26 juillet, 2007

Centrale nucléaireà Kadhafi : ce n'est PAS pour désaliniser l'eau de mer !

Sous prétexte "d'aider la Libye à réintégrer le concert des nations", le Président français vient de signer un accord pour livrer un réacteur nucléaire au dictateur libyen Kadhafi. Dans cette affaire, M Sarkozy a commis des fautes majeures et a menti à plusieurs reprises :


La désalinisation de l'eau de mer est un faux prétexte

Paris prétend que le réacteur nucléaire promis à la Libye servira à désaliniser l'eau de mer. C'est un subterfuge : pour cela, il est bien plus efficace, bien moins cher et bien plus écologique d'utiliser l'énergie solaire, pour laquelle la Libye a des atouts exceptionnels… à condition d'investir dans ce secteur et non dans l'atome. M Kadhafi n'à que faire de désaliniser l'eau, son objectif est d'obtenir à des technologies nucléaires, dans le but d'accéder tôt ou tard à l'arme atomique.


La Libye ne doit pas investir dans le nucléaire mais dans le solaire


La Libye est très largement auto-suffisante en énergie puisqu'elle regorge de pétrole. Et si elle souhaite se diversifier, elle doit logiquement privilégier l'énergie solaire : l'ensoleillement du pays tout au long de l'année est remarquable. L'énergie solaire est renouvelable, ne produit pas de déchets radioactifs, et ne mène pas à l'arme atomique (mais c'est certainement cela que M Kadhafi lui reproche !)


Nucléaire civil et militaire sont indissociables

L'actualité (Iran, Corée du Nord) montre que nucléaire civil et militaire sont intimement liés. Ce n'est pas pour rien si les grandes puissances ne croient pas l'Iran qui, pourtant, annonce avoir un programme nucléaire purement civil. Livrer du nucléaire "civil" à la Libye reviendrait à aider ce pays à accéder, tôt ou tard, à l'arme atomique.

Livrer un réacteur nucléaire à un dictateur est irresponsable

M Kadhafi a certes fini par libérer ses otages bulgares, mais il n'en reste pas moins un dangereux dictateur. Ses sautes d'humeur et ses revirements stratégiques ont été si brutaux depuis près de 40 ans qu'il est rigoureusement impensable de lui faire confiance. Hélas, M Sarkozy ne semble pas avoir pris conscience de ces données pourtant évidentes.

Nicolas Sarkozy a menti mardi 24 juillet

Lors de sa conférence de presse le 24 juillet à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a été interrogé par un journaliste qui s'est fait l'écho des accusations portées par le Réseau "Sortir du nucléaire" : celui-ci annonçait que les infirmières bulgares allaient servir de "monnaie d'échange" pour un véritable "troc nucléaire". M Sarkozy a nié l'existence d'un tel arrangement et, le lendemain, M Martinon, porte-parole de l'Elysée, a affirmé qu'il n'était "pas question" de parler de "coopération nucléaire" au cours de la rencontre entre les deux chefs d'Etat mercredi. En réalité, il est clair que cet accord nucléaire était prêt depuis longtemps et qu'il n'a pas été rédigé en quelques minutes dans le palais du dictateur libyen.


L'aveu de M Sarkozy sur le "Grenelle de l'environnement"

En signant avec M Kadhafi un accord pour développer un programme nucléaire, M Sarkozy avoue involontairement que le "Grenelle de l'environnement", qui doit se tenir à l'automne, ne servira à rien : M Sarkozy a d'ores et déjà décrété que le nucléaire était acceptable sur le plan environnemental (alors qu'aucune solution n'existe pour les déchets radioactifs, et que l'accident nucléaire menace plus que jamais). Les accusations portées par le Réseau "Sortir du nucléaire", qui refuse de participer au "Grenelle", se révèlent encore une fois exactes.

Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 800 associations
Communiqué du Jeudi 26 juillet 2007 - Contact 06.64.100.333

24 juillet, 2007

Sortir du nucléaire accuse Sarkozy de "troc nucléaire" avec la Libye

Sortir du nucléaire accuse Sarkozy de "troc nucléaire" avec la Libye

AFP - 24 juillet 2007 - Le réseau Sortir du Nucléaire a accusé mardi le président de la République Nicolas Sarkozy de se livrer à "un troc nucléaire" en proposant au numéro un libyen Mouammar Kadhafi "de la technologie nucléaire en échange des infirmières bulgares".

"Promouvoir le nucléaire, et tenter d'étendre cette technologie sur la planète, est de façon générale une très mauvaise chose pour l'environnement", souligne dans un communiqué le réseau, une fédération d'associations. Mais "fournir de la technologie nucléaire à un dictateur est encore plus irresponsable", commente-t-il.

