21 juillet, 2005

En Inde, la délocalisation grimpe les échelons

Après les centres d'appels, l'analyse financière : Office Tiger, à Chennai, travaille pour des clients du monde entier en un temps record, avec des coûts imbattables.

En France, deux millions de salariés sont exposés à des cancérogènes

EN 2003, en France, 2 370 000 salariés étaient exposés à des produits cancérogènes. Ces résultats, publiés dans le numéro de juillet de Premières synthèses , édité par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares, ministère de l'emploi), proviennent de l'exploitation de l'enquête Sumer 2003.

Dans cette étude, 1 800 médecins enquêteurs ont recherché l'exposition possible d'une population de 50 000 salariés à 83 produits chimiques. Parmi les salariés de l'enquête, 13,5 % sont exposés à un ou plusieurs produits cancérogènes, un chiffre qui a augmenté d'un point au cours des dix dernières années.

Les esclaves des vergers

« Bouge ! Ne pas bouger. Va te coucher. 700 euros. » Ces mots écrits en noir sur une pancarte blanche ont fait leur apparition, mardi dernier, au bord de la nationale 113. À l?entrée du domaine de Cossure, une centaine de salariés agricoles saisonniers - tous marocains - tiennent un piquet de grève. Ils réclament à leur employeur le paiement des heures supplémentaires effectuées en 2004. Derrière eux, pêchers et abricotiers s?étalent sur des centaines d?hectares. On y entend les cigales. Un petit coin typique de Provence qui s?offre à tous ceux qui empruntent cette route nationale, menant de Marseille à Montpellier, via Martigues, Arles et la Camargue.

Cartels à tous les rayons

De l'artisan à la multinationale, le Conseil de la concurrence épingle dans son rapport annuel les ficelles des entreprises qui s'affranchissent des règles du marché.

C'est pénible, la concurrence. Nombre d'entreprises tentent de s'en affranchir via des cartels, des abus de position dominante et autres embrouilles sur les marchés. Avec la publication hier de son rapport annuel, le Conseil de la concurrence a mis en lumière nombre de pratiques ordinaires, et dont l'autorité indépendante a sanctionné les plus criantes. Petite plongée dans le monde radieux de la concurrence libre et non faussée.

* Lactalis
* Connex
* JCDecaux SA
* France Télécom

En prison pour avoir protégé ses sources

Judith Miller, journaliste au «New York Times», refuse de révéler à la justice américaine le nom d'un de ses informateurs dans une affaire impliquant la Maison Blanche.

Depuis deux ans, elle refuse de donner le nom d'une personnalité du gouvernement ­ qu'on soupçonne être Karl Rove, le conseiller politique de Bush ­ qui a révélé à plusieurs journalistes l'identité d'un agent spécial de la CIA, Valerie Plame, ce qui constitue un crime fédéral

La bière libre

La première bière «open source» est danoise et s'appelle «Vores Øl» («notre bière»). Un groupe d'étudiants de l'université de Copenhague, au Danemark, a donné naissance fin juin à la première bière libre de droits et sans aucuns secrets de fabrication puisque sa composition est entièrement publique...

L'idée est de voir ce qui se passe lorsqu'une structure «open source» est appliquée à un produit universellement consommé comme la bière. Et si, lorsque de nouvelles versions auront essaimées à partir de «Vores Øl», le breuvage peut donner naissance à une variété de bières supérieures en goût et en créativité à celles des grandes marques qui gardent jalousement leurs secrets de fabrication. Autrement dit, apporter la preuve jusque dans le verre du consommateur qu'une bière appartenant à tous peut être meilleure qu'une Carlsberg ou une Tuborg commercialisée à grands coups de dépenses marketing.

* Carlsberg a/s

Mal de gorge : les antibiotiques locaux supprimés

Tous les médicaments destinés à traiter le mal de gorge et utilisables par voie locale (comprimés à sucer, spray, bains de bouche) seront retirés du marché à compter du 30 septembre 2005...

«L'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) vient d'achever la réévaluation des médicaments contenant des antibiotiques et administrés par le nez, la gorge, la bouche, peut-on lire dans un communiqué de l'Agence. Cette expertise conclut à l'inefficacité de l'antibiothérapie par voie locale dans le traitement des rhinopharyngites, des angines, des infections buccales ou la prévention de leurs complications. De plus, l'usage inadapté d'antibiotiques favorise l'apparition de bactéries résistantes. L'Afssaps a considéré que ces médicaments ne devaient pas être maintenus sur le marché et a demandé aux laboratoires concernés d'organiser l'arrêt de leur commercialisation.»

Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la rationalisation de l'usage des médicaments et tout particulièrement dans le Plan national pour le bon usage des antibiotiques lancé en 2001.

