21 mai, 2007

Les retraites en or de nos élus

Il n’y a pas que les conducteurs de TGV… Même s’ils évitent de le crier sur les toits, nos hommes politiques bénéficient eux aussi de régimes aux petits oignons pour leurs vieux jours. Revue de détail.

Décidément, Jacques Chirac aura toujours une longueur d’avance sur Nicolas Sarkozy ! Son jeune rival croit-il que le meilleur moment dans la vie est celui où l’on entre à l’Elysée ? Erreur, c’est celui où l’on en sort. Dès qu’il aura lâché son fauteuil, l’inusable Chichi va en effet toucher une retraite de 18 800 euros par mois, trois fois supérieure à son salaire de président de la République. On l’oublie parfois, le mari de Bernadette a dans le passé été magistrat, député et président du conseil général de Corrèze, conseiller municipal de Sarran et maire de Paris. Chacune de ces fonctions lui donne droit à une pension. Et comme, à la différence de celui des mandats, le cumul des retraites n’est pas limité, notre ex-président va pouvoir faire bombance en sirotant ses Corona. De quoi faire enrager le petit Nicolas pendant encore quelques décennies…
Eh oui, ça paie d’avoir fait de la politique. Peu de gens le savent, mais les élus de la nation (députés, sénateurs, président de la République), tout comme les commissaires européens et les membres du Conseil économique et social, jouissent discrètement de régimes de retraite à faire baver d’envie même un conducteur de TGV : l’Etat leur offre de grasses pensions sans qu’ils aient à cotiser bien longtemps. Ce sujet est tellement brûlant qu’aucun gestionnaire de ces retraites en or n’a accepté de répondre à nos questions. Au demeurant, du Parti communiste à l’UMP, personne n’y trouve rien à redire : les enjeux économiques de cette affaire, nous a-t-on assuré, ne sont pas considérables.(…)

Pension mensuelle minimale (en euros) hors éventuels avantages en nature, fonction occupée:
_ Jacques Chirac 18 800, président de la République, Premier ministre, magistrat, maire de Paris, député
_ Valery Giscard d'Estaing 17 000, président de la République, Premier ministre, président de région
_ Raymond Barre 16 100, commissaire européen, Premier ministre, maire de Lyon conseiller régional
_ Jacques Delors 14 000, président de l'union européenne
_ Philippe Seguin 12 200, maire d'Epinal, député, président de la cour des comptes
_ Alain Juppé 11 700, conseiller de Paris, maire de Bordeaux, député
_ Pierre Mauroy 11 200
_ Michel Rocard 11 000
_ Christian Poncelet 10 900
_ Jack Lang 10 800
_ Laurent Fabius 9 600
_ Michel Charasse 9 500
_ René Monory 8 800
_ Edith Cresson 8 800
_ Jean-Louis Debré 8 700

Le pro de l'eau fête Sarko

La grande presse l’a déjà mentionné : la petite fiesta sarkozyste organisée au Fouquet’s le soir du 6 mai ressemblait plus à un conseil d’administration du CAC 40 qu’à un bureau politique tant les grands patrons se bousculaient à la table du nouveau président : François Pinault, Bernard Arnault, Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, etc.

Mais aucune gazette n’a noté qu’un seul grand patron est resté jusqu’au bout de la nuit en compagnie de Sarko et de ses plus proches : Henri Proglio, le patron de Veolia Environnement, l’ancienne Générale des Eaux. La preuve en image figure dans le numéro de Paris-Match suivant l’élection...
Backchich, 18 mai 2007

20 mai, 2007

Pour 144 573 dollars par jour...

Le New York Times a calculé que le PDG d'Exxon Mobil (Esso en France) a gagné 144 573 dollars par jours pendant ses 12 ans à la tête de la compagnie pétrolière.
Source: L'expansion, 10/2006

* Exxon Mobil Corp.

Etats-Unis: l'impôt sur les sociétés KO

82 des 275 plus grandes entreprises n'ont aps payé d'impôt sur les bénéfices au moins une fois entre 2001 et 2003, selon un rapport de le syndicat CISL. Le montant global de l'impot sur les sociétés a baissé de 53% depuis la fin des années 60.
Source: L'expansion 10/2006

18 mai, 2007

Les dirigeants américains trop payés au regard de leurs performances


Une étude américaine dénonce les rémunérations de dirigeants sans lien avec leur performance. Cette étude intervient dans un contexte de pression croissante pour plus de transparence et surtout pour un droit de regard des actionnaires.

Dans un contexte de critique croissante à l'encontre des rémunérations des dirigeants, The Corporate Library, cabinet d'analyse américain spécialisé dans le gouvernement d'entreprise, s'est essayé, pour la deuxième année, au délicat exercice d'étude comparée de la rémunération et des performances. Le tout afin de faire apparaître les dirigeants qui apparaissent trop payés par rapport à leurs résultats.

Parmi les sociétés du S&P 500, le bureau d'études a identifié douze entreprises présentant à la fois une gouvernance mal notée, un rendement global (plus-value et dividende) de l'action sur cinq ans négatif, un patron dont la rétribution totale sur les deux dernières années a dépassé 15 millions de dollars et une performance inférieure à celle de ses concurrents. Parmi les douze entreprises identifiées, sept sont nouvelles (Affiliated Computer Services, Dell, Eli Lilly, Ford Motor, Abbott Laboratories, Qwest Communications et Wyeth) tandis que cinq étaient déjà pointées du doigt l'an dernier (Home Depot, Pfizer, Time Warner, Verizon Communication et Wal Mart). Sur le fond, l'étude souligne l'amélioration de la transparence liée aux nouvelles exigences de la Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur américain. Néanmoins, le point essentiel reste la question du lien entre performance et rémunération. Le débat montre alors que le Congrès américain pousse à l'instauration d'un vote consultatif des actionnaires sur la politique de rétribution des instances dirigeantes.
Qualités de gestion

The Corporate Library souligne que des résolutions dans le sens d'un vote des actionnaires sur la rémunération (« say on pay » resolution) sont d'ailleurs présentées chez Abbott, Time Warner, Wyeth et Verizon. « Des rémunérations élevées ne font pas en soi l'objet d'offensives des actionnaires activistes, insiste Paul Hodgson, l'auteur de l'étude. C'est seulement lorsqu'elles ne sont pas corrélées à la performance qu'elles posent problème. » Avant d'ajouter que c'est bien la performance relative qui compte puisque c'est elle qui entraîne la décision d'investissement, mais aussi qui traduit les qualités de la gestion du dirigeant et non l'orientation globale des marchés financiers.

Autre facteur d'excès : les conseils d'administration et, en leur sein, les comités des rémunérations qui préparent les décisions du conseil sur ces sujets fixent trop souvent les critères de performance pour les éléments de rémunération à long terme à des niveaux trop faibles. Sont également dénoncées les pratiques consistant à utiliser les mêmes critères pour les bonus annuels et les primes de long terme.
Source: Les Echos, 9 mai 2007

* Dell Computer, Corp.
* Home Depot Inc.
* Wyeth

Le gouvernement britannique ferme une poste sur cinq

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi la fermeture d'environ un cinquième des bureaux de poste du pays d'ici à 2009.

"Je crois que si nous réduisons d'environ 2.500 le nombre de bureaux (...), nous pourrons avoir un meilleur réseau", a indiqué Alistair Darling, ministre britannique de l'Industrie et du Commerce sur la radio BBC4.

Selon M. Darling quatre millions de personnes de moins qu'il y a deux ans utiliseraient les bureaux de poste et le réseau perd 4 millions de livres (6 millions d'euros) par semaine.

