17 novembre, 2006

Incendie dans une centrale nucléaire suédoise, un réacteur arrêté

Incident suite à une panne d'électricité à la centrale nucléaire de Ringhals

Un transformateur d'une centrale nucléaire suédoise a pris feu dans la nuit de lundi à mardi sans faire de victime, entraînant l'arrêt d'un réacteur, a-t-on appris auprès de l'autorité de l'énergie nucléaire suédoise (SKI).

Ringhals 3 est l'un des quatre réacteurs de la centrale Ringhals située dans le sud-ouest de la Suède et l'un des dix réacteurs que compte le pays nordique. Il a été mis en service en 1981.

Fin juillet, un réacteur de la centrale suédoise de Forsmark (nord de Stockholm) avait dû être arrêté à la suite d'une coupure d'électricité. Deux des quatre générateurs de secours ne s'étaient pas déclenchés, illustrant d'autres défaillances dans le système électrique.

Soulignant que pour l'incendie de la centrale Ringhals les systèmes de sécurité s'étaient déclenchés comme prévu et que le réacteur Ringhals 3 avait été arrêté, M. Jörle a estimé que l'incident n'était "en rien comparable aux évènements de cet été".

Depuis 1999, la Suède a fermé deux de ses douze réacteurs nucléaires dans le cadre d'un plan de sortie du nucléaire qui prendra une trentaine d'années ou jusqu'à ce que les infrastructures arrivent en bout de course.
L'énergie nucléaire représente près de la moitié de la production d'électricité de la Suède.

AFP, 14/11/2006

Rappel habituel: la France doit elle aussi sortir du nucléaire, avant qu'une catastrophe arrive.

15 novembre, 2006

Fondation Nicolas Hulot, reconnue d'utilité privée?

Pour savoir ce qui motive vraiment quelqu'un, j'ai toujours pensé qu'il fallait regarder d'où venait son argent. Considérons donc les "partenaires-fondateurs" de la fondation Nicolas Hulot, reconnue d'utilité publique, et dont le porte-parole est un spécialiste de l'environnement reconnu par les médias et les candidats à la présidentielle (...):

"Les actions de la Fondation Nicolas Hulot ne pourraient se faire sans la participation de ses partenaires-fondateurs.
Ils soutiennent financièrement la Fondation sur la base de convention de trois ans et siègent à son conseil d’administration."

1er sponsor: EDF

"EDF est l'un des partenaires de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme depuis sa création, en décembre 1990, sous le nom de Fondation Ushuaïa. La protection de l'environnement et l'éducation des jeunes constituent des préoccupations prioritaires pour EDF. C'est la raison pour laquelle le projet de Nicolas Hulot d'éduquer les jeunes générations à un plus grand respect de la vie et de l'environnement, a immédiatement trouvé un appui marqué auprès d'EDF. “...Nous sommes convaincus que le meilleur moyen de faire évoluer à long terme la sensibilité de tous en faveur de l'environnement passe par la formation et la motivation de jeunes. C'est dans ce sens que s'oriente notre soutien à la FNH afin de développer des actions concrètes en faveur de l'environnement(...)."


Malgré cette "préoccupation" prioritaire, EDF produit 88% de son électricité grâce à 19 centrales nucléaires (si un incident malencontreux venait à survenir dans une de ces centrales, une région entière pourrait être rendue inhabitable pendant des siècles et des siècles (!)). EDF n'hésite pas à choisir des sites naturels magnifiques (Gorges du Verdon, et Vallée catalane) pour faire passer ses lignes à haute tension et à nier l'effet sur la santé des champs électromagnétiques que ces lignes induisent chez les riverains.

2e sponsor: L'Oréal

"L'Oréal a décidé de soutenir la Fondation depuis 1995, en raison de son action d'éducation. Le respect de l'environnement est pour toute entreprise industrielle un devoir naturel.
L'Oréal fait déjà depuis plusieurs années des efforts constants pour limiter au maximum l'impact de son activité industrielle sur l'environnement, un préoccupation étendue à tous les domaines d'activité du groupe."


