06 juillet, 2007

Une grave crise financière autour du métro de Londres - TRANSPORTS URBAINS METRONET

La société privée chargée de la maintenance du plus vieux métro du monde, dont la filiale d'EDF en Grande-Bretagne est actionnaire, réclame 1 milliard de livres à l'exploitant public, lié à la mairie de Londres.

Qui doit payer pour mettre fin aux pannes incessantes du métro de Londres? Metronet, la société privée qui gère la maintenance des deux tiers du plus vieux réseau du monde, réclame, pour commencer, 992 millions de livres à London Underground, l'exploitant lié à la mairie de Londres. Mais le montant total devrait atteindre quelque 2 milliards de livres. Le consortium regroupant EDF Energy (la filiale britannique d'EDF), le canadien Bombardier, la compagnie d'eau Thames Water et les spécialistes de l'ingéniérie et du BTP Atkins et Balfour Beatty, évalue les surcoûts liés à des spécifications de l'opérateur public qui n'étaient pas prévues dans le contrat initial, signé en 2003. « Nous sommes confiants de récupérer une large partie de ces sommes auprès de London Underground », soutient Graham Pimcott, le président de Metronet.

Un arbitre va trancher

L'accusé réplique que les coûts supplémentaires reflètent l'incapacité du consortium à mettre en place de « bonnes pratiques ». « Prendre des contrats aussi généreux et échouer aussi lamentablement, suggère que [les membres du consortium] sont les pires responsables d'entreprise jamais rassemblés en un endroit », s'est agacé, en mars, Ken Livingstone, le maire de Londres, à qui revient la tutelle du métro et des bus de la capitale britannique. Le conflit sera tranché par un arbitre, Chris Bolt, comme le veut la procédure dans ce type contrats publics privés (PPP). Ce dernier a promis de donner un premier verdict au mois de décembre. Les exigences de Metronet concernent 7 années et demie du contrat de maintenance des lignes Bakerloo, Central, Victoria et Waterloo & City. Le consortium, qui s'est vu couper les crédits par ses banques, exige une injection de cash de 400 millions de livres de la part de London Underground pour faire face aux factures à venir. « Là où nous avons fait des erreurs, nos actionnaires en ont supporté les coûts », soit 175 millions de livres, précise Graham Pimcott. Pour éviter une crise financière, les actionnaires ont garanti un prêt de 1,6 milliard de livres. Le dossier des cinq lignes restantes sera soumis à l'arbitre, dans un second temps, avec encore 1 milliard de livres à la clef.

Les Echos 2 juillet 2007

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