M. Darling a annoncé également des aides de 1,7 milliard de livres (2,5 milliards d'euros) pour moderniser la poste, dont une subvention de 150 millions de livres (219 millions d'euros) par an.

Celui-ci a également souligné que Royal Mail, la compagnie chargée de la distribution du courrier en Grande-Bretagne, "devrait faire des changements afin de gagner de nouveaux contrats dans le futur".

Récemment, les bureaux de poste britannique ont été affectés par le transfert des retraites et des allocations directement sur les comptes en banque des particuliers, tandis que le paiement de la redevance télévisuelle, des permis de conduire et des passeports, dont les frais étaient réglés précédemment dans les bureaux de poste, sont à présent payés via Internet.

Les bureaux de poste sont gérés par Post Office Limited, une filiale de Royal Mail, principal fournisseur de services postaux du Royaume-Uni entièrement détenu par l'Etat.
Source: AFP 17 mai 2007

* Royal Mail

Kouchner au Karcher


Pressenti pour occuper le poste si envié de ministre des Affaires Étrangères, Bernard Kouchner présente le profil rêvé du poste...
(...) En Birmanie par exemple, le « French doctor » sut défendre l’entreprise Total contre les accusations de travail forcé que d’affreuses mauvaises langues colportaient. Et l’homme sait travailler pour peu. Contre 25 petits milliers d’euros et quelques jours aux frais du géant pétrolier du côté de Rangoon, Bernard a pondu un rapport au poil en 2003. Non, non, le travail forcé « une coutume ancienne, qui fut légalisée par les Anglais en 1907 » n’a pas été utilisé par l’entreprise française sur ses chantiers de Yandana. Mieux, les Birmans rencontrés à l’occasion étaient « absolument heureux de la présence de Total ». Tant pis pour la plainte déposée en 2002 contre Total...
Source: Bakchich, 14 mai 2007

Commentaire: Kouchner, c’est aussi un système ! Exemple de l’"affaire total".

Mr Kouchner n’avait pas eu le temps de séjourner longtemps en Birmanie, mais avait trouvé une source fiable pour rédiger son rapport : l’International Crisis Group où siègent, entre autres, deux éminentes personnalités : Mme Ockrent, et Mme Simone Veil. Lorsque il y eut des mauvais esprits pour critiquer la démarche de Mr Kouchner dans cette affaire, l’avocat de Total sut le défendre, ce jeune et brillant avocat était le fils de Mme Veil... Une organisation bien rodée.

Total

15 mai, 2007

La corruption, ça se combat

Thomas Hanke a dirigé le service politique du Financial Times Deutschland à Berlin, avant de devenir l’un des grands éditorialistes de Handelsblatt. Son livre Der neue deutsche Kapitalismus (Le nouveau capitalisme allemand) paraîtra le 16 mars aux éditions Campus.

La vie politique américaine est ébranlée par l’affaire Jack Abramoff, du nom du lobbyiste américain corrompu qui a reconnu s’être rendu coupable d’escroquerie et de parjure. Washington attend avec angoisse ce qu’Abramoff risque de déballer sur ses contacts avec une brochette de membres influents du Congrès. Ironie du sort, ce scandale éclate au moment même où l’affaire des députés allemands parvient à son dénouement. Tout a commencé l’an dernier, quand il a été révélé que certains députés CDU avaient des activités parallèles tenues secrètes. L’affaire avait atteint son paroxysme quand les à-côtés perçus par des parlementaires SPD avaient été rendus publics à leur tour.

On peut parler de dénouement pour deux raisons : tout d’abord, de nouveaux règlements sont entrés en vigueur au début de l’année ; ensuite, plus personne n’en parle. C’est regrettable car le problème n’est qu’en partie résolu. Ajoutées aux compétences du président du Bundestag, les nouvelles dispositions portant sur les activités secondaires des députés constituent un durcissement important. Même Transparency International Allemagne se dit impressionné et parle d’un progrès considérable. A juste titre, car, pour la première fois, l’opinion publique peut savoir quelles sont les activités d’un député en dehors de son mandat et, surtout, combien cela lui rapporte. Jusqu’à présent, tout cela pouvait rester très discret ; tout au plus devait-on qualifier l’activité en question. Désormais, tous les parlementaires ont jusqu’à la fin du mois de mars pour communiquer toutes ces informations, qui seront ensuite accessibles sur Internet. Autre nouveauté : les sanctions financières recommandées, dont le président du Bundestag pourra menacer tout député contrevenant.

On déplore cependant que le Bundestag n’ait pas, dans la foulée, imposé une nouvelle réglementation à l’autre partie de l’affaire – les lobbyistes qui s’efforcent d’influencer les députés à Berlin. Car il est au moins aussi urgent de contrôler les agissements des lobbyistes et d’exiger d’eux davantage de transparence que d’imposer de nouvelles obligations aux députés.
Bien des choses ont changé dans le monde des agents d’influence professionnels. Leur impact s’est accru : ils sont plus nombreux et ils s’occupent de façon plus professionnelle de leurs cibles. On voit intervenir de plus en plus d’agences spécialisées en public affairs, qui emploient souvent des spécialistes très qualifiés. Nul ne sait exactement combien d’entre elles sont en activité auprès du Parlement et du gouvernement.

La liste officielle du Bundestag répertorie 1 930 organisations. Cette liste, introduite en 1972, est le seul outil utilisé par le Parlement. Elle révèle peu de choses : l’inscription y est facultative, et les bénéficiaires et les objectifs des associations ne sont souvent pas clairs. L’une d’entre elles déclare, par exemple, avoir pour objet de “préparer la voie à des contacts d’affaires multilatéraux et de réseaux d’entreprises transnationaux”. Les organisations doivent certes préciser le nombre de membres qu’elles représentent, mais elles le font rarement et, quand elles le font, il n’y a pas grand-chose à tirer des informations communiquées. Une association d’agriculteurs largement inconnue se targue par exemple de compter 1,1 million d’adhérents, tandis qu’un groupe d’intérêt de l’industrie de l’armement prétend ne regrouper que 21 individus. C’est difficile à croire dans les deux cas.

Certains groupes de pression, la Deutsche Public Relations Gesellschaft par exemple, ont réagi aux récents scandales en adoptant un code de conduite et seraient prêts à tenter de réglementer le secteur. Chose incompréhensible, l’intérêt est limité du côté du Bundestag. Certaines mesures simples – par exemple l’obligation pour chaque groupe de préciser son domaine d’activité et de nommer ses donneurs d’ordre sur la liste, qui est réactualisée par voie électronique – permettraient pourtant de parvenir à une certaine transparence. Le cas d’Abramoff montre que la réglementation a peu d’effet si elle ne s’accompagne pas de contrôles. Or les contrôles passent par la transparence.
Courrier International, 12/01/06

La Suisse enquête sur des soupçons de corruption autour d'un contrat du britannique BAE Systems

L'enquête ouverte par la justice suisse sur l'affaire BAE Systems prend un caractère particulier, car l'enquête menée en Grande-Bretagne sur de présumés pots-de-vins versés à de hauts responsables saoudiens a été classée en décembre dernier sur ordre du gouvernement.

Le premier ministre Tony Blair avait alors fondé son intervention sur la défense des intérêts nationaux et le danger de porter de graves atteintes aux relations anglo-saoudiennes.

Caisse noire en Suisse

La procédure ouverte par le «Serious Fraud Office» (SFO) portait sur la création présumée d'une caisse noire dans des banques en Suisse. BAE Systems l'aurait dotée de quelque145 millions de francs pour payer des pots-de-vin en vue de décrocher des contrats d'armement en Arabie Saoudite.