Certes, ajoute le réseau, "MM. Sarkozy et Kadhafi parlent de +nucléaire civil+, mais l'expérience et l'actualité (par exemple en Corée ou en Iran) montrent que nucléaire civil et militaire sont intimement liés".

Mouammar Kadhafi a officiellement renoncé à un programme nucléaire militaire, mais "ce dictateur est un habitué des revirements brutaux et des pratiques dissimulatoires", affirme Sortir du nucléaire.

Sortir du nucléaire "dénonce avec la plus grande vigueur la +monnaie d'échange+ utilisée par les Sarkozy - l'épouse du chef d'Etat étant son +pion avancé+ en Libye - pour arriver à leurs fins".

Nicolas Sarkozy a annoncé mardi qu'il se rendrait en Libye mercredi pour un "déplacement politique pour aider la Libye à réintégrer le concert des nations", après la libération des infirmières et du médecin bulgares.

Il a assuré que "ni l'Europe ni la France" n'avaient "versé la moindre contribution financière à la Libye" pour obtenir la libération des infirmières bulgares et du médecin bulgare d'origine palestinienne.
AFP 24 juillet 2007

Renseignements téléphoniques: le consommateur "grand perdant" de l'ouverture du marché

L'ouverture à la concurrence du service de renseignement téléphonique est un "vrai fiasco", d'après l'association UFC-Que Choisir, qui affirme ce mardi, test à l'appui, que le consommateur est le "grand perdant" de l'arrivée des 118 et de la disparition du 12.

Le "12", synonyme depuis des décennies de renseignements téléphoniques, a disparu en avril 2006 pour être remplacé par de multiples services à six chiffres commençant tous par 118. C'est l'une des multiples conséquences de la fin du monopole de France Télécom et l'ouverture de ce marché en novembre 2005.

Moins de deux ans après, les tarifs "ont flambé", selon l'enquête de l'Union Fédérale des Consommateurs-Que Choisir. "Quel que soit le 118 testé", le prix de base du renseignement obtenu par un appel passé depuis un téléphone fixe s'établit au minimum à 1,12 euro.

Au temps du 12 (devenu depuis le 118 711) le même appel était facturé 0,90 euro, "soit une augmentation de 25% pour une qualité de service similaire", souligne l'UFC-Que Choisir dans un communiqué. Le prix d'un appel passé d'un téléphone portable est encore plus élevé, "entre 1,54 euro et 2,15 euros".

Les prix affichés, de surcroît, "ne correspondent jamais au prix réel du service", ajoute l'association indépendante. L'UFC-Que Choisir dénonce une "opacité des prix la plus totale sur le service de base" et "des pièges tarifaires absolument invisibles sur les services associés".

Si la mise en relation avec le numéro demandé est ainsi systématiquement gratuite, la communication qui suit est elle "surtaxée" selon des taux variables en fonction des opérateurs, de 0,11 à 0,34 euro par minute.

"Les opérateurs 118 ponctionnent sans réserve les consommateurs et dégradent la valeur même de ce service et de ce marché", selon l'UFC-Que Choisir. L'association demande à l'Autorité de régulation des communications (ARCEP) de "faire le ménage" et appelle "en attendant" les consommateurs à recourir au 118 711 (France Télécom), successeur du 12 "soigneusement maintenu dans l'ombre des campagnes publicitaires".

L'enquête, consultable sur le site d'UFC-Que Choisir (http://www.quechoisir.org), a porté sur 350 appels passés depuis un téléphone fixe et un mobile vers le 118 000 (Telegate), le 118 218 (Le Numéro), le 118 712 (Orange/France Télécom) et le 118 008 (Pages Jaunes), qui représentent plus de 90% du marché.

Philippe Vidal, directeur du 118 712, a déclaré à l'Associated Press que les "numéros du groupe 118 711 et 118 712 n'ont pas changé leur structure tarifaire depuis un an et demi".

Le 118 711, service universel que France Télécom est chargé d'assurer selon la loi, a un "tarif moins élevé" que le 118 712", reconnaît M. Vidal, mais n'offre "pas tout à fait les mêmes services" que le second.