L'obésité gagne du terrain - La précarité pèse lourd

Entre 1989 et 1999, la proportion d'enfants de 5 ans obèses n'a pas évolué dans les familles de cadres et de professions libérales, mais elle a doublé dans les autres catégories sociales.

Va-t-on dénaturer les parcs nationaux?

Alors qu'un projet de loi contesté veut réformer leur statut, ces espaces protégés s'interrogent sur leur devenir... Adopté en Conseil des ministres le 25 mai, le texte est jugé alarmant par nombre d'associations environnementalistes. Derrière le désengagement de l'Etat au profit des collectivités territoriales, elles subodorent un mauvais coup. «On affaiblit l'exigence de protection des sites, on l'organise même», observe Jean-David Abel, ancien conseiller de Dominique Voynet au ministère de l'Environnement.

Montée en puissance d'intérêts particuliers, dérives liées aux dérogations accordées en matière d'urbanisme pour retaper bergeries, granges et cabanes de montagne, toutes résidences secondaires en puissance, les édiles aux pouvoirs renforcés sont soupçonnés d'être vulnérables aux pressions diverses. «Ne voulant fâcher personne, ils seront tentés d'adapter la réglementation pour que les contraintes de protection pèsent moins sur le développement de leurs territoires, dit-on au Syndicat national de l'environnement (SNE). Surtout s'ils président les parcs et ont une voix prépondérante dans le choix du directeur.»

Du courant moins cher pour les gros industriels

Les industries très gourmandes en électricité pourront la payer moins cher. Le groupe de travail réunissant producteurs (EDF, Electrabel et Snet) et les gros consommateurs (sidérurgistes, chimistes, papetiers) a rendu ses conclusions mercredi. Ces derniers pourront obtenir du courant à prix préférentiel dès le 1er janvier 2006 en négociant des contrats d'approvisionnement sur 20 ans, par l'intermédiaire d'appels d'offres lancés auprès de producteurs. En contrepartie, ils devront participer au financement des investissements de production.

* EDF SA

Bruxelles veut accélérer la concurrence dans les transports en commun

La Commission européenne a adopté mercredi un projet de règlement favorisant l'ouverture à la concurrence des services publics de transports en commun. Défendu par le français Jacques Barrot, ce texte prévoit que les villes et agglomérations puissent soit fournir elles-mêmes leurs transports locaux, soit les confier à un opérateur spécialisé interne (régie), soit enfin faire appel à un opérateur externe.

Directive Bolkestein : la polémique ressurgit

La fameuse directive Bolkestein organisant la libéralisation du marché des services figure parmi les 8 priorités retenues hier par le plan de la Commission européenne destiné à relancer la croissance et l'emploi dans l'Union.

18 juillet, 2005

Seules trois TPE sur dix croient à l'efficacité du plan Villepin pour l'emploi

u moment où le Premier ministre finalise la rédaction des ordonnances sur le contrat nouvelle embauche, les patrons se montrent très prudents. Chez les moins de 10 salariés, seuls 31 % des chefs d'entreprise déclarent être prêts à se laisser convaincre et à embaucher à partir du mois de septembre, selon un sondage BPLG pour « Les Echos ».

L'association TDIE s'insurge contre la privatisation des autoroutes

Entre une privatisation immédiate rapportant 11 milliards d'euros [dont 1 milliard affecté à l'Afit], et ce que l'on peut tirer des dividendes sur les trente prochaines années, le rapport est de 1 à 2,5, voire de 1 à 3 », rappelle Philippe Duron, l'autre coprésident de TDIE et président du Conseil régional de Basse-Normandie.

Le contrat nouvelle embauche applicable au 1er septembre 2005 pour les TPE

Une entreprise de moins de vingt salariés pourra rompre le contrat nouvelle embauche sans justification pendant les deux premières années. L'indemnité de rupture anticipée s'élèvera à 8 % du salaire brut.

Dans leur rapport sur la France, les experts du FMI saluent le plan du gouvernement et réclament même l'extension du contrat nouvelle embauche aux entreprises de plus de vingt salariés. Si Jean-Louis Borloo y est opposé, Matignon n'y semble pas défavorable à moyen terme. Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée, non plus.

Les banques européennes renforcent l'externalisation de leur informatique

Un tiers des banques interrogées ont délocalisé une partie du développement de leurs applications informatiques et 13 % envisagent de le faire.

Danone contraint de renoncer à sa marque « Bio »

Danone va devoir renoncer à la marque « Bio », une spécialité laitière au bifidus actif, lancée en 1987, et devenu un véritable trésor en termes de ventes. Cette appellation est en effet jugée abusive au regard du règlement européen 1804-99 de juillet 1999, qui réserve aux seuls produits issus de l'agriculture biologique la mention « bio ». Le groupe a encore une année pour se conformer à la règle. Mais il n'attendra pas que le délai soit échu et rebaptisera son produit « Activia » à partir de novembre 2005.