Suivant les soupçons avancés, de l'argent aurait également glissé dans les poches de membres de la famille royale saoudienne, selon la presse britannique. De son côté, la société d'armement a réfuté catégoriquement ces accusations.

Dans le cadre de l'accord «Al-Yamamah» conclu au milieu des années 80 entre l'Arabie Saoudite et la Grande-Bretagne, BAE Systems a reçu des commandes pour plusieurs milliards de francs. Cet accord est d'ailleurs le plus important jamais conclu en matière d'exportations dans ce pays.

Selon la presse, la décision de Tony Blair d'ordonner au SFO de classer l'enquête ferait suite à des menaces de l'Arabie Saoudite de renoncer à l'achat d'avions de combat Eurofighter, une affaire qui dépasse le milliard.
Swissinfos, 12 mai 2007

14 mai, 2007

La croissance dans le monde ne crée pas d'emploi

En 2006, malgré la forte croissance, le chômage n'a pas reculé dans le monde.

La tendance depuis dix ans, qui se dégage des précédents rapports et qui s'est confirmée en 2006, veut que la croissance n'ait pas bénéficié aux chômeurs. Malgré une progression du produit intérieur brut (PIB) mondial estimée à 4,9 %, le taux de chômage est resté quasiment inchangé par rapport à 2005, à 6,3 % (195,2 millions de demandeurs d'emplois à travers le monde).

"Dix ans de forte croissance n'ont eu qu'un léger impact, et dans une petite poignée de pays seulement, sur le nombre de travailleurs qui vivent dans la misère avec leur famille", a déclaré Juan Somavia, directeur du BIT.

En termes de population active, on assiste, depuis dix ans, à un recul de la proportion de la population de 15 ans et plus, ayant un emploi qui passe à 61,4 % en 2006, soit 1,2 % de moins qu'en 1996.
Source: Le Monde 25 janvier 2007

Les profits d'hier ne sont pas les investissements d'aujourd'hui...

Les 40 entreprises du CAC ont globalement vu leur profit augmenter de 54% entre 2000 et 2005. Pendant cette période, les dividendes versés aux actionnaires ont progressé de 71% et les investissement ont ... baissé de 41%.
Source: Capital, janvier 2007

Des antennes relais en loucedé


Pour permettre aux téléphones portables de retransmettre vidéos, matches de foot, pubs, clips et conversations en "visiophonie", etc., il faut installer de nouvelles antennes relais en plus des 30.000 déjà existantes. Des antennes dont les paramètres techniques sont différents : ce ne sont ni les mêmes fréquences, puissances et pulsations.

Selon la loi, les opérateurs sont tenus de remettre un dossier aux maires pour présenter ces nouveaux appareillages dits UMTS ou 3G (troisième génération). D'après les chartes de bonne conduite établies avec les mairies, ils devraient organiser des réunions pour informer les riverains. Or, fini les dossiers, fini les réunions, les opérateurs se sont mis à installer l'UMTS en catimi à côté des installations existantes, prétextant des travaux de maintenance. Cette pratique illé gale a notamment été constatée à Strasbourg par les experts du Criirem, la commission indépendante sur les rayonnements électromagnétiques fondée par l'ex-députée Michelle Rivasi ; et à Paris dans le XVIIIeme arrondissement, où, à la suite de mesures du Criirem, le service d'écologie urbaine de la Mairie de Paris a interrogé l'opérateur, SFR, qui a reconnu les faits. A Albi, les résidents des HLM du quartier de Rayssac se sont également plaints.

Pourquoi installer l'UMTS en douce ? Parce que sa réputation n'est pas très nette. Du côté scientifique, on ne dispose que de deux études. La première, réalisée l'année dernière aux Pays Bas, à la demande du gouvernement, un laboratoire public, le TNO (Institut de Recherche Technique), n'a pas de quoi rassurer : les volontaires exposés à l'UMTS à leur insu pendant une heure, à faible puissance, ont ressenti migraines, nausées et malaises. Une réplication de cette expérience a eu lieu en Suisse, à l'université de Zurich : on n'y a pas retrouvé ces symptômes (mais les critiques font valoir que le protocole n'était pas identique à celui des Néerlandais et que l'étude suisse était financée à 40% par les opérateurs). Bref, il y a comme un doute. Et "dans le doute, abstiens-toi" est la maxime la plus honnie des opérateurs...

Les détracteurs des machines à voter se mobilisent pour les législatives

Après avoir dressé le bilan des irrégularités qui ont accompagné l'utilisation des machines à voter lors de la présidentielle, les opposants au vote électronique s'organisent en vue des élections législatives.

Critique sur le vote électronique, l'association Ordinateurs de Vote (OdV) dressait jeudi 10 mai un premier bilan, après les deux tours de l'élection présidentielle. Elle estime à une douzaine le nombre de villes où l'utilisation des machines à voter a donné lieu à un recours devant le Conseil constitutionnel. Plus généralement, l'utilisation de ces machines a éveillé l'attention des électeurs. Plusieurs municipalités ont ainsi vu des citoyens s'organiser en «contrôleurs» du vote électronique.

À Boulogne-Billancourt, un groupe d'habitants «de toutes tendances politiques» a suivi les 66 bureaux de vote de la ville, ce qui représente «68 machines Nedap à 5.471,7 euros TTC pièce, soit un coût global de 372.075,6 euros pour 66.778 électeurs». Ils ont relevé au premier tour «de nombreuses irrégularités», qui allaient des isoloirs succincts au refus de recevoir des réclamations. Ils ont également pointé des failles d'organisation comme les «deux heures d'attente dans certains bureaux». Au second tour, le renforcement par la ville des moyens en personnel dans les bureaux de vote s'est effectué au détriment de la «rentabilité» des machines.

Pour sa part, le groupe local d'Aulnay-sous-Bois dénonce le fait que le 2 mai les machines aient été «configurées et scellées par les employés municipaux sans présence d'huissier ni d'un élu de l'opposition». Si le maire a rejeté la demande de mise sous scellés publique pour «se prémunir de toute intervention malveillante», il s'est engagé à inviter les élus lors de l'opération pour les législatives.

Au final, OdV souligne que «la pratique de la réclamation électorale, sur des points techniques et précis, n'est pas dans les moeurs en France. On nous dit "c'est une question de technologie, allez jouer". Or c'est une question de respiration démocratique.»

Une assurance pour les législatives

Pourtant, parmi les candidats à l'élection présidentielle interrogés par l'association au mois de mars, Nicolas Sarkozy estimait que «les machines à voter présentent plusieurs avantages» comme la réduction des coûts d'organisation ou l'accélération du dépouillement. Sans oublier toutefois de préciser que «les évolutions intervenues depuis fin 2003 impliquent de compléter le règlement technique». «Ces compléments doivent être à la fois techniques (comme l'impression obligatoire d'un ticket de vote, c'est-à-dire un reçu pour l'électeur) et organisationnels (conservation des urnes entre deux scrutins).»

Outre OdV, des internautes se sont mobilisés contre le vote électronique sur des sites comme Betapolitique, où ils passent en revue les aléas de l'e-vote et proposent des recours. Un certain nombre de blogs évoquent également la question, à l'image d'Election-présidentielle sur lequel un habitant d'Issy-les-Moulineaux raconte en détail son 22 avril.