"Notre structure de coûts dans les 118, en tout cas chez nous chez France Télécom, est essentiellement constituée par les gens qui répondent au téléphone", et "plus on met des gens pour répondre vite, plus cela coûte cher", a-t-il ajouté en insistant sur la "qualité des services rendus". Contactés, les autres opérateurs n'ont pas fait de commentaires dans l'immédiat.
AP, La Tribune 17/7/2007

Marchés publics : annulation de mesures favorables aux PME

Le « Small Business Act à la française » a du plomb dans l'aile. Au moment où le gouvernement réaffirme son souhait d'obtenir, à Bruxelles et à l'OMC, le droit d'instaurer une discrimination positive en faveur des PME pour l'accès à la commande publique, comme aux Etats-Unis, le Conseil d'Etat lance un pavé dans la mare. Saisi par les majors du BTP - au premier rang desquels Vinci, Bouygues et Eiffage -, par leurs homologues belges, espagnols et italiens, et par le barreau de Paris, la haute juridiction administrative a annulé hier plusieurs dispositions du nouveau Code des marchés publics, entré en vigueur en septembre dernier.

« Caractère discriminatoire »

Si « la plupart des critiques formulées par les requérants » ont été écartées, le Conseil d'Etat n'en estime pas moins que le texte rédigé par Bercy présente, sous certains aspects, « un caractère discriminatoire » et qu'il « méconnaît le principe d'égal accès à la commande publique ». Est de ce fait annulée l'autorisation faite à l'acheteur public de fixer un nombre minimal de PME admises à présenter une offre dans le cadre des procédures d'appel d'offres restreint, de marché négocié et de dialogue compétitif.

Cette décision peut surprendre dans la mesure où la dernière réforme du Code des marchés publics est allée beaucoup moins loin que ce qu'espérait le gouvernement Villepin. Au lieu d'instaurer des quotas de PME, elle s'est contentée, par prudence, de définir les « bons réflexes » à attendre des administrations. L'allotissement, qui consiste à découper les marchés en lots séparés pour permettre aux PME de déposer des offres à leur mesure, devait être rendu systématique : dans le Code, il n'est que « recommandé ». De surcroît, le recours au marché global est admis, dès lors que des raisons techniques ou financières le justifient. Le Conseil d'Etat n'a d'ailleurs rien trouvé à redire à ces dispositions.
Les Echos 10 juillet 2007

23 juillet, 2007

Corruption : Londres montré du doigt

Une majorité des trente-sept pays signataires de la convention sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne respectent pas leurs engagements, dénonce un rapport de Transparency International publié hier. Ce document salue certes les progrès de la France, des Etats-Unis, de l'Allemagne, de l'Italie et des Pays-Bas. Mais l'organisation non gouvernementale pointe du doigt le Japon, le Canada et le Royaume-Uni. Et ses experts rapportent également de multiples problèmes en Irlande, en Turquie et au Portugal.
Remise en question majeure

Près de 1.000 milliards de dollars se perdraient chaque année, selon les estimations, dans les méandres de la corruption. Les seuls pots-de-vin liés aux appels d'offres publics sont évalués à 200 milliards de dollars. Les Etats signataires de la convention de l'OCDE représentent à eux seuls deux tiers des exportations mondiales de biens et de services.

La récente attitude du gouvernement britannique a abouti à « une remise en question majeure » de cette convention, déplore Transparency International. En décembre dernier, Tony Blair a décidé d'abandonner l'enquête sur les pots-de-vin qu'aurait versés BAE Systems à l'Arabie saoudite dans le cadre d'un contrat de vente et de maintenance de chasseurs Tornado, qui a rapporté 43 milliards de livres au groupe britannique de défense. L'ancien Premier ministre a assumé personnellement, au nom de « l'intérêt général » du pays, la décision d'arrêter l'enquête. L'organisation TI espère que le départ de Tony Blair et son remplacement par Gordon Brown permettront de revenir sur cette décision.

« Le problème fondamental dans les pays qui n'appliquent pas la convention vient du manque de volonté politique », souligne le rapport. Des systèmes juridiques nationaux non conformes aux dispositions de la convention et un manque de ressources qui gêne les investigations et les poursuites sont aussi responsables. « Permettre aux entreprises de rivaliser à coups de pots-de-vin est une attitude aveugle qui desservira à terme ceux qui l'adoptent », estime Huguette Labelle, la présidente de Transparency.
Les Echos, 19 juillet 2007

16 juillet, 2007

La ministre argentine de l'Economie présente sa démission

La ministre argentine de l'Economie Felisa Miceli a présenté lundi sa démission, à la suite de la demande d'ouverture d'une enquête par la justice après la découverte de l'équivalent de 64.000 dollars dans les toilettes de son bureau, a annoncé son porte-parole Silvio Robles.

"Je confirme officiellement sa démission", a indiqué à la presse M. Robles, sans donner davantage de détails.

