 2007
Rapport sur la mondialisation remis à M. Sarkozy : Hubert Védrine incompétent sur le nucléaire
à 11:12 AM
Libellés : santé et environnement
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