Ces contestations ne devraient guère faire sourciller le Conseil constitutionnel, qui avait donné son aval aux machines à voter pour l'élection présidentielle. D'autant que les erreurs ou incidents n'ont sans doute pas eu d'impact significatif sur le scrutin. En revanche, lors des élections locales comme les législatives des 10 et 17 juin, ou les municipales en 2008, «le vote électronique sera une porte ouverte à de nombreuses contestations par les perdants», avertit un membre du groupe OdV de Boulogne-Billancourt.

L'association prépare l'échéance du mois de juin en annonçant un «MAV Assurance» (MAV pour machine à voter) contre les aléas du vote électronique. Elle sera proposée aux candidats aux législatives qui ne font pas confiance aux machines et nécessiteraient d'être assistés en prévision d'un éventuel contentieux. Le service proposera une assistance via un numéro de téléphone dédié, Internet et, si besoin est, un déplacement. Lancé dans une dizaine de jours, son prix pourrait se situer aux alentours d'une centaine d'euros.
ZdNet, 11 mai 2007

Air Bolloré, entre gens de bonne compagnie

Nicolas Sarkozy a été transporté à Malte par le Falcon 900 à 35 millions d'euros de Bolloré SA, puis hébergé par Vincent Bolloré sur son yacht, habituellement loué 245 000 euros la semaine (Le Nouvel Observateur, 11/10/2005).

Le webzine Backchich note: "En 2004, l’un des petits actionnaires de Bolloré, Eric C . avait d’ailleurs porté devant le doyen des juges d’instruction du TGI de Quimper la question de savoir si le fait de voyager à bord d’un appareil facturé 35 millions d’euros, par les industries Marcel Dassault au prix coûtant de « 2103 euros de l’heure de vol » , somme qui selon lui ne permettait « même pas de payer de le kérosène », ne constituait pas pour des déplacements d’ordres « privés » ( !) un usage contraire à l’intérêt social de la société. Autrement dit un vulgaire Abus de Biens Sociaux… Il semble que la plainte du grossier personnage n’ait pas véritablement prospérée. Mais elle pourrait quand même en inspirer d’autres."

* Bolloré SA
* Bolloré (famille)

11 mai, 2007

Les patrons américains ont gagné 38% de plus en 2006.


Steve Jobs, PDG du groupe informatique Apple, a été en 2006 le patron le mieux rémunéré des Etats-Unis, avec 646 millions de dollars sous forme de stock-options ou bonus, selon le classement du magazine Forbes. Il a gagné deux fois plus que le second du classement, Ray Irani, PDG du groupe pétrolier Occidental Petroleum (321 millions), et que le numéro 3, Barry Diller, patron du groupe de médias InterActive Corp (295 millions). Le patron de l'assureur Fidelity National, William Foley, arrive 4e avec 179 millions, suivi des dirigeants deux groupes high tech: Terry Semel (Yahoo!) avec 174 millions, et Michael Dell (Dell) avec 153 millions... Les 500 dirigeants suivis par Forbes ont vu leur rémunération cumulée croître de 38% en 2006, à 7,5 milliards de dollars.
AFP, 4 mai 2007

* Apple Inc.
* Yahoo! Inc.
* Occidental Petroleum
* InterActiveCorp
* Dell Computer, Corp.

La renaissance argentine trouble les Cassandre de l'économie

Le redressement spectaculaire de l'économie argentine, après une crise sans précédent en 2002, trouble les experts qui reconnaissent parfois leur erreur d'appréciation, sans toutefois céder à l'euphorie.

L'Argentine avec quatre années consécutives d'une croissance de son Produit intérieur brut (PIB) comprise entre 8% et 9%, après un recul de 10,9% en 2002, ne s'est jamais aussi bien porté. "Il faut remonter un siècle en arrière" pour retrouver les conditions favorables qu'elle connaît actuellement, a récemment souligné devant l'AFP l'ancien ministre de l'Economie Roberto Lavagna, artisan principal du redressement de son pays.

Pourtant, beaucoup d'économistes, argentins ou étrangers, se sont montrés prudents pour ne pas dire alarmistes sur les conditions de cette reprise. Printemps éphémère, pour les uns, ce rebond n'était rien d'autre que celui d'un "chat agonisant", dont le dernier sursaut, souvent spectaculaire, n'annonce rien d'autre que la mort, selon d'autres économistes plus imaginatifs. "Je ne dirai pas que la situation économique de l'Argentine soit bonne", disait encore en 2005 Gary Becker, prix Nobel d'Economie 1992 et disciple de Milton Friedman.

Le gouvernement argentin ne manque jamais de railler ces Cassandre, à l'instar du président Nestor Kirchner qui a une nouvelle fois dénoncé leurs errements supposés lors d'un discours récent devant le Parlement. "Entre ceux que les économistes nous ont annoncé et ce qui s'est réellement produit, il y a un gouffre", avait déclaré à cette occasion M. Kirchner.
Certains font aujourd'hui amende honorable, à l'instar par exemple de Juan-Luis Bour, économiste en chef auprès de la Fondation de recherches économiques latino-américaines (FIEL) à Buenos Aires. "Tabler en 2005 sur une baisse du prix des matières premières a constitué une erreur d'évaluation", a-t-il ainsi reconnu devant l'AFP.
En privé, certains diplomates européens, qui suivent l'économie argentine depuis Buenos Aires, font le même constat. "Nous nous sommes montrés trop pessimistes ces dernières années", a concédé l'un d'entre eux, interrogé par l'AFP. Et de reconnaître par exemple que la hausse du prix des matières premières, qui semble appelée à durer, favorise fortement des pays comme l'Argentine au fort potentiel agro-alimentaire.

On assiste aujourd'hui à une "inversion durable des termes de l'échange, peut-être structurelle" qui offre une grande marge de manoeuvre à l'Argentine, a ajouté ce diplomate ayant requis l'anonymat. L'Argentine est un grand exportateur de produits agricoles, et cette manne, particulièrement le soja lui a rapporté l'an dernier plus de 22 milliards de dollars, soit presque le double par rapport à 2002. Les perspectives pour les années à venir sont favorables, grâce par exemple à la montée en puissance des bio-carburants, à base de soja ou de maïs.

Pour autant, les économistes argentins refusent de céder à l'euphorie et avertissent précisement sur l'extrème dépendance de ce pays au contexte international. Certains, comme Orlando Ferreres, ancien vice-ministre de l'Economie, se montrent prudents sur le caractère durable de cette inversion des termes de l'échange et redoute les conséquences d'un ralentissement aux Etats-Unis, qui ne manquerait pas d'avoir un impact en Chine, principal acheteur du soja argentin.

Optimistes à court terme, ces économistes renouent avec la prudence quand il s'agit de faire des pronostics à plus long terme. "Je reste pessimiste sur la gouvernance (en Argentine) qui décourage les investissements", pourtant jugés indispensables pour consolider la croissance et calmer les tensions inflationistes, estime ainsi Juan-Luis Bour.
AFP, 10/5/2007

10 mai, 2007

Monsanto perd son brevet européen sur le soja OGM

Cette décision de l'OEB, qui siège à Munich, fait suite à un recours formé par des organisations de protection de l'environnement, dont Greenpeace, et des entreprises spécialisées dans l'agro-alimentaire, qui invoquaient la « non-brevetabilité » du vivant. Elles s'étaient opposées au brevet européen EP 301749, couvrant tous les types de sojas transgéniques, accordé en 1994 à la société de biotechnologie Agracetus, rachetée depuis par le géant agro-chimique américain Monsanto.