Un procureur argentin a demandé lundi une enquête préliminaire à l'encontre de la ministre de l'Economie, après la découverte fin juin d'un sac contenant l'équivalent de 64.000 dollars dissimulé dans les toilettes de son bureau, a-t-on appris de source judiciaire.

Le procureur fédéral Guillermo Marijuan a justifié cette demande, qui doit encore être acceptée ou rejetée par un juge, en raison de "preuves suffisantes" pour soupçonner l'existence d'un éventuel délit.

Mme Miceli, en poste depuis fin 2005, est le premier membre du gouvernement du président Nestor Kirchner à être ainsi l'objet d'une enquête pénale pour des faits éventuels de corruption.

Mme Miceli, une proche du président de centre gauche Nestor Kirchner, avait assuré début juillet pour sa défense n'avoir "commis aucun délit", affirmant que cet argent était destiné à l'achat d'un appartement à Buenos Aires.

Cette affaire intervient alors que l'épouse du chef de l'Etat, Cristina Fernandez de Kirchner, intronisée candidate à la présidentielle d'octobre prochain, doit lancer sa campagne jeudi à l'occasion d'un grand meeting à La Plata près de Buenos Aires.
AFP 16/7/2007

10 juillet, 2007

Grandes fortunes : le patrimoine des millionnaires a progressé de 11 % en 2006 - BANQUE GESTION D'ACTIFS


La richesse des individus détenant plus d'un million de dollars de liquidités dans le monde s'est accrue rapidement en 2006, selon une étude de Merrill Lynch et CapGemini. Le nombre de millionnaires a progressé de plus de 8 % pour atteindre 9,5 millions d'individus.

Neuf millions et demi de millionnaires en dollars dans le monde. En 2006, le club des particuliers détenant plus de 1 million de dollars d'actifs financiers a accueilli 700.000 membres supplémentaires, pour atteindre le chiffre de 9,5 millions d'individus, soit une progression de plus de 8 % sur un an. Un chiffrage réalisé par Merrill Lynch et CapGemini dans le cadre du 11e « World Wealth Report », étude annuelle dont les conclusions ont été publiées hier.

Le patrimoine des millionnaires a progressé encore plus vite que leur nombre, puisque la richesse détenue par ces « High Net Worth Individuals » (HNWI) a gagné plus de 11 % sur un an, pour atteindre 37.200 milliards de dollars. « Pour la première fois depuis sept ans, les avoirs détenus par les millionnaires enregistrent une croissance à deux chiffres », affirme Gilles Dard, président de la gestion privée chez Merrill Lynch. La croissance des particuliers très riches, ceux dont les avoirs dépassent 30 millions de dollars, est encore plus rapide. Cette population a en effet crû de plus de 11 % en 2006 et compte désormais 94.970 personnes, selon l'étude.

Une population concentrée

La répartition géographique des millionnaires n'a en revanche pas beaucoup évolué l'an dernier, et les plus fortes croissances continuent d'être enregistrées dans les pays émergents, notamment en Asie Pacifique, où se trouvent environ un tiers des millionnaires du monde. Ainsi, le nombre de « HNWI » a crû de plus de 21 % à Singapour l'an dernier, de plus de 20 % en Inde et de 16 % en Indonésie. La population mondiale des millionnaires reste toutefois très concentrée, puisque la moitié d'entre eux se trouvent dans trois pays : les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne, la France arrivant au cinquième rang derrière le Royaume-Uni. L'an dernier, l'Hexagone comptait ainsi 389.000 millionnaires en dollars. La richesse a en outre continué à se concentrer dans les mains des plus riches : les 1 % détenant plus de 30 millions de dollars d'actifs possèdent en effet plus de 35 % du patrimoine de toute la population des millionnaires.

L'allocation des actifs des millionnaires a changé l'an dernier, au bénéfice de l'immobilier. « Le volume des transactions immobilières directes dans le monde s'élève à 682 milliards de dollars, en hausse de 38 % », affirme l'étude. En revanche, le secteur des « produits alternatifs », qui comprend notamment les investissements de plaisir ou la philanthropie, devrait prendre une place croissante à l'avenir.
La croissance ralentit

Environ 285 milliards de dollars ont été consacrés à des causes philanthropiques en 2006. Les investissements à caractère environnemental et socialement responsable ont en outre plus que triplé entre 2003 et 2005 en Europe, pour atteindre 1.033 milliards de dollars, selon le rapport.