L'Oréal est pourtant, pour les Echos du 14/11, "l'une des entreprises au monde qui utilise le plus de nanoparticules", dont les effets sont décrits dans le sujet précédent.

3e sponsor: TF1

"TF1 s'est largement impliqué, dès 1997, dans la campagne "SOS-Mer Propre", en diffusant gracieusement chaque année les spots de la campagne.En 2001, date à laquelle la campagne devient annuelle, TF1 a rejoint la Fondation en devenant l'un de ses partenaires-fondateurs. A l'heure où la nature semble se venger des outrages que lui fait subir l'homme, un grand média national comme TF1 se doit d'afficher clairement son rôle de pédagogue actif et engagé en faveur de l'écologie."



Après ou avant avoir "fournit du temps de cerveau disponible à Coca-Cola"? (c'était trop facile, désolé).

Bon, d'autres partenaires-programmes: ASF Autoroutes du Sud de la France pour sauver la tortue d'Hermann, la Société Générale pour protéger l'eau, Bouygues Télécom pour former à l'Eco-citoyenneté. (les liens renvoient à transnationale.org pour vous faire votre idée sur l'engagement écologiste de ces sponsors).

Voeu pieux: que les médias choisissent des personnes réellement préoccuppés par l'environnement et qu'on oublie M. Hulot.

Les nanotechnologies déjà condamnées ?

De nombreuses études montrent l'impact potentiel des nanotechnologies sur la santé et l'environnement. Le Parlement français se saisit de cette question.

"Nous craignons que le syndrome OGM ne s'empare des nanotechnologies." C'est par cette alarme que le sénateur Claude Saunier lançait une audition publique la semaine dernière sur les risques des nanotechnologies, dans le cadre de l'office parlementaire Opecst. Claude Saunier, sénateur PS des Côtes d'Armor


Ah bon? On aurait préféré qu'un représentant des Français s'inquiète plutôt de la santé et de l'environnement de ses concitoyens... 700 produits contiennent déjà des composants nanométriques et 1.400 types de nanoparticules sont déjà en vente. Quatre-vingts producteurs sont identifiés dans le monde, dont les français Arkema et l'Oréal.

Aux Etats-Unis, un sondage insinue que la majorité des Américains craignent plus d'effets négatifs que positifs des ces technologies. Depuis 2003, les recherches sur les risques se sont multipliées. La National Nanotechnology Initiative américaine consacre une quarantaine de millions de dollars aux études d'impact et autant à l'aspect sociétal. La Commission européenne fait moins bien, avec 7,5 millions de dollars (5,85 millions d'euros) mais mobilise quand même 5 comités différents sur le sujet et 5 programmes de recherche dans son PCRD.

Leur taille leur ouvre l'accès aux voies respiratoires, elles pénètrent les cellules et leur noyau. Elles passent même les membranes réputées les plus infranchissables comme la barrière hémato-encéphalique. Les études ont montré qu'au-dessous de 4 nanomètres les particules s'invitent dans les axones des nerfs olfactifs, font fi de la barrière pour s'installer dans le système nerveux central. Leur miniaturisation dope aussi l'effet des atomes de surface, ce qui les rend plus réactifs. Elles peuvent adsorber des molécules de l'environnement et devenir ainsi des vecteurs de la pollution. Quant à la forme très allongée de certaines nanofibres comme les nanotubes de carbone, des recherches ont montré que les cellules ne savent pas les phagocyter. Il est aussi bien établi aujourd'hui que les particules s'accumulent dans les tissus.

Face à ce cocktail d'effets, la cellule peut mal réagir avec une perte de fonctions, une hyperactivité ou une perturbation de son cycle. Les chercheurs pensent qu'il s'agit d'un phénomène de stress oxydant sur les lipides, protéines et acides nucléiques de la cellule. Des résultats publiés en 2006 valident cette hypothèse. Au final, l'organisme répond par une inflammation.

Face à ces doutes, beaucoup d'experts réclament l'application du principe de précaution. Pour Patrick Brocard, il doit s'appliquer en particulier au milieu du travail. On estime que 2 millions d'employés seront exposés en 2010.


Vous pouvez écrire au sénateur ici
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