L'expert en techniques génétiques de l'organisation écologiste Greenpeace Christoph Then s'est félicité de cette décision, en estimant qu'elle corrigeait la décision « erronée » d'accorder le brevet en 1994, et qu'elle permettrait d'empêcher que des brevets semblables soient délivrés à l'avenir.

08 mai, 2007

Une semence OGM interdite de façon permanente aux Etats-Unis

Que fera Ottawa ? Un tribunal américain a interdit de façon permanente une semence OGM. Selon Greenpeace, les multinationales des OGM ont accusé un très dur coup et un important revers judiciaire. En effet, un juge californien a reconfirmé une décision qu´il avait rendue précédemment, à savoir que le gouvernement américain n´a pas suivi ses propres règles d´évaluation des OGM et, en particulier, de la luzerne OGM (Roundup Ready) de Monsanto. Le jugement d´hier rend donc permanente une interdiction qui était jusque-là temporaire.

La luzerne OGM de Monsanto ne peut donc plus être vendue partout aux États-Unis. La luzerne déjà ensemencée sera soumise à des conditions de contrôle pour éviter la contamination génétique.

Dans un jugement extrêmement sévère, le juge Charles Breyer réaffirme que cette semence OGM peut nuire à l´environnement et contaminer toute luzerne plantée naturellement. Il réaffirme également que le Département américain de l´Agriculture a failli à ses responsabilités en ignorant le fait que des doutes existaient sur la possibilité de contamination par cette semence OGM. Il demande de plus aux compagnies de faire connaître, d´ici 30 jours, les emplacements de tous les champs de luzerne OGM Roundup Ready de Monsanto, aux États-Unis. Le juge demande également à ces compagnies de rendre ces informations publiques dès que possible afin que les cultivateurs de luzerne conventionnelle et de luzerne OGM puissent évaluer si leurs champs ont été contaminés ou non. En frappant d´interdiction cette semence, le juge Breyer fait de plus valoir que la contamination de la luzerne naturelle par la luzerne OGM est déjà en cours, « qu´une telle contamination fait d´irrémédiables torts à l´environnement » et « qu´il est désormais impossible de revenir en arrière ».

La luzerne OGM de Monsanto est autorisée au Canada depuis le 7 septembre 2004. « Elle a été évaluée sur des bases similaires aux méthodes américaines, que même la Société royale du Canada a jugé, en 2001, peu rigoureuses sur le plan scientifique », affirme Éric Darier, responsable de la campagne contre les OGM pour Greenpeace. « On est donc en droit de douter du sérieux des évaluations des OGM qu´Ottawa a entreprises ».

Dans un rapport transmis au gouvernement, la Société royale du Canada a recommandé en vain 58 mesures de précaution concernant les OGM. Les quatorze experts de cette organisation - la plus haute instance scientifique indépendante au Canada - avaient entre autres déploré l´absence de transparence dans les évaluations des OGM. En effet, pratiquement toutes les données fournies - par les mêmes entreprises qui souhaitent faire autoriser les OGM - sont confidentielles. Aucun scientifique ne peut y avoir accès.

« Il aura fallu un juge aux États-Unis pour confirmer les pires craintes que la Société royale a exprimées en 2001 », reprend Éric Darier. « Greenpeace exige que le gouvernement canadien retire immédiatement l´autorisation de cette luzerne OGM et applique les mêmes mesures qu´a décrétées ce juge en Californie. Le gouvernement doit ensuite réellement mettre en place les 58 recommandations de la Société royale du Canada et, en attendant, suspendre toutes les autorisations d´OGM au pays ».

Greenpeace met en garde Ottawa quant à l´impact qu´un laisser-faire canadien pourrait avoir sur les marchés internationaux. « Si le gouvernement ne prend pas des mesures immédiates concernant cette luzerne OGM, le Canada risque désormais de devenir LE pays de dumping des semences de luzerne OGM », prévoit Éric Darier.Que fera Ottawa ? Un tribunal américain a interdit de façon permanente une semence OGM. Selon Greenpeace, les multinationales des OGM ont accusé un très dur coup et un important revers judiciaire. En effet, un juge californien a reconfirmé une décision qu´il avait rendue précédemment, à savoir que le gouvernement américain n´a pas suivi ses propres règles d´évaluation des OGM et, en particulier, de la luzerne OGM (Roundup Ready) de Monsanto. Le jugement d´hier rend donc permanente une interdiction qui était jusque-là temporaire.

La luzerne OGM de Monsanto ne peut donc plus être vendue partout aux États-Unis. La luzerne déjà ensemencée sera soumise à des conditions de contrôle pour éviter la contamination génétique.

Dans un jugement extrêmement sévère, le juge Charles Breyer réaffirme que cette semence OGM peut nuire à l´environnement et contaminer toute luzerne plantée naturellement. Il réaffirme également que le Département américain de l´Agriculture a failli à ses responsabilités en ignorant le fait que des doutes existaient sur la possibilité de contamination par cette semence OGM. Il demande de plus aux compagnies de faire connaître, d´ici 30 jours, les emplacements de tous les champs de luzerne OGM Roundup Ready de Monsanto, aux États-Unis. Le juge demande également à ces compagnies de rendre ces informations publiques dès que possible afin que les cultivateurs de luzerne conventionnelle et de luzerne OGM puissent évaluer si leurs champs ont été contaminés ou non. En frappant d´interdiction cette semence, le juge Breyer fait de plus valoir que la contamination de la luzerne naturelle par la luzerne OGM est déjà en cours, « qu´une telle contamination fait d´irrémédiables torts à l´environnement » et « qu´il est désormais impossible de revenir en arrière ».

La luzerne OGM de Monsanto est autorisée au Canada depuis le 7 septembre 2004. « Elle a été évaluée sur des bases similaires aux méthodes américaines, que même la Société royale du Canada a jugé, en 2001, peu rigoureuses sur le plan scientifique », affirme Éric Darier, responsable de la campagne contre les OGM pour Greenpeace. « On est donc en droit de douter du sérieux des évaluations des OGM qu´Ottawa a entreprises ».

Dans un rapport transmis au gouvernement, la Société royale du Canada a recommandé en vain 58 mesures de précaution concernant les OGM. Les quatorze experts de cette organisation - la plus haute instance scientifique indépendante au Canada - avaient entre autres déploré l´absence de transparence dans les évaluations des OGM. En effet, pratiquement toutes les données fournies - par les mêmes entreprises qui souhaitent faire autoriser les OGM - sont confidentielles. Aucun scientifique ne peut y avoir accès.

« Il aura fallu un juge aux États-Unis pour confirmer les pires craintes que la Société royale a exprimées en 2001 », reprend Éric Darier. « Greenpeace exige que le gouvernement canadien retire immédiatement l´autorisation de cette luzerne OGM et applique les mêmes mesures qu´a décrétées ce juge en Californie. Le gouvernement doit ensuite réellement mettre en place les 58 recommandations de la Société royale du Canada et, en attendant, suspendre toutes les autorisations d´OGM au pays ».

Greenpeace met en garde Ottawa quant à l´impact qu´un laisser-faire canadien pourrait avoir sur les marchés internationaux. « Si le gouvernement ne prend pas des mesures immédiates concernant cette luzerne OGM, le Canada risque désormais de devenir LE pays de dumping des semences de luzerne OGM », prévoit Éric Darier.
Actualités News Environnement, 5 Mai 2007

Monsanto

Des voleurs de joujoux évitent de peu le fichage ADN

La menace de prélèvement d'ADN proférée, la semaine dernière, contre deux petits voleurs du Nord qui avaient piqué des jouets dans un supermarché, alimente la polémique sur le fichage génétique des mineurs, dénoncé notamment par la Ligue des droits de l'homme (LDH) et le Syndicat de la magistrature (SM). C'est le père qui a rendu publique l'intention des gendarmes de prendre les empreintes digitales et génétiques de ses fils de 8 et 11 ans pour ce larcin. L'homme a en effet découvert, atterré, que la dernière loi sur l'extension du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) permet d'y intégrer les ADN d'enfants.