* Danone

Nombre incontrôlable de faillites aux Pays-Bas

Contrecoup à la baisse de 0,3 % du PIB sur le premier trimestre, les Pays-Bas ont enregistré une hausse de 10 % des cessations d'activité d'entreprises sur le premier semestre, l'augmentation des mises en règlement judiciaire atteignant aussi 10 %. Cette vague de défaillances s'est traduite par la suppression de 6.000 emplois depuis janvier, principalement dans les secteurs des services et du commerce, ce dernier étant victime d'une guerre des prix sévissant entre supermarchés.

Pour expliquer la hausse incontrôlable des faillites, les banques citent surtout le cas d'entrepreneurs inexpérimentés ayant voulu échapper au chômage. Limité à 3,8 % de la population active en août 2003, le taux de chômage est effectivement passé à 4,8 % en juillet 2004 pour atteindre 6,9 % sur le premier trimestre.

La privatisation de la Poste japonaise en bonne voie

Le projet de loi sur la privatisation de la Poste japonaise a été approuvé par le comité ad hoc de la Chambre des représentants, ouvrant la voie à son adoption en première lecture. Il devra encore être examiné, ultérieurement, par le Sénat. Selon un sondage publié fin juin, 72 % des Japonais sont contre la privatisation de la Poste.

* Japan Postal Service

a Samaritaine, paquebot fantôme

Les représentants des quelque 1.500 employés, dont environ 750 salariés de La Samaritaine et 750 salariés des marques concessionnaires de stands, s'insurgent et accusent LVMH de vouloir réaliser une juteuse opération immobilière.

En 2001, LVMH a acheté les 96.000 m2 de la Samaritaine pour 230 millions d'euros (soit, selon un calcul grossier, 2.400 euros par mètre carré, quand le prix des logements parisiens approche, en moyenne, les 4.600 euros au mètre carré !). Un actif qui se répartit entre des immeubles de rapport (le magasin 3 loué à Etam, le magasin 1 refait à neuf pour abriter Kenzo) et les surfaces de La Samaritaine, soit un carré de 14.000 m2 sur la rue de Rivoli (magasin 4), et le navire amiral (magasin 2) de 61.000 m2 dont 30.000 affectés au commerce.

Même en finançant les travaux, dont le prix de revient sera quasiment équivalent au coût d'une construction neuve (environ 2.000 euros par mètre carré), LVMH peut réaliser une excellente opération immobilière, estiment les experts, sachant que la valeur vénale au mètre carré de certains magasins rue de Rivoli oscille actuellement entre 10.000 et 16.000 euros et que celle des bureaux dépasse 8.000 euros.

* LVMH (Louis Vuitton Moet Hennessy)

Le Sénat américain approuve l'accord de libre-échange avec l'Amérique centrale

Le Sénat des Etats-Unis a approuvé jeudi soir l'accord de libre-échange avec six pays d'Amérique centrale (en anglais, Cafta) signé par George Bush il y a plus d'un an, à la grande satisfaction des partisans de la libéralisation des échanges, dont les multinationales américaines. Cet accord élimine les taxes douanières sur les exportations des Etats-Unis vers le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et la République dominicaine, et entérine et étend le droit pour ces six pays d'exporter vers les Etats-Unis sans subir de droits de douane.

L'accord doit en effet être approuvé par la Chambre des représentants, l'autre chambre du Congrès des Etats-Unis

13 juillet, 2005

L'Europe enterre la directive sur les brevets logiciels

Les députés européens ont rejeté en seconde lecture, par 648 voix contre 14, le projet de directive sur la brevetabilité des inventions mises en oeuvre par ordinateur.

Retour à la case départ. Au terme d'un marathon législatif de près de six ans, le Parlement européen, réuni à Strasbourg, a renoncé à mettre en place un cadre législatif sur la brevetabilité des logiciels. Les députés ont rejeté, par 648 voix contre 14, le projet de directive qui leur était soumis.

02 juillet, 2005

La CNIL interdit un annuaire du dopage cycliste sur le Web

Revenu de sa passion pour "la petite reine" après le scandale Festina, Stéphane Huby alimente depuis six ans sur Internet (cyclisme.dopage.free.fr) un "annuaire du dopage". Ce corpus recense aujourd'hui plus de 1 000 coureurs - ­ professionnels ou amateurs ­ - contrôlés positifs ou ayant reconnu s'être dopés. Mais il n'est plus accessible en ligne.