Les baisses de prix de l'électricité et du gaz, espérées par les usagers, se sont plutôt traduites par des hausses dans les pays européens qui ont déjà libéralisé leurs marchés, il est vrai dans un contexte d'explosion des prix des hydrocarbures.
Le 1er juillet marque l'ouverture complète du marché européen de l'énergie, déjà ouvert aux entreprises depuis le 1er juillet 2004. Les particuliers pourront désormais choisir leur fournisseur d'électricité et de gaz.
Cette libéralisation engagée depuis 1996 pour l'électricité et 1998 pour le gaz est déjà effective dans une dizaine de pays en Europe.
Mais elle a coïncidé, dans un contexte mondial de consommation croissante d'énergie, avec une explosion des prix du pétrole, sur lesquels sont indexés les prix du gaz, tandis que les prix de l'électricité sont liés en partie à ceux du gaz.
"Il n'y a pas de vraie concurrence, les prix ont monté, bref, c'est un désastre", déplore David Ortega, responsable des affaires européennes de l'association espagnole de consommateurs Ocu.
En Espagne, la libéralisation complète du marché a eu lieu le 1er janvier 2003.
Selon M. Ortega, même les tarifs réglementés, fixés par les pouvoirs publics, ont augmenté, sous la pression des distributeurs et des producteurs d'énergie désireux de compenser la hausse des coûts de production.
En République tchèque, l'ouverture du marché de l'électricité en 2006 et du gaz en janvier "n'a pas fonctionné comme prévu", reconnaît Jiri Barton, président de l'Association des patrons du secteur énergétique.
Les prix de l'électricité ont grimpé en l'occurence de 51% depuis la libéralisation. "Les prix n'ont pas baissé et je ne sais pas si la situation va beaucoup s'améliorer", ajoute M. Barton.
Les marchés sont restés dominés par les principaux fournisseurs, RWE Transgas pour le gaz et CEZ pour l'électricité, qui "ont une position dominante dont ils peuvent abuser", explique Karel Simek, président de l'Association des plus grands consommateurs tchèques d'énergie.
En Suède, où le marché de l'électricité est entièrement dérégulé depuis 1996, les prix ont dans un premier temps baissé avant d'augmenter de 59 à 74%, ce qui a conduit des consommateurs à porter plainte.
En Allemagne, où le marché est dérégulé depuis 1998, les factures sont salées pour les consommateurs et le marché reste dominé par quelques mastodontes, tels que EON ou RWE.
Même dans les pays où changer de fournisseur permettait de faire des économies, les ménages ont été peu nombreux à franchir le pas.
Ainsi en Autriche, la dérégulation a fait baisser les prix selon le régulateur autrichien E-control mais "cela ne fait qu'un ou deux ans que les consommateurs pensent à changer de compagnie d'électricité".
Au Royaume-Uni, les prix ont baissé après l'ouverture des marchés aux ménages en 1998-1999, mais au détriment des services et moyennant une surveillance constante du régulateur qui pousse sans cesse la clientèle à changer d'opérateur pour maintenir l'émulation.
Des vendeurs rémunérés à la commission forcent littéralement l'entrée des maisons, promettant CD et tickets d'avions gratuits en échange d'une signature.
Pour éviter ces dérives, le gouvernement a créé en 2000 un double gendarme, le régulateur Ofgem, et Energywatch, chargé de régler les problèmes concrets des consommateurs.
Les prix britanniques sont restés bas, mais ils figurent parmi ceux qui ont le plus augmenté en Europe entre 2005 et 2006. "Le prix du gaz a grimpé de 70% depuis 2003, et celui de l'électricité de 52%", remarque Allan Asher, directeur général d'Energywatch.
AFP 27 juin 2007
04 juillet, 2007
UE: la libéralisation de l'énergie plutôt marquée par une hausse des prix
à 10:00 AM
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