Les deux frères ont fauché deux Tamagoschi et deux balles rebondissantes dans un hypermarché du Nord. Les vigiles les ont repérés sur les caméras de surveillance et les ont appréhendés quand leur mère passait à la caisse. Leur père, Vincent, a indiqué au Parisien que son épouse a «tout de suite payé les jouets volés, environ 50 euros. On les a mis à la poubelle. On a sermonné nos enfants, on les a privés de jeux vidéo, de cadeaux d'anniversaire. On leur a demandé de nous rembourser progressivement sur leur argent de poche et d'effectuer quelques travaux d'intérêt général dans la maison». Ils ont reçu la visite des gendarmes qui venaient leur apporter une convocation. Et le père en était «ravi», croyant qu'ils allaient «faire prendre conscience» à ses fils «qu'il ne fallait pas recommencer». Mais les propos des deux officiers de police judiciaire ont dépassé à ses yeux toute mesure : «Ils ont expliqué à mon fils aîné qu'il serait photographié, qu'on lui prendrait ses empreintes digitales et aussi ses empreintes génétiques, ajoutant même que mon fils ne pourrait pas forcément exercer le métier qu'il veut faire plus tard car il serait fiché !»

Persuadé que le Fnaeg était réservé aux seuls délinquants sexuels, le père a d'abord cru à du bluff, avant de réaliser que les gendarmes avaient le droit de mettre à exécution cette menace.
«Pas du bétail». Révolté, il a annoncé qu'il refuserait tout prélèvement génétique sur ses enfants, même si la loi punit ce refus d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende : «C'est une connerie de gamins ! Je ne suis pas d'accord pour qu'ils le paient au prix fort, a-t-il tonné dans le Parisien , ce n'est pas du bétail que l'on doit marquer au fer.» Lors de l'audition le 5 mai des deux gamins, les enquêteurs et le substitut du procureur ont finalement fait machine arrière, n'ont demandé ni relevé d'empreintes digitales, ni effectué de prélèvement génétique, et ont bouclé l'affaire par «un rappel à la loi». «Il y a une part de maladresse des deux gendarmes qui n'ont pas voulu les ficher mais leur faire peur», dit-on à la gendarmerie, «même si la loi l'autorise.»

Lancé en 1998 après l'arrestation du tueur en série Guy Georges, le Fnaeg a d'abord été conçu pour pister les pédophiles, délinquants et criminels sexuels. En 2001, le ministre de l'Intérieur socialiste Daniel Vaillant l'a fait élargir aux autres crimes, de sang, de terrorisme, d'actes de torture et de barbarie, et d'attaques à main armée.
Arrachages d'OGM. Puis le 19 mars 2003, la loi de sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy a encore étendu le champ d'application du Fnaeg à quasi tous les délits, même aux vols à l'étalage, dégradations d'abribus ou arrachages d'OGM. Seuls désormais échappent au fichage génétique les usagers de stupéfiants, les personnes punies de simples contraventions et les auteurs d'abus de biens sociaux.

Si le Fnaeg, qui contient aujourd'hui quelque 400 000 profils génétiques, permet de résoudre des crimes anciens et d'innocenter des suspects, son extension massive «à de petites infractions et sans distinction d'âge» inquiète Ollivier Joulin, vice-président du tribunal de grande instance de Bordeaux et membre du Syndicat de la magistrature : «Un enfant fiché pour une bêtise risque de le traîner pendant quarante ans, soit la durée autorisée pour la conservation des ADN. Il risque aussi de ne pas pouvoir accéder à la fonction publique ou à certains autres métiers.» Intervenu plusieurs fois de «façon préventive» pour que des mineurs punis par des sanctions éducatives (et non par une peine) ne soient pas enregistrés dans le Fnaeg, Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'homme, redoute qu'un jour des très jeunes enfants le soient : «L'idée de marquer génétiquement un gosse qui n'a pas dix ans pour un vol dans un magasin et d'en garder la trace indélébile dans un tel fichier est injustifiée, disproportionnée, scandaleuse. Damner à vie un enfant qui a fait une ânerie ou repérer les petits turbulents dès la crèche, c'est une politique qui consiste à enfermer les gens dans la délinquance.»
Libération, 8 mai 2007

04 mai, 2007

Un patchwork d'infos qui font froid dans le dos

Un patchwork d'infos qui font froid dans le dos

Fichage ADN en cas d’infraction à la loi

Lionel Jospin avait mis en place le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG) pour recueillir l’ADN des délinquants sexuels jugés coupables. La loi du 18 mars 2003 sur la sécurité intérieure a étendu le prélèvement à l’intégralité des personnes ayant affaire à la police (coupables comme suspects) quel que soit le type de délit (vols à la tire, tags, manifestations...), à la seule exception des délits financiers. Un prélèvement ADN coûte 400 €, celui-ci est conservé quarante ans.

Fichage généralisé

Le Système de Traitement des Infractions Constatées (STIC) de la police et le système JUdiciaire de Documentation et d’EXploitation (JUDEX) de la gendarmerie sont deux fichiers nationaux, en plus du casier judiciaire, regroupant procédures, infractions, individus, victimes et objets mis en cause. En tout ce sont près de 22 millions de personnes qui y sont référencées. Ces fichiers peuvent être consultés lors d’une enquête administrative ou lors du recrutement pour certains emplois (sécurité, défense...). Leur fusion est prévue pour décembre 2007 en un seul et unique fichier : ARIANE, pour un coût de 15 millions d’euros. Vient s’ajouter les fichiers des Renseignements Généraux (RG), Système d’Information Schengen (SIS) et du Système d’information d’Europol (TECS). La Commission Nationale Informatique et des Libertés (CNIL), la Fédération Informatique et Libertés (FIL), la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) et d’autres dénoncent le nombre considérable d’erreurs parfois très graves (la victime devient le coupable, etc...) contenues dans ces fichiers (environ 25%) et la quasi-impossibilité pour les personnes de faire valoir leurs droits. La CNIL a ainsi supprimé 36% des fiches Schengen (SIS) et 44% des fiches STIC qu’elle a été amenée à contrôler en 2005, parce qu’ elles étaient « erronés, manifestement non justifiés ou dont le délai de conservation était expiré ».

Carte nationale d’identité et passeport biométriques

Conformément à ce que recommande l’Union européenne et à ce que réclament les Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001, la France va se doter d’une carte nationale d’identité obligatoire et payante contenant des informations biométriques sur son porteur. Elle contiendra les empreintes digitales et l’image faciale numérisée des ressortissants français. Ce dernier fichier permettra grâce aux logiciels de reconnaissance faciale le contrôle d’identité par vidéosurveillance. De plus le contrôle d’identité pourra se faire par un lecteur à distance, donc à l’insu des individus.
La finalité du projet est d’instaurer une carte universelle intégrant l’identité, les informations médicales et sociales et la capacité de réaliser des transactions monétaires.

Abolition du secret professionnel

Le projet de loi sur la ’prévention de la délinquance’ propose le « secret professionnel partagé » permettant aux maires d’accéder aux informations médicales, psychiatriques, sociales et scolaires de leurs concitoyens. Ils pourront les utiliser pour gérer les allocations des familles ’déviantes’.