La progression de la richesse des « High Net Worth Individuals » devrait ralentir légèrement sur les cinq prochaines années. Selon l'étude, les grandes fortunes privées devraient croître de 6,8 % par an jusqu'en 2011, un chiffre inférieur aux croissances des années précédentes, pour atteindre 51.600 milliards de dollars.
Les Echos, 28 juin 2007

06 juillet, 2007

Une grave crise financière autour du métro de Londres - TRANSPORTS URBAINS METRONET

La société privée chargée de la maintenance du plus vieux métro du monde, dont la filiale d'EDF en Grande-Bretagne est actionnaire, réclame 1 milliard de livres à l'exploitant public, lié à la mairie de Londres.

Qui doit payer pour mettre fin aux pannes incessantes du métro de Londres? Metronet, la société privée qui gère la maintenance des deux tiers du plus vieux réseau du monde, réclame, pour commencer, 992 millions de livres à London Underground, l'exploitant lié à la mairie de Londres. Mais le montant total devrait atteindre quelque 2 milliards de livres. Le consortium regroupant EDF Energy (la filiale britannique d'EDF), le canadien Bombardier, la compagnie d'eau Thames Water et les spécialistes de l'ingéniérie et du BTP Atkins et Balfour Beatty, évalue les surcoûts liés à des spécifications de l'opérateur public qui n'étaient pas prévues dans le contrat initial, signé en 2003. « Nous sommes confiants de récupérer une large partie de ces sommes auprès de London Underground », soutient Graham Pimcott, le président de Metronet.

Un arbitre va trancher

L'accusé réplique que les coûts supplémentaires reflètent l'incapacité du consortium à mettre en place de « bonnes pratiques ». « Prendre des contrats aussi généreux et échouer aussi lamentablement, suggère que [les membres du consortium] sont les pires responsables d'entreprise jamais rassemblés en un endroit », s'est agacé, en mars, Ken Livingstone, le maire de Londres, à qui revient la tutelle du métro et des bus de la capitale britannique. Le conflit sera tranché par un arbitre, Chris Bolt, comme le veut la procédure dans ce type contrats publics privés (PPP). Ce dernier a promis de donner un premier verdict au mois de décembre. Les exigences de Metronet concernent 7 années et demie du contrat de maintenance des lignes Bakerloo, Central, Victoria et Waterloo & City. Le consortium, qui s'est vu couper les crédits par ses banques, exige une injection de cash de 400 millions de livres de la part de London Underground pour faire face aux factures à venir. « Là où nous avons fait des erreurs, nos actionnaires en ont supporté les coûts », soit 175 millions de livres, précise Graham Pimcott. Pour éviter une crise financière, les actionnaires ont garanti un prêt de 1,6 milliard de livres. Le dossier des cinq lignes restantes sera soumis à l'arbitre, dans un second temps, avec encore 1 milliard de livres à la clef.

Les Echos 2 juillet 2007

La Société des Journalistes des « Echos » répond aux questions de nos lecteurs

Pourquoi vous opposez-vous à une vente éventuelle à LVMH ?

Nous ne nous opposons pas, bien sûr, à une vente des « Echos ». La véritable inquiétude porte sur la nature de notre futur propriétaire. Appartenir à un groupe industriel français risquerait de créer de facto des conflits d'intérêts. Le groupe LVMH est présent dans de nombreux secteurs d'activité : le luxe, l'agroalimentaire, la finance, la distribution ou encore l'immobilier. Bernard Arnault est l'un des tous premiers acteurs de l'économie française. Les journalistes des « Echos » sont amenés à écrire régulièrement des articles sur ses sociétés et leurs concurrentes. Si nous étions détenus par LVMH, nos lecteurs accorderaient-ils encore la même crédibilité à nos informations, nos scoops sur LVMH ou sur les entreprises rivales ? Pour nous, la vente à un groupe industriel quel qu'il soit n'est envisageable qu'à la condition d'être assortie de garanties réelles d'indépendance de la rédaction.

· Pourquoi Bernard Arnault dans un entretien avec « Le Figaro » publié hier reproche-t-il aux journalistes des « Echos » de « lui faire un procès d'intention » ?

Nous ne lui faisons pas un procès d'intention. Au cours des douze derniers mois, LVMH a été cité dans 215 articles dans « Les Echos », Bernard Arnault dans 129. Quant à PPR, le principal concurrent du groupe de Bernard Arnault en France, son nom a été mentionné à 223 reprises, et celui de son principal actionnaire, François Pinault 181 fois. Dans le passé, la Société des Journalistes de « La Tribune » - journal dont LVMH est propriétaire - a signalé à plusieurs reprises des atteintes à l'indépendance rédactionnelle (lire page 25).

