05 novembre, 2007

Grenelle de l'environnement. Sarko, nouvel écolo ?

AVOUONS-LE, on n’y croyait pas. Les belles promesses du Grenelle nous semblaient bien pieuses. On se disait : les lobbys vont l’emporter, Borloo va céder, le président va les écouter. On avait tort ? Voilà que Sarkozy, hier encore défenseur acharné du nucléaire français, se pose en chantre du fameux principe de précaution, veut faire de la France un pays leader en matière d’énergies renouvelables, un modèle écologique pour le monde entier. Ses décisions ?

Elles sont historiques : moratoire sur les cultures commerciales des OGM; réduction de 50% des pesticides; suspension des projets de construction de nouveaux incinérateurs ; création d’une taxe-carbone "climat-énergie" ; instauration d’un "droit à la transparence totale" de l’information, "y compris sur le nucléaire", création d’un "programme national de développement durable"…

C’est une vraie révolution que nous propose le président. Trop beau pour être vrai ? On voudrait tellement y croire à ce "tsunami" vert, ces annonces aussi éco vertueuses que respectueuses des intérêts de chacun. Relisons donc les belles promesses plus attentivement : sur les OGM, il annonce un moratoire, mais rajoute, "en attendant une mission d’expertise". Sur la transparence de l'information sur le nucléaire, il glisse, discrètement, "hors secret industriel ou sûreté nationale". Sur la réduction de 50% des pesticides, il ajoute "si possible dans dix ans".

Sur l’arrêt des projets de nouveaux incinérateurs, c’est encore plus frappant : il ajoute : "à moins qu’ils ne soient envisagés en ultime recours". On le voit : Nicolas Sarkozy excelle dans les effets d’annonce, il maîtrise toutes les ficelles du discours, il use et abuse de toutes les "ruses" orales pour noyer le poisson : finalement, beaucoup de plans, de mesures temporaires, mais rien de concret. Paroles, paroles, paroles.
Sortir du nucléaire 25 octobre 2007

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