30 mai, 2006

La dérégulation fait exploser les prix de l'électricité

En un an, la facture d'électricité des entreprises sur le marché dérégulé a fait un bond de 48%, ce qui la place au 5ème rang des pays les plus chers. Pour les particuliers, le marché s'ouvrira à la concurrence le 1er juillet 2007.

Haditha, massacre de sang-froid couvert par les marines

Au départ, le carnage d'Haditha était une rumeur parmi d'autres, une horreur commise dans des conditions mal définies, une image brouillée par des récits et des rapports contradictoires. Puis, lorsque le magazine Time est allé poser des questions dans le village irakien, au début de l'année, l'image s'est précisée : des marines américains, le 19 novembre 2005, ont tué des familles entières, au petit matin, dans leurs maisons lors d'une opération de représailles.

19 mai, 2006

Un rapport met en doute la sécurité des réacteurs nucléaires EPR face à une attaque terroriste


L'analyse réalisée par John H. Large révèle ainsi que pour évaluer les conséquences de l'impact d'un avion de ligne intentionnellement précipité sur un réacteur EPR, EDF se contente d'extrapoler à partir d'une étude d'impact sur la chute accidentelle d'un avion de chasse, plus petit et contenant beaucoup moins de carburant... Autre point tout aussi surprenant : pour estimer les conséquences radiologiques d'une attaque terroriste, EDF se fonde sur des évaluations réalisées à partir de scénarios d'accident élaborés avant les attentats du 11 septembre 2001.

"Finalement, je ne suis pas surpris des remous provoqués par la divulgation de ce document. Non pas parce qu'il révèlerait des détails très sensibles sur la conception de l'EPR, ce qui n'est certainement pas le cas, mais plutôt parce qu'il dévoile ce qui ressemble à un manque quasi total de préparation pour se prémunir d'une attaque terroriste, souligne l'expert britannique John H. Large. Et que penser du fait qu'EDF confesse ne pas se considérer comme responsable de la protection contre l'ensemble des actes terroristes imaginables, et affirme que c'est du seul ressort de l'Etat français."

Censure du débat public, refus d'informer, mépris des citoyens, mesure éculées d'intimidation des opposants... Greenpeace estime que ces méthodes éculées employées par l'Etat sont intolérables : EDF*, Areva** et le gouvernement français doivent maintenant s'expliquer et publier l'ensemble de la documentation relative à la sûreté de l'EPR.

* EDF SA
** Areva

16 mai, 2006

Neelie Kroes éclaboussée par une affaire de blanchiment

Banale transaction a priori, la vente de deux biens immobiliers lui appartenant s'est récemment conclue aux Pays-Bas pour 4,3 millions d'euros. Une somme rondelette mais qui n'efface pourtant pas une perte sèche de 1,8 million d'euros dans les comptes personnels de Mme la commissaire. La femme d'affaires avait en effet déboursé 6,1 millions d'euros pour cet achat cinq ans auparavant. De quoi se poser des questions.

Une affaire embarrassante à plus d'un titre. D'abord Neelie Kroes s'était engagée à prendre ses distances avec le monde des affaires. Avant de se retrouver à la tête de l'une des plus puissantes administrations européennes, susceptible d'infliger des millions d'euros d'amendes aux entreprises, Neelie Kroes siégeait dans les conseils de surveillance d'une quarantaine de grandes sociétés européennes.

Or, voici encore deux semaines, elle bénéficiait toujours de la garantie financière de Jan-Dirk Paarlberg, un magnat de l'immobilier néerlandais, caution depuis le début dans l'opération de financement pour l'achat de ces biens immobiliers. D'où l'ire de plusieurs parlementaires européens, certains ayant voici quelques jours même demandé par écrit des explications au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Mais l'affaire se corse surtout avec cette histoire de blanchiment d'argent sale éclaboussant tout l'entourage de Jan-Dirk Paarlberg. Et pour cause, ce riche entrepreneur est soupçonné d'avoir recyclé une partie d'un magot provenant d'opérations de chantage orchestrées par l'ex-kidnappeur de Freddy Heineken, Willem Holleeder. Un homme peu scrupuleux qui, après avoir purgé sa peine de prison et repris ses activités criminelles, s'est dernièrement fait à nouveau coffrer.

12 mai, 2006

Les grandes oreilles de la NSA aux Etats-Unis

L'agence américaine chargée du renseignement électronique, la NSA, collecterait en secret et sans mandat judiciaire depuis le 11 septembre 2001 des relevés d'appels téléphoniques passés par des millions d'Américains, des révélations qui ont fait scandale aux Etats-Unis.