Il ne s'agit donc pas d'un fantasme de la part des journalistes des « Echos ».


· Pourquoi un quotidien économique n'est-il pas une entreprise comme une autre ?


D'un point de vue financier, le Groupe Les Echos est une entreprise comme une autre avec des objectifs de rentabilité fixés par l'actionnaire. Il est d'ailleurs normalement profitable. Ce qui le différencie en revanche des autres entreprises, c'est sa mission : offrir aux lecteurs une information fiable et impartiale. En tant que premier quotidien économique français, il est un maillon essentiel de la chaîne de l'information économique et un outil de travail indispensable pour de nombreux acteurs. Les chefs d'entreprises grandes ou petites, les cadres, les syndicalistes, les hommes politiques et les acteurs des marchés financiers ont besoin d'avoir confiance dans leurs sources d'informations. C'est même une condition essentielle au bon fonctionnement de l'économie de marché. Pour offrir cette nécessaire impartialité, un quotidien économique ne peut donc appartenir à l'un des principaux acteurs de la vie économique française.

· Pourquoi « Les Echos » sont-ils aujourd'hui un quotidien indépendant sur le plan éditorial ?

« Les Echos » appartiennent depuis dix-neuf ans à un groupe d'édition britannique, Pearson, qui possède également le « Financial Times ». En dehors des « Echos », le groupe n'a aucune autre société en France. Il n'a aucun lien avec les acteurs économiques ou politiques français. Inversement, le quotidien « Les Echos » a l'occasion d'évoquer l'actualité de Pearson, une grande maison d'édition, au mieux deux à trois fois par an.

Depuis le rachat du journal en 1988, Pearson n'est jamais intervenu, d'aucune manière, dans le contenu éditorial.

· Pourquoi le groupe d'édition britannique Pearson vend-il « Les Echos » ?

Le groupe Pearson souhaite se recentrer sur des « marques globales ». En ce sens, la marque Les Echos, strictement française, n'est plus stratégique à ses yeux.

· Quand la vente des « Echos » devrait-elle intervenir ?

Le président du Groupe Les Echos, David Bell, a affirmé aux salariés du groupe le 19 juin que le futur acquéreur devra remplir trois conditions : un bon prix, des garanties d'indépendance et l'assurance du maintien de l'emploi. Au vu des propositions de LVMH sur l'indépendance éditoriale, que nous jugeons inacceptables, il nous parait inconcevable que Pearson signe le contrat de vente définitif.

· Que faut-il penser du prix offert par Bernard Arnault ?

Il est prêt à débourser 240 millions d'euros. Cela représente en effet 24 fois le bénéfice opérationnel des « Echos », un multiple inhabituel dans le secteur. A titre de comparaison, pour mettre la main sur Dow Jones, le propriétaire du « Wall Street Journal », Rupert Murdoch a proposé un prix jugé élevé représentant 18 fois le résultat opérationnel. Ce qui justifie des interrogations sur les intentions réelles de Bernard Arnault.

· Y a-t-il d'autres acquéreurs potentiels ?

Oui. De nombreux groupes français et étrangers nous ont fait part de leur intérêt pour une opération amicale, mais ils ont été exclus du processus de vente avant même l'entrée en exclusivité de LVMH. Nous le regrettons.

· Pourquoi les journalistes de la rédaction ont-ils choisi de ne pas faire paraître le journal hier ?

Cette grève a été décidée mardi après-midi, après une réunion avec David Bell, président du Groupe Les Echos, qui a présenté à la Société des journalistes puis au comité d'entreprise, les « principes clefs de l'indépendance des Echos ». Un projet élaboré conjointement par Pearson et LVMH. Ce dispositif a été jugé inefficace et inacceptable par la SDJ et le comité d'entreprise.

Il repose en effet sur la nomination par l'actionnaire lui-même de trois administrateurs dits « indépendants ». Ce n'est pas une clause d'indépendance, c'est une clause de style. A aucun moment lors de la présentation de ce document, Pearson n'a laissé entrevoir la possibilité d'amender ce texte. De surcroît, l'actionnaire britannique n'a tenu aucun compte des propositions de la SDJ, ce qui a conduit les journalistes à prendre la décision lourde de ne pas faire paraître le journal hier.

· Les politiques soutiennent-ils votre combat ?