Service Citoyen Volontaire

Vient d’être instauré dans dix régions pilotes le Service Citoyen Volontaire (SCV). Il s’agit pour les citoyens qui le souhaitent de s’engager en tant que bénévoles pour aider les forces de l’ordre à assurer la sécurité publique. Les volontaires seront recrutés à l’issue d’un entretien et d’une enquête administrative. Ils pourront participer « à des actions de soutien et de renforcement de l’autorité parentale, d’accueil et de suivi des victimes, de prévention, de médiation et d’explication de la loi dans le cadre de structures scolaires ». Dans le cadre de leurs fonctions ils bénéficieront de l’immunité policière. Les postulants sont invités à retirer un dossier d’inscription au commissariat le plus proche.

Taser : un pistolet de plus pour les forces de l’ordre

Le Taser est un pistolet infligeant une décharge électrique de 50 000 volts jusqu’à une distance de 10 mètres. La personne se voit neutralisé par la paralysie de son système nerveux pendant 5 secondes. Après un phase de test commencée depuis janvier 2004 sur 130 personnes, 1 000 policiers et 1 000 gendarmes ont été équipés de Taser en 2006. Le Taser ne laisse pas de traces, crée des souffrances aiguës et est susceptible d’être utilisé pour intimider, humilier, torturer ou faire parler des suspects, détenus, prisonniers ou simples citoyens. Ainsi, ce pistolet s’apparente à un objet de torture au sens de la Convention des Nations Unies contre la torture de 1984 (la France a signé ce protocole le 16 septembre 2005 et ne l’a toujours pas ratifié).
Cette arme qui a déjà fait plus de 200 morts aux Etats-Unis est interdite en Belgique, en Italie, aux Pays-bas, au Danemark, en Norvège, en Serbie, à Hong Kong, au Japon, en Malaisie, en Nouvelle Zélande et au Pakistan.

Conservation des données Internet et téléphoniques

Après six mois de débat, les députés européens ont adopté la directive proposée par la Commission qui rend obligatoire la conservation par les opérateurs téléphoniques et les fournisseurs d’accès à Internet des données de connexion de leurs abonnés. Cela concerne les appels passés par les téléphones fixes et mobiles, les SMS et les e-mails. Il s’agit de pouvoir déterminer qui a communiqué avec qui, quand et combien de temps. La durée de rétention de ces données pourra aller de six mois à deux ans selon le souhait des États.
En décembre 2005, le Sénat après l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi contre le terrorisme : tous les fournisseurs d’accès à Internet devront conserver nos données de connexion jusqu’à un an.

Tout cela, Nicolas Sarkozy l’a fait en moins de quatre ans en tant que ministre d’Etat. Imaginez ce qu’il fera en cinq ans au poste suprême de président de la République.

Il est important que nous gardions à l’esprit que les dispositifs ci-dessus ont été appliqué en l’absence totale de concertation démocratique et sont intégralement financé par nos impôts. Avant d’offrir notre confiance aux promesses d’un candidat, regardons d’abord ce qu’il a déjà accompli concrètement pour avoir une idée de la suite.

Ses relations avec les grands patrons et les médias

Nicolas Sarkozy décrit son témoin de mariage, Martin Bouygues comme « son meilleur ami ». Ce dernier dirige le groupe Bouygues coté aux CAC 40 qui regroupe trois grands secteurs : la téléphonie mobile avec Bouygues Telecom ; la construction d’infrastructures publiques : autoroutes, ponts, complexes, mais également les dernières prisons pour mineurs commandées par le ministre de l’Intérieur ; et les médias avec TF1, LCI, Eurosport International...

Il est très proche des deux plus gros fabricants d’armes français et principaux propriétaires de presse : Arnaud Lagardère (entreprise d’armement propriétaire de Elle, Jeune et jolie, Europe 1, Europe 2, Radio RFM, Fayard, Grasset, Hachette, Hatier, Nathan, Nice Matin, Paris match, Pariscope, Télé7jours... et président du conseil d’administration d’EADS qui possède 7,5% du capital d’Airbus) et Serge Dassault (entreprise d’armement possédant Le Figaro, TV Magazine, L’Express, L’Expansion).

Les deux principaux concurrents qui se partagent l’industrie du luxe en France François Pinault (Mittal Steel, Le Point, Alexander McQueen, Balenciaga, Conforama, FNAC, Gucci, La Redoute, Le Printemps, Yves Saint Laurent...) et Bernard Arnault son autre témoin de mariage, première fortune de France et septième du monde avec 20 milliards d’euros , qui possède le premier groupe de luxe au monde LVMH (Céline, Chaumet, Dior, Donna Karan, Emilio Pucci, Fendi, Givenchy, Guerlain, Kenzo, Louis Vuitton, Marc Jacobs, Sephora, Tag Heuer...) lui sont également très proches.
On lui compte aussi comme amis personnels Jean-Claude Decaux (JC Decaux), Dominique Desseigne (Groupe Lucien Barrière : premier groupe européen de casinos), Edouard de Rothschild (banque Rothschild, Libération, Global Asset Management), Franz-Olivier Giesbert (Le Point), Etienne Mougeotte (TF1), Patrick Le Lay (TF1), Pierre Louette (AFP), Jean-Marie Colombani (Le Monde) et Jean-Pierre Elkabbach (Europe 1).

Faits divers de la censure


En novembre 2005, la chanson "Tous les tizenfants" du groupe formé par Polémix et La Voix Off basée sur une interview de Nicolas Sarkozy doit faire partie de la compilation "CQFD", éditée par le magazine les Inrockuptibles. Mais la Sacem (société de gestion collective du droit d’auteur pour la musique) partenaire de l’opération, l’interdit, estimant que la chanson n’était "pas diffusable", expliquant également que le ministre de l’Intérieur ne tolèrera pas de tels propos et menace les auteurs de lourdes condamnations.

La parution de la biographie de Cécilia Sarkozy, ’Entre le coeur et la raison’, de Valérie Domain, chef des informations du magazine Gala fut interdite de publication après que Vincent Barbare, responsable des éditions First qui devaient publier l’ouvrage, fut convoqué le 9 novembre 2005 à un entretien place Beauvau avec le ministre de l’Intérieur et ce malgré les 25 000 exemplaires déjà imprimés.

En novembre 2005, Julie Decroix et Maël de Calan, les deux responsables de la formation ’Jeunes populaires de Paris’ de l’UMP, décident de quitter la structure, faisaient connaître publiquement les pressions qui ont été exercées sur eux. Ils furent suivis de Marie Guévenoux, présidente de cette formation, qui fut peu de temps après également forcée à la démission pour être remplacée par quelqu’un de plus coopératif. Ils ont ouvert le forum "Cybermilitant" pour communiquer librement sur ce qui se passait au sein de l’organisation. Avec plus de 3000 membres il devient rapidement le forum de référence pour les jeunes militants UMP qui souhaitaient émettrent des avis critiques. La direction de l’UMP a obtenu sa fermeture quelques mois plus tard.

Raphaëlle Picard, pigiste à l’AFP est frappée d’interdiction professionnelle pour avoir relaté l’intervention policière du 4 octobre 2006 dans la cité des Mureaux. Elle rapportait les témoignages des habitants qui ont été violentés et braqués par les forces de l’ordre, dont de très jeunes enfants.

En août 2005, Paris Match avait publié une photo montrant l’épouse du ministre de l’Intérieur, Cécilia Sarkozy, en compagnie de son amant, le président de Publicis Events Worldwide d’origine marocaine Richard Attias. Le ministre de l’Intérieur avait alors demandé à son ami et directeur du journal, Arnaud Lagardère, le licenciement du directeur de la publication Alain Genestar. Il le sera en juin 2006.