(...)«C'est la plus grande base de données jamais constituée dans le monde», selon une des sources ayant une connaissance directe du dossier. Il s'agit pour la NSA d'étudier comment les réseaux terroristes entrent en contact les uns avec les autres et quels sont leurs liens.

Ces révélations viennent s'ajouter à celles publiées en décembre par le New York Times sur un autre programme de la même NSA pour écouter des appels téléphoniques entre les Etats-Unis et l'étranger, qui a été autorisé en 2002 par Bush toujours sans mandat.

Les révélations ont suscité de vives réactions au Congrès. Le sénateur démocrate Patrick Leahy s'est offusqué de l'existence de ce programme. «Il faut qu'on sache ce que notre gouvernement fait en espionnant des Américains», a-t-il déclaré.

Selon USA Today, une compagnie téléphonique, QWest, a refusé de livrer des relevés téléphoniques «parce qu'elle était inquiète des conséquences légales qu'il y aurait à fournir au gouvernement des informations concernant ses clients sans mandat judiciaire», alors que d'autres, comme ATT, Verizon et BellSouth, ont accepté de renseigner les grandes oreilles de la NSA.

* AT&T Corp
* Bellsouth Corp.
* Verizon Wireless

10 mai, 2006

La France pourrait abandonner le nucléaire en 40 ans


Que se passerait-il si la France abandonnait le nucléaire civil, qui représente aujourd'hui près de 80% de sa production électrique, au profit d'énergies plus propres? Le cas a été étudié par l'institut de recherche américain Institute for Energy and Environmental Research, qui joue un rôle de consultant sur les énergies alternatives auprès du conseil des gouverneurs des Etats américains. Partant du constat que, malgré son option majoritairement nucléaire, énergie dite propre, la France voit ses émissions de gaz à effet de serre augmenter à cause des transports polluants, l'étude démontre qu'avec des technologies déjà existantes et une nouvelle politique énergétique, le pays pourrait se passer du nucléaire d'ici trois ou quatre décennies et en même temps réduire ses émissions de Co2 de 40%. L'étude se base sur une sortie progressive du nucléaire d'ici 2040 passant par la fermeture des centrales lorsqu'elles sont arrivées en fin de vie (en moyenne après 40 ans d'existence) pour éviter de gaspiller les investissements massifs qu'elles ont engloutis et assurer une transition vers le non-nucléaire. Les économies réalisées serviraient à développer les sources alternatives d'énergie, solaire, éolienne, hydroélectrique. La principale source pour la production d'électricité serait le gaz naturel (46% en 2040) car les réserves sont larges et géographiquement très étendues sur la planète. L'éolien, pas encore assez développé notamment en mer le long des côtes, devrait permettre de fournir 30% de l'électricité en France en 2040 à des prix comparable à ceux de l'énergie nucléaire actuellement. Par le biais de normes sévères, l'étude propose de réduire considérablement la consommation d'électricité et d'énergie - passer à une consommation d'essence de 2,4L/100 km pour les véhicules particuliers d'ici 2030 contre 6,5L/100 actuellement, par exemple - et couper ainsi sérieusement dans les émissions de CO2. Il faudrait aussi opter davantage pour le ferroutage au niveau européen pour le fret, selon les auteurs du rapport. Dans les habitations, immeubles commerciaux et industriels, l'utilisation de technologies de pointe pour le chauffage, l'eau chaude et l'éclairage notamment permettront aussi de réduire fortement la consommation d'énergie et par conséquent les émissions de CO2.

08 mai, 2006

L'anti-Hollywood turc à l'assaut des crimes états-uniens [Voltaire]

L'industrie états-unienne du divertissement est parvenue au fil des années à construire des représentations caricaturales des adversaires désignés de Washington. Le cinéma hollywoodien a successivement fait du Russe, du Vietnamien, puis du Sud-Américain et de l'Arabe des figures méprisables ou grotesques, ennemies des États-Unis et du « monde libre » que cet État incarne dans sa propre production audiovisuelle. Le film turc La Vallée des loups ' Irak, de Serdar Akar, exploite les ficelles du cinéma d'action hollywoodien au service du message inverse : les États-Unis sont une puissance impérialiste qui opprime les peuples du Proche-Orient. Mireille Beaulieu analyse ce film qui a suscité des critiques de la presse dominante occidentale d'autant plus virulentes qu'il reflète ses préjugés comme un miroir.