Des hommes et des femmes de gauche comme de droite ont signé la motion de soutien à l'indépendance du journal que nous avons lancée dans nos colonnes. Les membres du gouvernement ont été sollicités. Certains nous ont manifesté leur sympathie, mais, ils sont tenus par un devoir de réserve. A ce jour, aucun ne figure parmi plus de 500 signataires. Nous avons par ailleurs été reçus par Christine Albanel, la ministre de la Culture et de la Communication, par Patrick Devedjian, le co-secrétaire général de l'UMP, Anne Hidalgo, pour le Parti socialiste, et François Bayrou. Nous attendons en revanche toujours une réponse de François Fillon, le Premier ministre, à qui nous avons envoyé une lettre lundi 2 juillet pour lui demander d'appliquer les promesses faites par Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle sur la nécessaire indépendance de la presse. Le 12 avril 2007, ce dernier déclarait : « La qualité, la diversité et l'indépendance [de la presse écrite] constituent des protections absolument déterminantes pour la liberté d'expression et la démocratie ». Il y a dix jours, le Forum des Sociétés de journalistes qui regroupe les SDJ de 27 rédactions a interpellé le président pour lui demander d'agir. Mais nous attendons toujours un signe de sa part.

· Au cours de la période récente, de nombreux problèmes d'indépendance éditoriaux se sont posés. Comment l'expliquez-vous ?

Ces problèmes reflètent l'affaiblissement économique des entreprises de presse qui sont passées sous la coupe de groupes industriels dont l'activité d'origine n'est pas la presse. Ces groupes n'ont pas toujours la culture du respect de l'indépendance éditoriale des journalistes.
· Où en sont les discussions entre la Société des journalistes et Pearson ?

Hier soir, elles étaient toujours au point mort. Nous demandons à Pearson d'ouvrir de véritables discussions avec la Société des journalistes sur les garanties d'indépendance. Nos avocats continuent d'ailleurs à travailler pour trouver une solution.

· Quel est le rôle de la SDJ ?

C'est une association de type 1901, et non un syndicat de journalistes. Elle représente près de 100 % des journalistes du Groupe Les Echos. Sa mission est de défendre par tous les moyens l'indépendance et le respect des règles déontologiques dans les différentes publications du Groupe Les Echos.

Ce genre de structure existe dans beaucoup de journaux.

LA SOCIÉTÉ DES JOURNALISTES DU GROUPE LES ECHOS

04 juillet, 2007

UE: la libéralisation de l'énergie plutôt marquée par une hausse des prix

Les baisses de prix de l'électricité et du gaz, espérées par les usagers, se sont plutôt traduites par des hausses dans les pays européens qui ont déjà libéralisé leurs marchés, il est vrai dans un contexte d'explosion des prix des hydrocarbures.

Le 1er juillet marque l'ouverture complète du marché européen de l'énergie, déjà ouvert aux entreprises depuis le 1er juillet 2004. Les particuliers pourront désormais choisir leur fournisseur d'électricité et de gaz.

Cette libéralisation engagée depuis 1996 pour l'électricité et 1998 pour le gaz est déjà effective dans une dizaine de pays en Europe.
Mais elle a coïncidé, dans un contexte mondial de consommation croissante d'énergie, avec une explosion des prix du pétrole, sur lesquels sont indexés les prix du gaz, tandis que les prix de l'électricité sont liés en partie à ceux du gaz.

"Il n'y a pas de vraie concurrence, les prix ont monté, bref, c'est un désastre", déplore David Ortega, responsable des affaires européennes de l'association espagnole de consommateurs Ocu.

En Espagne, la libéralisation complète du marché a eu lieu le 1er janvier 2003.

Selon M. Ortega, même les tarifs réglementés, fixés par les pouvoirs publics, ont augmenté, sous la pression des distributeurs et des producteurs d'énergie désireux de compenser la hausse des coûts de production.

En République tchèque, l'ouverture du marché de l'électricité en 2006 et du gaz en janvier "n'a pas fonctionné comme prévu", reconnaît Jiri Barton, président de l'Association des patrons du secteur énergétique.
Les prix de l'électricité ont grimpé en l'occurence de 51% depuis la libéralisation. "Les prix n'ont pas baissé et je ne sais pas si la situation va beaucoup s'améliorer", ajoute M. Barton.

Les marchés sont restés dominés par les principaux fournisseurs, RWE Transgas pour le gaz et CEZ pour l'électricité, qui "ont une position dominante dont ils peuvent abuser", explique Karel Simek, président de l'Association des plus grands consommateurs tchèques d'énergie.

En Suède, où le marché de l'électricité est entièrement dérégulé depuis 1996, les prix ont dans un premier temps baissé avant d'augmenter de 59 à 74%, ce qui a conduit des consommateurs à porter plainte.

En Allemagne, où le marché est dérégulé depuis 1998, les factures sont salées pour les consommateurs et le marché reste dominé par quelques mastodontes, tels que EON ou RWE.