Serge Portelli, magistrat, vice-président au tribunal de Paris, président de la 12e Chambre correctionnelle, venait de rédiger un nouvel ouvrage : ’Ruptures’, dressant le bilan des cinq ans de Sarkozy passé au gouvernement. Au dernier moment, l’éditeur a renoncé à publier ce texte, ne laissant plus le temps à un nouvel éditeur de le faire paraître avant l’élection présidentielle. L’ouvrage est disponible sur Internet.

La rédaction d’ i>TELE était invitée à un repas place Beauvau avec le ministre de l’Intérieur le 6 décembre 2006. Le journaliste, Laurent Bazin, qui avait décrit cette rencontre "off" sur son blog - hébergé par la chaîne -, a du retirer l’article à la demande de la direction. Suite à de trop fortes pressions, il annonce le 24 janvier 2007 la fermeture de son blog.

Début mars 2007, alors qu’un comité d’associations en faveur des SDF se rendait au ministère de la Cohésion sociale où il était attendu pour une réunion, les forces de l’ordre ont molesté plusieurs membres de l’association des Enfants de Don Quichotte, dont leur porte-parole Augustin Legrand.

Merci d’envoyer cet e-mail à vos contacts, tel une chaîne, pour que le maximum de gens soient informés et puissent aller voter en connaissance de cause. Les chaînes sur Internet se propagent très vite et peuvent devenir un moyen d’information réellement efficace. Les informations données ci-dessus sont vraies et facilement vérifiables, l’avantage de ce courrier est de regrouper des informations données au compte-goutte dans les médias traditionnels.

03 mai, 2007

Faut-il avoir peur de la biométrie  ?

Les nouvelles techniques de traçage et d’identification des personnes inquiètent. Nous allons bientôt pouvoir être identifiés et suivis à distance à partir de nos caractéristiques physiques. Sans risque pour les libertés individuelles et le respect de la vie privée  ? Rien n’est moins sûr.

Cela ressemble à un pari insensé entre copains en goguette, c’est pourtant une histoire vraie. A Barcelone, Rotterdam et Glasgow, quelques fidèles clients de bars branchés ont accepté de se faire implanter sous la peau une puce électronique de la taille d’un grain de riz.
VeriChip, c’est son nom, comporte un numéro d’identification à 16 chiffres. Une fois la puce greffée, le client n’a plus besoin de papiers d’identité ou de carte bancaire : grâce à un lecteur relié à un ordinateur, VeriChip fournit le nom de son « porteur » et le montant de son crédit. Une belle trouvaille pour s’amuser en toute tranquillité. Ou pour se faire fliquer  !
Aux Etats-Unis, en effet, certains suggèrent de placer ce mouchard dans le corps des travailleurs immigrés saisonniers, avant même leur entrée sur le territoire, afin de contrôler leurs mouvements et de s’assurer qu’ils repartent bien dès la fin de leur contrat.
L’anecdote met en lumière les attraits mais, surtout, les dangers des nouveaux outils de traçage et d’identification des individus. Symbole de cette ambivalence : la biométrie, procédé informatique qui permet de reconnaître un individu à partir de ses seules caractéristiques physiques.

02 mai, 2007

L’Irak se dote d’une législation pétrolière

(...) Cette législation est à la fois la conséquence de l’évolution des rapports de force entre les différentes communautés et une cause potentielle de conflit entre elles. Pour tenir compte des revendications des chiites contrôlant les gisements du sud, des Kurdes contrôlant ceux du nord, et des sunnites du centre ne pouvant pas tirer directement partie de la manne pétrolière, la loi prévoit la répartition des revenus pétroliers au prorata de la population. En revanche, une grande autonomie est accordée aux régions autorisées à signer des contrats.

Selon l’économiste Mohamed Ali Zeiny du CGES, un cabinet londonien d’expertise, le gouvernement fédéral est le grand perdant du dispositif. La compagnie nationale qui doit renaître de ses cendres dans ce nouveau cadre aura, certes, le contrôle de la majeure partie des gisements découverts, mais elle ne fera pas le poids pour explorer les réserves non découvertes. Et c’est pourtant cet extraordinaire potentiel qui fait rêver les majors confrontées à la fermeture des grands Etats pétroliers. La dernière étude sur les réserves non prouvées irakiennes -diligentée par IHS- estime qu’elles pourraient presque doubler les 116 milliards de barils déclarés en raison des trésors supposés que recélerait le désert occidental situé près de la Syrie, une zone quasiment inexplorée jusqu’à maintenant faute de moyens technologiques et financiers. Mohamed Ali Zeiny craint que les compagnies internationales ne profitent de la corruption ambiante pour négocier allégrement des contrats qu’elles se dépêcheront de mettre en sommeil tant que le pays ne retrouvera pas la paix. Car la sécurité est un élément au moins aussi déterminant que la loi pour les majors toutes aujourd'hui absentes du champ de ruines irakien. L'Irak produit aujourd'hui, tant bien que mal, 2 millions de baril par jour, un million et demi de moins que dans les années 70.
RFI, 24 avril 2007

Un bracelet qui détecte la pollution atmosphérique

Mis au point à Alès, cet analyseur d'air miniature va sérieusement améliorer le quotidien des personnes souffrant de pathologies respiratoires.

Le bracelet détecteur de pollution Cairpatch, issu de l'incubateur de l'Ecole des Mines d'Alès, a suscité un vif engouement lors du dernier salon Pollutec à Lyon. Il est vrai que cet analyseur miniature d'ozone et gaz carbonique, qui se présente sous la forme d'une montre, est appelé à changer radicalement la vie des asthmatiques.

Fixé au poignet, il a la faculté de les alerter en temps réel dès que les seuils de pollution sont atteints : de quoi éviter une crise, voire une hospitalisation. Le bracelet peut également équiper le jogger qui est à même d'adapter son activité physique à l'air ambiant. Le marché du bracelet Cairpatch est donc gigantesque.

« Cairpatch est l'expression d'un profond besoin, explique son concepteur, l'ingénieur alésien Bruno Aubert. En cas de pollution, la loi sur l'air oblige les centres de mesure à alerter les préfectures. Or, une étude du Sénat montre que, dans 85% des cas, l'alerte ne va pas jusqu'aux plus concernés. J'ai donc voulu créer un système de détection miniature que les personnes à risque pourraient détenir sur elles. »

L'ingénieur a réussi à mettre au point un filtre miniature sous forme de patch qui assure une parfaite fiabilité de mesure, notamment lors des changements brusques de température et d'humidité. C'est ce filtre innovant qui constitue le verrou technologique du procédé et assure l'originalité du bracelet Cairpatch. Testé pendant cinq mois en parallèle avec les analyseurs fixes de pollution de l'air de deux grandes villes de la région, il a décliné une excellente corrélation des résultats.

Une rapide étude laisse présager d'un marché exponentiel. « Ce type d'équipement pourrait intéresser jusqu'à deux millions de personnes dans le monde. Cela donne à la fois le vertige et l'envie de ne rien négliger ! »
Bruno Aubert a créé la société Cairpol le 1er décembre 2006. Momentanément accueillie dans les murs de l'incubateur de l'Ecole des Mines, celle-ci devrait entrer en production fin avril et s'installer pour cela dans une commune située aux portes d'Alès. « 25% des premiers 1 000 bracelets fabriqués partiront à l'export. »
Source:TV5, 27 avril 2007