04 février, 2006

Licenciements en rafale chez les équipementiers automobiles français

Rien que depuis le 1er janvier dernier, les annonces de plans sociaux se succèdent, et plus de 1.400 emplois ont été sacrifiés chez les équipementiers auto, qui font travailler quelque 126.700 personnes dans l'Hexagone. Sans compter les entreprises placées dans le même temps en redressement judiciaire pour tenter de retrouver un peu d'oxygène : le plasturgiste NP Sainte-Savine, près de Troyes (234 salariés), Atlancim Ingénierie (211) ou encore Burgess Norton (70), spécialiste des axes de piston, qui vient de frôler la liquidation.

A Rennes, CF Gomma vient d'annoncer 328 licenciements économiques sur un total de près de 2.000 personnes pour s'adapter à la baisse des livraisons pour PSA. Dans le Nord, l'américain Delphi, lui-même sous la protection du chapitre 11 aux Etats-Unis, va se séparer de 229 salariés sur ses deux sites près de Douai consacrés aux compresseurs pour systèmes de climatisation. A Vierzon (Cher), le spécialiste des roulements Timken licencie 122 personnes sur 363, sans compter les 20 intérimaires non repris sur son site de Marommes (Seine-Maritime), anticipant une baisse prévue d'activité de quelque 25 % en 2007, comme plusieurs de ses confrères. La fin de vie de la Peugeot 206 en Europe est l'une des causes de ce recul.

Le décompte se poursuit en Gironde, chez Le Bélier, qui doit lancer un nouveau plan social concernant 190 postes sur son site de Verac, après 86 suppressions récentes. Spécialiste des pièces de fonderie (culasses, pièces de frein, etc.), l'entreprise s'efforce de répercuter dans ses prix de vente la hausse des cours de l'aluminium, mais doit en outre supporter celle des factures d'énergie et le plafonnement des marchés automobiles. Quant à Valeo, il n'exclut pas de délocaliser vers la Slovaquie une partie de l'activité de son usine d'Abbeville (Somme).

De façon générale, les constructeurs auto imposent des baisses de prix constantes à leurs équipementiers (de l'ordre de 5 % par an en moyenne), mais les choses se compliquent très sérieusement quand cette politique s'accompagne d'une réduction des volumes à fabriquer. C'est ce qui se passe par exemple chez Cadence Innovation (ex-Peguform France), qui va licencier 194 employés sur 1.400 dans trois de ses sites français (Haut-Rhin, Eure et Pas-de-Calais). Le plasturgiste spécialisé dans les pare-chocs déplore lui aussi une contraction de 25 % de son activité prévisionnelle, essentiellement auprès de Renault et de PSA, et doit se diversifier, notamment dans les planches de bord.

* Valeo SA
* Renault SA
* CF Gomma
* Timken Co
* Delphi Corp

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