Même dans les pays où changer de fournisseur permettait de faire des économies, les ménages ont été peu nombreux à franchir le pas.
Ainsi en Autriche, la dérégulation a fait baisser les prix selon le régulateur autrichien E-control mais "cela ne fait qu'un ou deux ans que les consommateurs pensent à changer de compagnie d'électricité".

Au Royaume-Uni, les prix ont baissé après l'ouverture des marchés aux ménages en 1998-1999, mais au détriment des services et moyennant une surveillance constante du régulateur qui pousse sans cesse la clientèle à changer d'opérateur pour maintenir l'émulation.

Des vendeurs rémunérés à la commission forcent littéralement l'entrée des maisons, promettant CD et tickets d'avions gratuits en échange d'une signature.

Pour éviter ces dérives, le gouvernement a créé en 2000 un double gendarme, le régulateur Ofgem, et Energywatch, chargé de régler les problèmes concrets des consommateurs.

Les prix britanniques sont restés bas, mais ils figurent parmi ceux qui ont le plus augmenté en Europe entre 2005 et 2006. "Le prix du gaz a grimpé de 70% depuis 2003, et celui de l'électricité de 52%", remarque Allan Asher, directeur général d'Energywatch.
AFP 27 juin 2007

A Wall Street, Michael Moore s'en prend aux sociétés d'assurance-maladie

Le réalisateur américain Michael Moore s'est rendu jeudi devant la Bourse de New York pour appeler les investisseurs à se détourner des sociétés d'assurance-maladie privées, à la veille de la sortie nationale aux Etats-Unis de son nouveau film "Sicko".

"Nous demandons aux gens de renoncer aux compagnies d'assurance-maladie. Nous ne voyons pas la nécessité d'avoir des compagnies d'assurance privées dans ce pays", a déclaré le cinéaste militant, interviewé sur la chaîne d'information financière CNBC.

"Sicko" est un pamphlet contre le système de santé américain, dont 46 millions de personnes sont exclues parce qu'elles ne peuvent pas payer leur assurance privée.

"La notion de profit ne devrait jamais entrer dans une décision de santé", a souligné M. Moore. "Nous ne l'autoriserions pas pour les pompiers ou la police. Nous ne dirions pas, par exemple, assurons-nous que les pompiers réalisent un profit. Cela serait immoral", a-t-il affirmé.

Or, les compagnies d'assurance-maladie "sont obligées par la loi, ont une responsabilité fiduciaire de maximiser les profits pour leurs actionnaires. (...) Le moyen par lequel ils peuvent maximiser les profits, c'est en refusant les soins. Plus ils paient d'indemnités et moins ils font de profit", a-t-il continué.

A la question de savoir s'il était "anticapitaliste", Michael Moore a répondu en disant que les sociétés d'assurance privées dépensent 15 à 30% de leurs budget en frais administratifs contre 3%, selon lui, pour Medicare, le programme d'assurance public destiné aux personnes âgées.
AFP 28 juin 2007

Le monde des entreprises se bat avec le code de bonne conduite de l'ONU

Le premier rapport rendu public sur la réponse du monde des entreprises au Pacte mondial, un partenariat établi il y a sept ans entre l'ONU et les grands patrons, indique qu'"il y a encore beaucoup à faire" en ce qui concerne les droits de l'homme ou les dénonciations de cas de corruption.
"L'étude montre qu'il existe des domaines distincts dans lesquels les sociétés excellent et d'autres où elles sont à la traîne", précise ce rapport.
Lancé en 2000, le Pacte mondial cherche à obtenir le soutien volontaire du secteur privé aux grands objectifs de l'ONU dans les domaines des droits de l'homme, des normes du travail, de l'environnement et de la lutte contre la corruption. Environ 4.000 entreprises ont déjà adhéré au Pacte.
Selon l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International, le partenariat n'a pas été très efficace jusqu'à maintenant. Amnesty fait état de sa frustration concernant le manque de mise en application des dix principes concernant les droits de l'homme, les normes du travail (liberté d'association, abolition du travail des enfants...), l'environnement (principe de précaution, diffusion de technologies respectueuses de l'environnement...) et la lutte contre la corruption.
L'étude, qui porte sur quelque 400 entreprises, a été rendue publique alors que l'ONU va réunir des chefs d'Etat, des grands patrons, des représentants de la société civile et des dirigeants syndicaux jeudi et vendredi à Genève pour un sommet destiné à prouver que la mondialisation est une chance d'améliorer les normes sociales et écologiques.
AFP 2 juillet 2007